Numero Art

MARIA BRITO, L’ART ADVISOR QUI MURMURE À L’OREILLE DE P. DIDDY

ALORS QUE S’OUVRE LA SEMAINE DES VENTES AUX ENCHÈRES À NEW YORK, NUMÉRO ART A RENCONTRÉ L’INFLUENTE CONSEILLÈR­E DE P. DIDDY ET GWYNETH PALTROW DANS SON APPARTEMEN­T DE MANHATTAN.

- FR PAR ANN BINLOT. PORTRAITS PAR ROBBIE AUGSPURGER “

LE LOT NUMÉRO 5A est constitué par le Kerry James Marshall, nous débuterons les enchères à 6 millions de dollars.”

C’était la mise à prix annoncée par le commissair­e-priseur Oliver Barker le 16 mai dernier à New York, lors d’une vente organisée par Sotheby’s. L’adjudicati­on concernait une toile réalisée en 1997 par le peintre Kerry James Marshall. L’oeuvre représente un groupe d’afro-américains réunis autour d’un joyeux pique-nique, comme en écho au célèbre d’édouard Manet (1863), ou au chef-d’oeuvre

éclatante.” Ces mots sont de Maria Brito, la conseillèr­e en art, depuis près de sept ans, de l’acheteur, Sean Combs – le rappeur, acteur, producteur et magnat des affaires plus connu sous le nom de Puff Daddy ou encore P. Diddy.

Née au Vénézuela, installée à New York, Maria Brito a vécu ses années de formation à Caracas, durant une période de bouleverse­ments politiques qui l’ont conduite à quitter le pays juste avant l’arrivée au pouvoir en 1999 du dictateur Hugo Chávez. “Comment faire pour maintenir les gens dans l’oppression ? Eh bien, vous faites en sorte qu’ils restent suffisamme­nt ignorants pour continuer à voter pour vous, si vous voyez ce que je veux dire.” explique-t-elle avant de conclure : “Moi, je voulais partir.” Elle a ainsi postulé dans les meilleures université­s de droit aux ÉtatsUnis (New York University, The University of Chicago, Columbia University et Harvard), qui l’ont toutes acceptée. “Évidemment, j’ai choisi Harvard, parce que personne ne peut refuser une opportunit­é pareille”, dit celle qui, en partant vivre aux États-unis, devenait aussi une immigrée. Maria Brito reconnaît que, durant ses six premiers mois, elle a souffert de ce que l’on appelle parfois le syndrome de l’imposteur. Diplômée en droit de la prestigieu­se Harvard Law School, elle a passé du premier coup l’examen d’entrée au barreau de New York. Elle a d’abord travaillé pour une start-up du web spécialisé­e dans les médias latino-américains. Sa société ayant disparu dans l’éclatement de la première bulle internet, elle a ensuite été embauchée dans un grand cabinet d’avocats d’affaires, où elle est restée huit ans.

Élevée dans une famille de la classe moyenne vénézuélie­nne qui pouvait se permettre de collection­ner des artistes locaux et de voyager, Maria Brito s’est intéressée très tôt aux arts et à la culture. Elle était même présente lors de la première édition d’art Basel Miami, en 2002, à Miami Beach. Peu de temps après, elle devient collection­neuse. “Mon premier achat était une gravure de Keith Haring, achetée dans sa boutique de Soho [Le Pop Shop,

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