“JE N’AI JAMAIS VU AUTANT DE COLLECTIONNEURS BLANCS INTÉRESSÉS PAR DES ARTISTES NOIRS”,
sourit le galeriste Tim Blum, cofondateur de Blum & Poe. Après des années de mépris et de discrédit, les artistes africains américains tiennent leur revanche. En 2019, ils sont partout : au Palais de Tokyo, à la Biennale de Venise, à la Tate Modern. Sur le marché aussi. Décryptage d’un engouement tardif.
À PARIS, AU PALAIS DE TOKYO, Theaster Gates explore l’histoire des migrations et de l’esclavage. À la Biennale de Venise, le sculpteur Martin Puryear représentera en mai les États-unis. À la Tate Modern à Londres, Kara Walker investira la Turbine Hall en octobre prochain. On revient de loin. Longtemps, peu d’artistes africains américains sont sortis du lot. En 1970, Melvin Edwards est le premier à exposer en solo au Whitney Museum of American Art à New York, sans que ce jalon fasse boule de neige. Quelques décennies plus tard, David Hammons s’impose auprès des collectionneurs, François Pinault en tête. “Dans les années 60-70, les artistes africains américains même les plus politisés étaient reconnus sans devoir faire partie d’un groupe ou d’une minorité, chacun faisant carrière