Pas de prix
On nous l’assure, l’installation originale de Christian Boltanski – monument vivant de l’art français –, dans le désert d’Atacama, au Chili, n’est pas à vendre. Les huit cents clochettes japonaises d’Animitas, fixées sur de longues tiges dessinant la carte du ciel visible la nuit de la naissance de l’artiste, le 6 septembre 1944, continueront donc à tinter en Amérique du Sud pour créer une “musique des âmes”. À moins qu’un collectionneur ne trouve le deal insolite qui convaincra le Français de la céder. En 2009, Christian Boltanski a ainsi conclu un marché inédit avec le milliardaire tasmanien David Walsh : comme oeuvre ultime, il a accepté d’être filmé nuit et jour dans son atelier. Les images, retransmises en direct dans une caverne de Tasmanie, ont été achetées en viager… pour une durée de huit ans. Afin de rentabiliser son investissement, l’acquéreur a donc parié sur la mort du plasticien avant novembre de cette année. Animitas ( 2014), de Christian Boltanski.