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Jean- Baptiste Mondino, Matthias VriensMcGrath, Pierre- Ange Carlotti, Horst Diekgerdes, François Simon, Grégory Schneider, Olivier Joyard, Éric Dahan Ils collaborent à Numéro Homme. Par Delphine Roche
De photos en vidéoclips, les images réalisées par Jean- Baptiste Mondino pour les plus grandes pop stars ont participé à écrire l’histoire de la musique de notre époque. La mode, cet autre thermomètre de l’air du temps, a également su charmer l’homme, connu pour sa gentillesse, son bagout et son humour grinçant. Après Madonna, Vanessa Paradis, Jean Paul Gaultier et la maison Dior, les stars du sport ont su elles aussi attirer dans leurs filets notre Jean-Baptiste national. Il signe ainsi notre cover story ( p. 58) consacrée au prodige Neymar Jr. : “Ce garçon est beau, calme et tendre, mais c’est aussi une vraie star, commente-t-il suite à sa rencontre avec le footballeur. On le sent capable de nous émerveiller à tout moment. Les champions sportifs sont, avec les scientifiques, les seuls artistes inégalables d’aujourd’hui.” Alors qu’il n’est encore qu’un jeune homme, une fracture met fin à la carrière de danseur de Matthias Vriens- McGrath. Ne pouvant plus compter sur ses jambes, il décide de miser sur ses yeux, ou plutôt sur son oeil… et de se réinventer en directeur artistique. Avec son esprit provocateur, il propulse le magazine néerlandais Dutch dans la stratosphère de la mode des nineties. Puis un nouvel organe vient s’ajouter aux membres de Matthias Vriens- McGrath : un appareil photo. Muni de cet instrument, cet esprit malicieux signe des séries de mode culottées, mettant souvent en valeur l’anatomie masculine. C’est aujourd’hui depuis Hollywood que ce contributeur historique de Numéro Homme poursuit son oeuvre insolente. Dans nos pages, il revient à ses premières amours, la danse, en immortalisant Benjamin Millepied ( p. 72). Un beau jour, le monde a découvert Pierre-Ange Carlotti. Ce jour ne date pas de la nuit des temps, mais de 2016, et “le monde” est celui de la mode. Au détour d’un communiqué annonçant la publication d’un livre sur le label Vetements, “Black Pierre-Ange”, comme il s’appelle sur Instagram, passait du statut de simple jeune photographe à celui de témoin essentiel d’un nouveau phénomène parisien “révolutionnaire”. Depuis, son style personnel, entre réalisme trash et ironie désabusée, est devenu une signature recherchée par les magazines les plus branchés, de Dazed & Confused à 032c. Après une deuxième exposition solo intitulée Bachelor, Pierre-Ange Carlotti a nonchalamment braqué pour nous son Contax sur le mannequin Andrés Velencoso nageant dans les grandes eaux d’une salle de bains de chambre d’hôtel ( p. 110). En 2016, Horst Diekgerdes publiait une monographie qui fut instantanément célébrée. Au fil des années, l’Allemand, aujourd’hui basé à Paris, a signé des séries et des portraits pour les meilleurs magazines de mode, et collaboré avec les plus grandes marques. Les musées tels que le ICA de Boston ou le Winterthur Museum of Photography ont exposé ses images, qui captivent par leur alliance d’étrangeté et de grâce : Horst donne vie dans ses photographies à un monde quasi surréaliste. Bien qu’il ait déclaré un jour aimer travailler à partir d’un “squelette” d’intentions, Numéro Homme a souhaité le confronter au monde du muscle et de la sueur. La série “Sport en salle” (p. 142) déploie le résultat de cette rencontre contre-nature : des tennismen privés de leurs instruments s’agitent en contorsions ralenties. Un moment d’apensanteur.