Moment d’ivresse.
Par François Simon, illustration François Berthoud
Son nom, MOH, évoque, pour son créateur Colin Field, le renversement de l’“Homme”. Imaginé par le légendaire bartender du Bar Hemingway au Ritz Paris spécialement pour l’anniversaire de Numéro Homme, le cocktail MOH est aussi délicieux que proprement… enivrant.
Colin Field est un homme précieux. Le bartender du Bar Hemingway, au Ritz Paris, aurait réponse à tout. Si vous lui demandez de créer un cocktail assorti à votre cravate, il enquille illico. Aussi, il fut naturel d’aller toquer à la lourde de ce charmant gentleman. Pour l’anniversaire de Numéro Homme,
notre estimable secoueur de shaker a pondu une bombinette qui ne demande qu’à rejoindre votre gorge et, accessoirement, celle d’une voisine. Nom de l’explosif : MOH. Pourquoi ? Colin a voulu renverser l’“Homme”, bousculer voyelles et consonnes pour aboutir à cela. MOH, donc.
Lui répond-on qu’il s’agit du titre de Minister of Health, en GrandeBretagne, que notre chaud Colin part d’un puissant rire qui en dit long sur sa vie privée. Dedans, il y aura donc de la vodka de Sibérie Mamont et du sirop de canne… Enfin, voyez en dessous la composition simplissime. Notez qu’il y a un élément bienvenu : un jus de yuzu, donnant une pêche vicieuse à cette composition.
Ce qui est important, c’est plutôt le dress code : pantalon slack
beige crème, chemise blanche Turnbull & Asser, blazer, bien entendu, provenant de Moss Bros. ou de Hardy Amies, à trois boutons impérativement. Quelle playlist ?
“Pas de musique”, répond sèchement le mixologue. Combien de MOH faut-il boire pour l’apprécier ? “Un seul, déclare
Colin Field, il est horriblement cher, mais au Bar Hemingway, nous savons être généreux !”
Pour la composition du MOH, Colin n’y va pas quatre chemins :
7/10 de vodka Mamont 3/10 de liqueur de yuzu Akashi Ginjo Yuzushu
Toute reproduction dudit cocktail en dehors du Bar Hemingway entraînera de graves poursuites pouvant aller jusqu’à la place de la Concorde.