Delphine Roche, François Simon, Éric Dahan, Olivier Joyard
Rédactrice en chef adjointe de Numéro Homme, Delphine Roche signe également des performances et des vidéos où différentes pratiques urbaines ou sportives rencontrent l’art contemporain. Dans ses scénographies, le hip-hop, la boxe anglaise ou thaïe, et la danse participent alors à sa réflexion sur la construction historique et stratifiée de notre culture. La journaliste et artiste française était donc tout naturellement qualifiée pour décrypter l’onde de choc produite par la nomination de Virgil Abloh au poste de directeur artistique homme de Louis Vuitton, en mars dernier. Dans notre cover story ( p. 60), elle explore la remise en question radicale des codes de la mode, et la nouvelle exigence d’inclusivité, qu’apporte l’Américain venu du streetwear au coeur de la mode parisienne. Que peut- on encore désirer lorsqu’on a été nommé chevalier des Arts et des Lettres et que le moindre restaurant de la capitale n’a plus de secret pour vous ? Critique gastronomique, François Simon exerce son métier dans la presse et dans de nombreux ouvrages, avec une passion incorruptible pour la vérité – faisant couler l’encre comme d’autres justiciers le sang. Notre cher ami est aussi une incarnation du Parisien, un dandy promenant sur le monde son regard cultivé et curieux, tolérant avec bienveillance toutes les excentricités diurnes ou nocturnes que recèle la Ville lumière. Pour Numéro Homme, il jauge quatre établissements marqués par des tournages de films mythiques ( p. 44) tout en apportant la touche finale à Souffles, un roman dont l’intrigue se déroule entre la Chine et le Japon. Passionné par le cinéma indépendant américain, Éric Dahan a fréquenté, au début des années 80, le New-Yorkais Jim Jarmusch et réalisé, durant la même décennie, des vidéos expérimentales. Il devient plus tard journaliste de presse écrite, tout en produisant et réalisant de nombreux programmes pour la télévision française. Son documentaire sur Paul Morrissey, figure du cinéma underground, est présenté en 2002 au Festival de Cannes. On lui doit aussi John Waters’ Family, hommage à l’auteur de Pink Flamingos, de Female Trouble et de Polyester. Pour cette édition, notre chroniqueur de choc a rencontré Bruce LaBruce (p. 100), brillant héritier du cinéma queer des années 60 et 70, ainsi qu’Abel Ferrara ( p. 142), avec qui il a partagé des soirées mémorables dans les années 90 et 2000. Des belles salles équipées de grands écrans aux petits laptops illuminés chaque soir dans des millions de foyers – par Netflix –, Olivier Joyard scrute la production audiovisuelle mondiale pour y dénicher les joyaux qui éclairent notre présent et qui resteront gravés dans les mémoires des cinéphiles. Ancien critique des Cahiers du cinéma, le journaliste suit aujourd’hui avec passion le développement des séries, sans pour autant oublier les auteurs qui renouvellent le septième art. Devenu lui-même scénariste de série ( J’ai 2 amours, sur Arte), et auteur de documentaires, il interviewe ici, dans cette édition spécialement consacrée au cinéma, Bertrand Bonello ( p. 124), Luca Guadagnino ( p. 160) et Claire Denis ( p. 176). Le tout, avant de replonger dans l’écriture d’un scénario dont la teneur demeure encore secrète.