Têtes d’affiche.
Cow- boy, détective sombre et mystérieux, danseur de claquettes ou pervers vicieux… au cinéma, le chapeau est plus qu’un accessoire : il définit souvent un personnage. La preuve par quatre exemples de l’histoire du septième art à imiter – ou pas –, classé
1949
Sur l’affiche du Troisième Homme, de Carol Reed, figure Orson Welles, plongé dans la pénombre, vêtu d’un long imperméable et coiffé d’un fedora. Dans cette merveille cinématographique comme dans tout film noir, le fedora est bien plus qu’un accessoire, plus qu’un costume : il participe à la construction du récit, qui voit immanquablement s’affronter plusieurs hommes, pareillement chapeautés, autour de conceptions divergentes du bien et du mal. Traîtrises, intrigues, meurtres à tous les étages : quand on vit cette vie- là, autant le faire avec élégance, en choisissant un feutre de la plus belle qualité, sélectionné par Hermès, évidemment.
Chapeau en feutre de lapin, 435 e, www. hermes. com
1952
Dans la scène mythique de Chantons sous la pluie, sorti sur les écrans en 1952, Gene Kelly délaisse son parapluie pour s’adonner à un édifiant numéro de claquettes, goûtant béatement la pluie qui dégouline de son fedora. En 2018, à l’époque des technologies numériques et de l’iPhone, la société a évolué, et il n’est plus nécessaire d’opérer un choix cornélien entre un parapluie et un couvre- chef. Sortez donc vraiment couverts, avec un chapeauparapluie, et faites- en un emblème de style en adoptant ce modèle frappé du double F de Fendi. Pour assurer le coup, portez- le avec un imperméable assorti, et vous pourrez vous livrer sans crainte à n’importe quelle danse de rue.
Chapeau- parapluie en Nylon, 280 e, www.fendi. com
1971
Entre les années 60, où il accompagne le flegme britannique de Chapeau melon et bottes de cuir, et les années 70, où il se mêle aux divers sévices exercés par Alex, interprété par Malcolm McDowell, dans Orange mécanique, force est de constater que le couvre- chef rondouillard et bonhomme a spectaculairement changé de bord. Pour tenter d’échapper aux fantômes qui lui collent encore au feutre près d’un demi- siècle plus tard, vous ferez bien de vous en remettre à un chapelier parisien qui, dans son antre du IIe arrondissement, vous contera des histoires de codes, de fantaisie et d’évolution du vestiaire masculin. Souriez, vous êtes sauvé.
Chapeau melon en feutre de laine, 170 e, www. anthonypeto. com
2005
Vous connaissez bien sûr l’histoire tragique d’Ennis Del Mar et de Jack Twist, les protagonistes du Secret de Brokeback Mountain, qui avait bouleversé les spectateurs lors de la sortie du film d’Ang Lee en 2005. Homophobe ou pas, la possibilité d’un meurtre par balle n’est jamais tout à fait à exclure de nos jours, surtout s’il vous vient l’envie soudaine d’un road- trip dans la Sun Belt ou dans le Grand Ouest américain. Pour faire couleur locale, vous ferez bien, par prudence, d’adopter un chapeau ad hoc : celui de la mythique marque Stetson, née en 1865, et qui a donné son nom au fameux couvre- chef du même nom, emblème de tous les cow- boys juchés sur des chevaux galopant dans la divine lumière du soleil couchant.
Chapeau de cow- boy en feutre de laine, 169 e, www. stetson. com