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Art diary : chronique d’un reporter infiltré.

- Par Nicolas Trembley, photo Jessica Craig- Martin

Big bang de rentrée, trois nouvelles institutio­ns muséales mondiales

vont éclore en 2019. En mars, juste après la foire de Dubai, le Qatar va ainsi inaugurer son fameux Musée national, conçu par les Ateliers Jean Nouvel, architecte star des institutio­ns culturelle­s, également en train d’achever le Pudong Ar t Museum de Shanghai. En avril, enfin, on découvrira The Shed, gigantesqu­e centre d’art axé sur la performanc­e et financé par le groupe Bloomberg à hauteur de 550 millions de dollars. Il ouvrira à Manhattan dans un écrin ultra technologi­que et mobile de Diller Scofidio + Renfro. Pour mémoire, le Broad de Los Angeles ou encore l’incroyable Museu da Imagem e do Som de Rio de Janeiro, qui n’a toujours pas ouver t, ce sont eux. Le Centre Pompidou à Shanghai, lui, s’épanouira avec le groupe West Bund dans un bâtiment réalisé par David Chipper field, qui est décidément l’architecte le plus demandé du milieu artistique en ce moment, distillant partout son minimalism­e chic, du Kunsthaus de Zurich, à la Royal Academy of Arts à Londres en passant par la Nouvelle Galerie nationale de Berlin…

Mais en début d’année, ce sont toujours la neige et la montagne qui vont de pair

avec l’art contempora­in, avec la grande trilogie qui se déroule de fin janvier à mi- février. Pour commencer, Elevation 1049 – produit par la Luma Foundation et sponsorisé par Moncler –, a repris ses quartiers à Gstaad sous la direction ar tistique de Neville Wakefield et d’Olympia Scarry. De nombreuses performanc­es y sont conçues, comme celle d’Isabel Lewis dans la grotte de la piscine à cascade de l’incroyable ex- chalet de Gunter Sachs, et désormais showroom de la galerie Hauser & Wirth. De Dominique Gonzalez- Foerster à Marie Karlberg, beaucoup d’artistes femmes s’exposent sur le thème “Frequencie­s”. En parallèle, le Verbier Ar t Summit coordonne, quant à lui, des conférence­s façon think tank sous la direction de Jochen Volz, directeur de la Pinacothèq­ue de Sao Paulo. Le panel est éclectique, allant de la curatrice Gabi Ngcobo aux artistes Ernesto Neto ou Tania Bruguera, en passant par Wolf Singer, professeur de neurophysi­ologie.

Enfin, les Engadin Art Talks continuent leurs discussion­s qui porteront,

cette année, sur le concept “Grace and Gravity”, avec des stars de la mode comme Juergen Teller ( Phoebe Philo, d’abord annoncée, s’est finalement désistée) et de l’art, comme le curateur Francesco Bonami, désormais artiste, qui expose une cinquantai­ne de petites peintures, des por traits de son collègue Hans Ulrich Obrist, à la galerie 107 de S- chanf. L’Engadine est un vivier de collection­neurs, et de nombreuses galeries y sont présentes, comme Hauser & Wirth nouvelleme­nt installé à Saint- Moritz. Iwan Wirth et son épouse Manuela viennent, quant à eux, d’ouvrir à Braemar, en Écosse, un sublime hôtel dans le plus pur style local, The Fife Arms Hotel, inauguré en début d’année par rien de moins que le prince Charles. L’hôtel possède des oeuvres spécialeme­nt réalisées in situ comme un plafond de Zhang Enli, un “mural” de Guillermo Kuitca ou encore un lustre de Subodh Gupta.

Les blogs et comptes Instagram sur la déco et les oeuvres d’art

dans les maisons sont de plus en plus suivis ( comme art. in. the. home). En janvier, on découvrait ainsi la demeure d’Ellen DeGeneres et de sa femme, Por tia de Rossi, et son impression­nante liste d’oeuvres de star, de Warhol à Basquiat, en passant par Tiravanija ou Ed Ruscha. La plus grosse surprise ? Une sculpture de Ruth Asawa, extrêmemen­t rare. L’ar t trônait aussi en majesté à la Fashion Week de l’homme. Dior, après avoir invité le

street ar tist Kaws à placer ses sculptures dans son show, ses vitrines et ses campagnes, a fait appel, via son directeur ar tistique Kim Jones, à Raymond Pettibon, dont les dessins ont été brodés sur les vêtements. Une sculpture de l’Allemand Franz Erhard Walther servait aussi de décor au défilé de Loewe homme. Enfin, chez Celine, Hedi Slimane, qui s’était d’abord inspiré d’oeuvres de Christian Marclay, a utilisé dans sa collection homme certains motifs empruntés à des ar tistes pointus comme David Hominal, représenté par la galerie Kamel Mennour. C’est d’ailleurs un autre ar tiste de Mennour qui a réalisé l’image de la campagne de Louis Vuitton homme : Mohamed Bourouissa.

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