August Getty. Par Delphine Roche, illustration François Berthoud
Inspiré par la splendeur des actrices hollywoodiennes, August Getty invente, depuis Los Angeles, des créations de haute couture pensées pour ses amies, de jeunes stars d’aujourd’hui qui foulent régulièrement les tapis rouges.
Aux côtés de la tour Eiffel et des garçons de café arrogants, la haute couture fait certainement figure de spécialité dont on ne saurait décemment contester la propriété à la Ville lumière. Pourtant, en janvier, un jeune Californien au bronzage naturellement impeccable, souriant et tatoué, avait l’audace de s’avancer sur les terres sacrées de cette discipline parisienne. Son nom, il faut le dire, en impose. August Getty est bien sûr le descendant direct de Jean Paul Getty, longtemps demeuré l’homme le plus riche du monde. Mais August Getty est surtout un jeune homme chaleureux, positif et talentueux qui revendique un héritage très américain. “Je suis fasciné par le glamour hollywoodien d’antan, et je ne sais même pas d’où me vient cette obsession,
dit- il en riant. Personne dans ma famille ne nourrit une telle admiration absolument excessive pour le glamour.”
Si l’âge d’or hollywoodien s’est bien sûr
inspiré des créations de la haute couture parisienne, les studios travaillaient néanmoins avec des costumières et des costumiers secondés par une flopée de petites mains, qui ont inventé un glamour larger than life pensé spécialement pour les lumières du cinéma et de la photographie. Dans la cité des Anges, où le mythe et le réel fusionnent, la génération actuelle d’ar tistes et de it- girls écrit, au fil de ses sor ties sur les tapis rouges, la suite de cette saga. Ces esprits libres ont peu ou prou l’âge d’August Getty ( 24 ans) et sont ses meilleurs amis. “Je suis un gamin de West
Hollywood, poursuit- il, et ma vision de L. A. est très dif férente de celle qu’ont la plupar t des gens, car je vois la ville à travers le regard que mes amis et moi partageons. Ils sont acteurs ou actrices, chanteurs, auteurs, et je n’ai pas de mots pour décrire le lien très spécial qui nous unit. Je suis l’éclosion professionnelle de mes amies au jour le jour, et je suis
toujours aussi fier de les voir por ter mes créations aux premières des films dans lesquels elles jouent.”
Après avoir opté pour la demi- couture, la présentation parisienne du Ritz marquait le lancement of ficiel de la maison August Getty Atelier, née en 2012, dans le grand bain de la haute couture : “L’amateur de théâtralité que je suis est enfin satisfait, car il peut désormais s’exprimer sans se poser de limites”, commente le créateur. Pour que l’esprit de L. A. souffle à travers ses créations, August Getty a implanté son atelier de 25 locaux dans la par tie ouest de la ville. “Cela ne ferait pas sens de travailler avec des Européens ‘ impor tés’”, commente- t- il. C’est donc avec eux que le jeune homme a imaginé sa collection Confetti, qui s’approprie avec une grande liber té l’occasionwear typiquement américain pour le moderniser et le dédramatiser.
Des pièces sculpturales de 23 kilos,
entièrement brodées de perles de verre, des tailleurs souples, des robes de sirène en soie ultra fluides subliment le corps et dévoilent des jambes kilométriques et des dos nus parfaits. Les quelque 14 modèles de la collection présentent des couleurs claires, de l’ivoire au champagne, et s’approprient les techniques de la corseterie, du tailleur et du flou, ainsi que les ornements traditionnels de la haute couture, notamment la dentelle, dont la maison a développé sa propre déclinaison : la Getty
lace. Par le passé, l’ami intime de Katy Perry et de Lady Gaga s’est illustré en défrayant la chronique avec sa “Million Dollar Dress” constituée de 500 000 cristaux Swarovski, arborée par Paris Hilton sur un tapis rouge. Une véritable prouesse qui avait déjà fait résonner le nom de sa maison dans le monde entier, fin 2018. En attendant les nouveaux chapitres de cette saga hollywoodienne contemporaine.