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Les 100 ans de Gucci.

- Par Léa Zetlaoui

Adulée par les millennial­s comme par les célébrités, la maison Gucci connaît, depuis l’arrivée du très talentueux Alessandro Michele à sa direction artistique, un succès triomphal. Fondée en 1921, la célèbre institutio­n italienne fête cette année son centième anniversai­re.

En 1921 à Florence, Guccio Gucci lance, après un séjour à Londres, sa marque de maroquiner­ie et de sellerie inspirée par la noblesse anglaise et l’univers équestre. Cent ans plus tard, la maison italienne, désormais dans le giron du groupe Kering, demeure l’une des plus plébiscité­es au monde, affichant une santé financière et une popularité insolentes qui se comptent en chiffres de vente record et en millions de likes sur les réseaux sociaux. C’est la seconde fois depuis la fin des années 80 que Gucci connaît une ascension aussi fulgurante.

En 1994, Gucci nomme Tom Ford à la tête de sa direction artistique, talentueux designer qui travaille déjà dans la maison depuis plusieurs années. Alors que la mode est sous le règne de l’“anti-fashion”, un courant marqué par le minimalism­e et le punk, le charismati­que créateur électrise l’héritage de Gucci au point de bouleverse­r l’industrie. Dans ses collection­s, le Texan cultive une mode glamour et ostentatoi­re qui s’incarne dans des campagnes publicitai­res sulfureuse­s. Pendant une décennie, l’esthétique prônée par Tom Ford impose Gucci sur le devant de la scène. À la suite de son départ en 2004, les rênes de la création seront confiées à son bras droit, Frida Giannini.

Aujourd’hui, le succès de Gucci est largement impulsé par le talent d’un homme : Alessandro Michele. Derrière ses allures de gourou, l’Italien diplômé de l’Académie du costume et de la mode de Rome cache une grande humilité doublée d’une créativité sans limites. Il développe depuis 2015 un univers d’une densité exceptionn­elle qui séduit une jeunesse en quête de singularit­é ainsi que des célébrités de tous horizons, telles que Jared Leto ou Lana Del Rey. Fin connaisseu­r de l’histoire de l’art et du costume, il infuse ses collection­s de nombreuses références stylistiqu­es et artistique­s – souvent empruntées aux années 70 et à la Renaissanc­e – qui exaltent l’héritage centenaire de la maison.

Si Alessandro Michele manie avec une telle dextérité les codes Gucci, c’est qu’il navigue depuis bientôt deux décennies au sein des studios de la maison. Recruté en 2002 par Tom Ford, il s’illustre d’abord au départemen­t accessoire­s avant de rejoindre la direction de la création auprès de Frida Giannini. Ses créations les plus marquantes se trouvent naturellem­ent du côté de la maroquiner­ie, à l’instar du sac GG Marmont (avec sa boucle-logo issue d’une pièce d’archives des années 70), du modèle Dionysus, avec son imposant fermoir en métal à double tête de tigre, ou encore du 1955 Horsebit qui revisite un modèle en référence à l’univers équestre. Plus récemment, Alessandro Michele s’est amusé à transforme­r l’iconique Jackie – très prisé par Jackie Kennedy – en un modèle destiné aux hommes comme aux femmes. C’est ainsi que, portée par la puissance créatrice d’Alessandro Michele, mais aussi par un artisanat d’exception et un esprit d’innovation, la maison italienne Gucci célèbre cette année son centième anniversai­re.

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