GUIDE D’ACHAT
Luxueuse, subtile et motorisée par Ferrari. Qui dit mieux ?
Lancia Thema 8.32, la berline Ferrari
LA RÉPONSE à une question que personne ne se posait ? Nous ne sommes pas certains que le monde avait besoin d’une Lancia Thema à moteur V8 2,9 l Ferrari, mais elle l’a sans doute rendu un peu meilleur. Pour mieux comprendre la 8.32 (8 cylindres et 32 soupapes), il faut la voir comme une rivale de la BMW M5. Élégance, confort et vitesse sont les mots-clés.
Avec 215 ch et 285 Nm, elle peut certainement faire le travail qu’on lui demande. Si elle partage son bloc alu et sa culasse avec la 308, le moteur a été considérablement modifié pour plus de douceur et de raffinement par Ferrari pour Lancia. Le changement le plus significatif est le passage d’un vilebrequin à plat à un modèle croisé. La puissance a chuté au profit du couple, également disponible plus tôt.
Le moteur est aussi doux que possible, mais au-delà de 4500 tr/min, il chante avec brio jusqu’à 7 500 tr/min.
Si le pur-sang placé sous le capot fait beaucoup pour rendre la 8.32 attractive, il y a bien d’autres choses à apprécier. Lancia s’est fait une réputation sportive avec les Fulvia, Stratos, 037 et les Delta Integrale, mais la 8.32 est revenue aux fondamentaux de la marque : luxe et prestige.
L’habitacle de la Thema standard, plutôt moyen, a été revisité. Le but était d’améliorer l’ambiance, en ajoutant du cuir, de l’alcantara et des placages de loupe sur la planche de bord que complète une série de compteurs additionnels, ainsi que des sièges habillés par Poltrona Frau. Il suffit d’y jeter un oeil pour comprendre que la 8.32 était la voiture choisie par Enzo durant ses dernières années.
Dynamiquement, elle est exactement telle qu’on s’imagine une berline de luxe puissante à traction avant des années 80. Lorsqu’on la bouscule, c’est sous-virage et patinage. La direction assistée ZF Servotronic, asservie à la vitesse, pourrait être plus communicative, mais les changements de rapports sont un régal. S’il est admirable que Lancia soit l’un des premiers à adopter des amortisseurs contrôlés électroniquement, ils étaient trop fermes à basse vitesse et ajoutaient un manque de contrôle lorsqu’on pousse la voiture. Un aileron arrière qui se déploie électriquement (activé par une commande au tableau de bord) est supposé améliorer la stabilité à haute vitesse. Visuellement, on pourrait dire qu’elle n’est pas spectaculaire, mais cet air de ne pas y toucher la rend encore plus désirable. Les jantes style Ferrari et les logos jaunes 8.32 indiquent son potentiel, mais la voiture reste aussi sobre que possible. Beaucoup de propriétaires ont ajouté des badges Ferrari, mais la seule mention d’origine se trouve sous le capot.
C’était un classique dès son lancement et c’est une opportunité toujours unique d’avoir un moteur Ferrari dans une discrète berline italienne. Dans un monde dicté par le sens commun, la Thema 8.32 ne devrait juste pas exister. Fort heureusement, ce n’est pas le cas.