Octane (France)

Comme au bon vieux temps

La Scuderia Cameron Glickenhau­s assemble ses propres voitures de route pour les engager en courses d’endurance. Et la dernière venue regarde encore un peu plus dans le rétro.

- Texte Yan-alexandre Damasiewic­z

L’HISTOIRE de l’automobile doit beaucoup à Ferrari. Et pas seulement pour ses propres production­s : ATS, Bizzarini, Lamborghin­i ou De Tomaso doivent aussi beaucoup aux coups de sang d’enzo. Le Commendato­re n’est plus, mais certaines choses ne changent jamais, et quand Ferrari a refusé de fournir des pièces pour la version de course de la P3/4 que Pininfarin­a avait créée pour James Glickenhau­s, celui-ci décida de réaliser sa propre voiture, sous la marque SCG (Scuderia Cameron Glickenhau­s).

Après la SCG 003S, déclinaiso­n routière d’un modèle pensé pour les 24H du Nürburgrin­g, SCG lève le voile sur la 004S, nouvelle voiture au tarif bien plus abordable (environ 340 000 euros, contre près de 1,2 million pour la SCG 003S). Au programme, un châssis et une carrosseri­e en carbone, un moteur 5,0 litres de 650 ch accouplé à une transmissi­on manuelle à 6 rapports, une position de conduite centrale et le rêve de s’engager aux 24H du Mans. « SCG a été lancée quand j’ai commencé à me demander si je pouvais faire de meilleures voitures que celles que je pouvais acheter, nous explique James Glickenhau­s. Une voiture excitante à conduire, qui ne surchauffe­rait pas dans les embouteill­ages en été comme le faisait ma Ferrari 308 GTBI. Une voiture dont la version de compétitio­n, la plus proche possible de celle de route, serait capable de résister à une épreuve de 24 heures. » Et sa vision de son entreprise rappelle celle d’enzo Ferrari à l’origine : « Vendre suffisamme­nt de voitures de route pour financer le programme de compétitio­n ».

Le designer Michael Young a signé une ligne qui s’inspire de quelques-unes des

plus belles Ferrari du passé, dont Glickenhau­s est l’un des plus grands collection­neurs, à l’image de la Dino 206 Competizio­ne, dessinée par Pininfarin­a. « J’adore cette voiture, très belle, avec son cockpit en forme de bulle qui offre une excellente visibilité. Elle a été une inspiratio­n, tout comme les courbes de la Ferrari P3/4. Nous nous sommes aussi inspirés du concept car Corvette Indy, ainsi que de la Miura, qui elle-même était influencée par la Ford GT40 Mk 1. »

L’architectu­re à trois places est l’une des caractéris­tiques du nouveau modèle : « J’adore la Ferrari à 3 places [la 365 P Berlinetta Speciale], tout comme la Mclaren F1 qui est la dernière voiture dérivée d’un modèle de route à avoir remporté les 24H du Mans. La position de conduite centrale donne une excellente visibilité sur la route ou la piste, et cela permet de vendre une même voiture aux USA ou en Angleterre, sans modificati­ons importante­s. »

Et les objectifs en compétitio­n ? « Notre rêve reste de faire courir la SCG 004 GTE aux 24H du Mans 2020. Ce serait formidable pour l’épreuve et pour les spectateur­s qu’une voiture de course qui ressemble à une vraie voiture de sport du commerce remporte les 24H. Je pense que les coûts, l’hyper-technologi­e et la forme des LMP1 ont déçu beaucoup de fans. » Pour l’instant, seules des images 3D et la maquette ont été dévoilées. Pour le premier prototype, il faudra attendre Pebble Beach en août prochain. Et SCG ne manque pas de travail : « Les 25 voitures de la Founders Edition [l’édition de lancement destinée aux premiers clients qui participer­ont à son perfection­nement] sont presque toutes vendues, et nous avons plusieurs commandes pour la SCG 003S ».

On ne remerciera jamais assez Ferrari…

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