Octane (France)

FERRARI DAYTONA

Ce sont ceux qui la connaissen­t le plus qui parlent le mieux de la première supercar Ferrari. À commencer par un amateur de course automobile qui conduit sa Daytona à travers toute l’europe.

- Texte Glen Waddington Photos Tim Andrew

Pourquoi la Daytona est aussi désirable ? Les propriétai­res (et son designer) témoignent

Vous savez, vous avez de la chance qu’elle brille autant, sourit Bertie Gilbart-smith, une étincelle dans les yeux. Je ne la lustre pas très souvent, mais je suis commissair­e-en-chef du Concours d’élégance d’hampton Park, et même si la Daytona n’y a pas participé cette année, les gars d’autoglym ont insisté pour préparer toutes les voitures qui y étaient présentes. Il m’a suffi de lui donner un coup de peau de chamois avant de l’emmener au studio. » Bertie possède la Ferrari depuis 11 ans et il l’adore. Et aussi merveilleu­se soit-elle, il préfère la conduire plutôt que de la regarder.

Il y a quelques années j’ai décrit la Daytona comme étant « diabolique­ment belle, avec des proportion­s stupéfiant­es qui remettent à zéro vos sens esthétique­s, pour les revitalise­r avec ses détails subtils et adroits ». Il s’est passé bien des choses dans le monde des Daytona depuis que j’ai écrit ces lignes. Y a-t-il eu d’autres voitures dont la valeur a été aussi volatile ? Le modèle 68 que j’ai conduit en 2001 cotait alors 140 000 euros, bien loin du dernier pic en date (5 millions de francs à la fin des années 80), et j’en ai conduit une autre entre-temps, une belle, qui était à vendre pour 80 000 euros. Tout cela appartient désormais au passé. Un bel exemplaire se vend aujourd’hui au-delà des prix que l’on a connus à la fin des années 80. Je ne vais pas embarrasse­r Bertie en lui demandant combien il a payé la sienne ou quelle est sa valeur. Disons qu’il y a 11 ans, une Daytona valait le prix d’une jolie maison et qu’aujourd’hui… cette maison serait encore plus jolie ! Et puis, il y a cette couleur. Pas du violet, non, mais du Viola comme l’indique la facture de l’auto. Elle s’accompagne d’un discret intérieur dans son noir d’origine. Cette sublime teinte est le fruit d’un changement d’avis, après que le bon de commande d’usine stipulant initialeme­nt Grigio Ferro a été modifié. Voilà un changement d’avis bien radical.

« Si vous pouvez vous faire à cette couleur, vous ne trouverez jamais meilleure voiture, explique Bertie. C’est ce qu’on m’a dit. Bon, en photo elle avait l’air bleue, alors ça a été un peu un choc quand je l’ai découverte en vrai. Mais le gris aurait peut-être été un peu ennuyeux et je ne les aime vraiment pas en rouge. De toute façon, comme pour n’importe quelle voiture, on achète avant tout la meilleure sur le marché, c’est toujours plus économique sur le long terme. »

Et celle-ci était le meilleur exemplaire quand Bertie s’est mis en chasse. « J’avais mon AC Ace depuis 1965, elle avait alors cinq ans. Lord Cross [le premier Britan- nique à posséder une AC Cobra] s’est acheté sa Cobra quelques mois plus tard et j’aurais adoré avoir cette auto. Quand il est mort, j’ai espéré l’acheter, mais cela ne s’est pas fait. Je n’avais jamais rêvé de la Daytona, mais je me suis mis à la prendre en compte. J’en voulais une à conduite à droite, avec phares Plexi et j’en ai vu beaucoup. Mais aucune ne m’attirait avant d’avoir vu celle-là. » En désirer une, quelle qu’en soit la couleur, est finalement tout à fait compréhens­ible.

À ce stade, prenons le temps de décoder la nomenclatu­re de la voiture : 365 GTB/4 Daytona. Le dernier terme est un hommage au triplé de la Scuderia sur le célèbre circuit situé en Floride lors des 24H de 1967, pas avec une 365 mais avec une 330 P3/4, une 330 P4 et une 412 P. Naturellem­ent, une version Competizio­ne de la 365 a suivi en 1970, 2 ans après le lancement de la voiture de route, et un an après qu’une version à coque alu a couru (et a fini accidenté) aux 24H du Mans. La Competizio­ne a remporté de nombreuses victoires de classe, notamment au Mans avec des équipes privées (dont une 5e place au général en 1971). Au total, 15 furent assemblées en trois séries de 5 (la dernière en 1973), toutes avec une carrosseri­e légère en aluminium et fibre de verre, des vitres en Plexiglas et un moteur préparé,

AUSSI MERVEILLEU­SE SOIT-ELLE, BERTIE PRÉFÈRE CONDUIRE SA DAYTONA PLUTÔT QUE DE LA REGARDER

 ??  ?? Ci-dessus et à droite
Bertie Gilbart-smith possède cette Ferrari Daytona 1970 depuis onze ans et la conduit à travers toute l’europe.
Ci-dessus et à droite Bertie Gilbart-smith possède cette Ferrari Daytona 1970 depuis onze ans et la conduit à travers toute l’europe.
 ??  ?? Above and above left
A MKI Hurricane and MKIX Spitfire are at the core of the Battle of Britain Experience flights, over countrysid­e little 35
Above and above left A MKI Hurricane and MKIX Spitfire are at the core of the Battle of Britain Experience flights, over countrysid­e little 35

Newspapers in French

Newspapers from France