Dan Gurney 1931-2018

Un héros américain qui a changé le visage du sport automobile.

L’UNE DES PLUS grandes figures du sport automobile de l’après-guerre est décédée. Le pilote américain n’a peut-être jamais été champion du monde, mais il est difficile de faire le tour de ses contributions en tant que pilote, chef d’écurie, constructeur, mentor, ami et bien plus encore. Il a été le premier vainqueur à arroser le podium de champagne (après avoir remporté les 24 Heures du Mans 1967 avec AJ Foyt sur une GT40), l’inventeur du flap Gurney (la petite réglette placée sur le bord de fuite d’un aileron) et le premier à porter un casque intégral, tout cela a marqué de façon indélébile le sport automobile. Aux funérailles de Jim Clark, son père a révélé que Gurney était le pilote que le double champion du monde écossais craignait le plus. Non sans raison. Né à New York, Daniel Sexton Gurney a déménagé en Californie à l’adolescence et y a découvert la scène hot rod. Il n’avait que 19 ans quand il a atteint 222 km/h à Bonneville sur une voiture de sa conception. Sa carrière a rapidement décollé et, après avoir terminé deuxième du premier GP de Riverside, Luigi Chinetti s’est empressé de l’engager pour courir aux 24 Heures du Mans 1958 sur une Testa Rossa. Il n’a pas terminé la course, mais ses performances ont mis en lumière son talent aux Européens et sa carrière a pris un rapide tournant. Il passera une décennie en Formule 1, en plus de succès en Endurance, Canam, Indy Car et autres. En F1, il a débuté chez Ferrari en 1959, avant de passer chez BRM, Porsche (il remportera la seule victoire du constructeur allemand sur la 804, à Rouen en 1962) et Brabham, avant de participer à trois GP pour Mclaren en 1970. Avec 90 départs, il a remporté quatre victoires. De 1966 à 1968, il a piloté ses propres voitures, avec sa propre écurie, Eagle, remportant une célèbre victoire à Spa en 1967. Après avoir quitté la F1, il s’est consacré à l’équipe All American Racers qu’il a co-fondée avec Carroll Shelby en 1964, avec le soutien de Goodyear, dans l’espoir de vaincre Firestone, à l’époque dominant aux USA. Il en a laissé les rênes à son fils, Justin, en 2011.