IL A AUSSI CRÉÉ CELLES-CI
Gian Paolo Dallara pourrait être le meilleur talent de l’automobile italienne. Voici pourquoi…
On pourrait dire que Gian Paolo Dallara est la course automobile, mais cette description semble insuffisante. La plupart des catégories modernes étant des formules monotype, Dallara produit les voitures pour tous les plus grands championnats de la planète, de la Formule 3 à l’indycar en passant par tout ce qui est au milieu. Oui, il en produit toutes les voitures. Sans parler de ses contributions dans l’ombre de quelques-unes des meilleures sport-prototypes de ces deux dernières décennies (pensez Audi). À part la Formule 1, il y a peu de territoires du sport automobile qu’il n’a pas conquis.
Tout cela est à des années-lumière de ses débuts chez Ferrari en 1959 en tant que jeune ingénieur aéronautique. Dallara est ensuite passé chez Maserati puis Lamborghini, où il a initialement travaillé au développement du châssis et de la boîte de la 350GT. Il a également transformé le V12 de Giotto Bizzarrini en un moteur adaptable sur une gran turismo.
Il a participé à l’élaboration d’une ribambelle d’autres modèles dans les années 60 avant de concevoir une Formule 2 pour Alessandro de Tomaso, qui lui a don- né un poste de directeur technique, et une tentative en Formule 1 avec la 505 engagée par Frank Williams en 1970. Dallara a également dessiné le châssis de la Pantera, avant de passer au développement de la Lancia Stratos.
Après avoir fondé Dallara Automobili en 1972, il est également devenu un astucieux homme d’affaires. L’assemblage de voitures de sport pour le marché local lui a rapporté tout l’argent nécessaire. La petite usine de Varano de’melegari, près de Parme, est rapidement devenue bourdonnante d’activité, Dallara continuant ses missions de consultant pour les grands constructeurs.
Dans les années 70, il a développé la Fiat X1/9 Groupe 5 de course qui a inspiré au responsable de la compétition Lancia, Cesare Fiorio, la commande de la Beta Montecarlo Groupe 5 qui remportera le Championnat du Monde des marques 1980. Ce fut le premier titre international pour une voiture dessinée par Dallara et elle a entraîné les LC1 de Groupe 6 et LC2 de Groupe C.
En 1994, Ferrari confia à Dallara le développement de ce qui deviendra la 333SP, une sport-prototype qui remportera 56 victoires au cours de la décennie. La 333SP était initialement destinée aux USA et c’est par le client/pilote Andy Evans que Dallara fut mis en contact avec le chef d’indy, Tony George, au milieu des années 90. Le Champ Car vivait un schisme controversé et George commissionna Dallara pour créer les 15 nouvelles monoplaces de la nouvelle série IRL, plus 15 autres au constructeur concurrent, G-force. Eddie Cheever remporta les 500 miles d’indianapolis en 1998, première victoire d’un constructeur italien dans la légendaire course depuis 58 ans. Dallara n’en a, cela étant dit, pas fini avec les voitures de route. Durant les deux dernières décennies, la société a joué un rôle dans la création de multiples voitures, de la KTM X-bow à la Bugatti Veyron, en passant par la Maserati MC12 et l’alfa Romeo 8C. Et le grand ingénieur ne semble pas encore décidé à prendre sa retraite !