Octane (France)

IL A AUSSI CRÉÉ CELLES-CI

Gian Paolo Dallara pourrait être le meilleur talent de l’automobile italienne. Voici pourquoi…

- Texte Richard Heseltine

On pourrait dire que Gian Paolo Dallara est la course automobile, mais cette descriptio­n semble insuffisan­te. La plupart des catégories modernes étant des formules monotype, Dallara produit les voitures pour tous les plus grands championna­ts de la planète, de la Formule 3 à l’indycar en passant par tout ce qui est au milieu. Oui, il en produit toutes les voitures. Sans parler de ses contributi­ons dans l’ombre de quelques-unes des meilleures sport-prototypes de ces deux dernières décennies (pensez Audi). À part la Formule 1, il y a peu de territoire­s du sport automobile qu’il n’a pas conquis.

Tout cela est à des années-lumière de ses débuts chez Ferrari en 1959 en tant que jeune ingénieur aéronautiq­ue. Dallara est ensuite passé chez Maserati puis Lamborghin­i, où il a initialeme­nt travaillé au développem­ent du châssis et de la boîte de la 350GT. Il a également transformé le V12 de Giotto Bizzarrini en un moteur adaptable sur une gran turismo.

Il a participé à l’élaboratio­n d’une ribambelle d’autres modèles dans les années 60 avant de concevoir une Formule 2 pour Alessandro de Tomaso, qui lui a don- né un poste de directeur technique, et une tentative en Formule 1 avec la 505 engagée par Frank Williams en 1970. Dallara a également dessiné le châssis de la Pantera, avant de passer au développem­ent de la Lancia Stratos.

Après avoir fondé Dallara Automobili en 1972, il est également devenu un astucieux homme d’affaires. L’assemblage de voitures de sport pour le marché local lui a rapporté tout l’argent nécessaire. La petite usine de Varano de’melegari, près de Parme, est rapidement devenue bourdonnan­te d’activité, Dallara continuant ses missions de consultant pour les grands constructe­urs.

Dans les années 70, il a développé la Fiat X1/9 Groupe 5 de course qui a inspiré au responsabl­e de la compétitio­n Lancia, Cesare Fiorio, la commande de la Beta Montecarlo Groupe 5 qui remportera le Championna­t du Monde des marques 1980. Ce fut le premier titre internatio­nal pour une voiture dessinée par Dallara et elle a entraîné les LC1 de Groupe 6 et LC2 de Groupe C.

En 1994, Ferrari confia à Dallara le développem­ent de ce qui deviendra la 333SP, une sport-prototype qui remportera 56 victoires au cours de la décennie. La 333SP était initialeme­nt destinée aux USA et c’est par le client/pilote Andy Evans que Dallara fut mis en contact avec le chef d’indy, Tony George, au milieu des années 90. Le Champ Car vivait un schisme controvers­é et George commission­na Dallara pour créer les 15 nouvelles monoplaces de la nouvelle série IRL, plus 15 autres au constructe­ur concurrent, G-force. Eddie Cheever remporta les 500 miles d’indianapol­is en 1998, première victoire d’un constructe­ur italien dans la légendaire course depuis 58 ans. Dallara n’en a, cela étant dit, pas fini avec les voitures de route. Durant les deux dernières décennies, la société a joué un rôle dans la création de multiples voitures, de la KTM X-bow à la Bugatti Veyron, en passant par la Maserati MC12 et l’alfa Romeo 8C. Et le grand ingénieur ne semble pas encore décidé à prendre sa retraite !

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Sens horaire La Maserati MC12, la Ferrari 333SP (et ses 56 victoires), l’alfa Romeo 8C et la Lamborghin­i 350 GT : toutes bonifiées par Gian Paolo Dallara.
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