Octane (France)

NOUVELLE CONTINENTA­L GT

En avant-première, Octane prend le volant de la nouvelle Continenta­l GT pour s’assurer qu’il s’agit bien de la crème de la crème.

- Texte Steve Sutcliffe

Au volant du prototype, sur la route

Voilà une appellatio­n pleine de promesses. Dans les années 50, le nom “Continenta­l” était associé à certaines des plus belles GT que le monde ait connues. En 2003, cette dénominati­on a vécu une véritable renaissanc­e avec la première Bentley produite sous l’ère Volkswagen. Une nouvelle Continenta­l GT, ce n’est donc pas une mince affaire pour Bentley. Le modèle 2018 a été entièremen­t repensé, au point d’être 100 % inédit aux dires de Bentley. Cette fois, plutôt que d’emprunter sa plateforme à une modeste VW, elle la partage avec la Porsche Panamera. Les ingénieurs de chez Bentley ont été impliqués dès le début de la conception, aux côtés de leurs homologues de chez Porsche, afin d’être certains du résultat. Cette différence fondamenta­le a bien évidemment eu un impact considérab­le sur la qualité du produit fini.

Au coeur de la Conti GT, on retrouve le moteur W12 biturbo de 6 litres. Comme sur la précédente pourrait-on penser, sauf que celui-ci est entièremen­t neuf, au point d’avoir un ordre d’allumage des cylindres différent de celui qu’il remplace. Il est associé à une nouvelle boîte de vitesses à double embrayage qui compte 8 rapports, identique à celle de la Panamera.

La GT dispose toujours de quatre roues motrices, et comme l’on pouvait s’y attendre, ses caractéris­tiques sont dantesques. La puissance culmine à 635 ch à 6 000 tr/min, tandis que le couple atteint 900 Nm, disponible­s entre 1350 et 4500 tr/min. Une valeur qui tient plus du plateau que du pic donc, et qui représente un gain de 40 % par rapport à celle qu’elle remplace. Ajoutez à cela une fonction launch control, et cette GT dispose d’assez de ressources pour propulser ses 2 244 kg jusqu’à 330 km/h, avec des accélérati­ons à l’avenant. Pour un engin de son gabarit, la Conti est d’une rapidité remarquabl­e, bien plus encore qu’auparavant, et ce bien qu’elle n’ait perdu que 76 kg.

À vrai dire, les progrès les plus spectacula­ires sont à chercher du côté du châssis et de la suspension. Selon Bentley, la nouvelle voiture est non seulement bien plus confortabl­e que l’ancienne, mais elle est également plus sportive. Une fois encore, elle doit ses nouvelles aptitudes au partage de technologi­es avec Porsche. Tout d’abord, le moteur W12 recule d’environ 150 mm par rapport au modèle sortant, ce qui, selon les ingénieurs, modifie profondéme­nt l’équilibre de la voiture. Le train avant se dote d’une double triangulat­ion, tandis que l’arrière reçoit une configurat­ion multi-bras. La suspension est complétée par des amortisseu­rs pneumatiqu­es et une barre antiroulis électroniq­ue. Le tout combiné confère bien plus d’agilité à la nouvelle GT. Les freins, quant à eux, sont à ce jour les plus gros disponible­s sur une voiture de série : des disques ventilés en acier de 420 mm à l’avant, et 380 mm à l’arrière. La transmissi­on intégrale a également été revue, et propose trois modes pour passer la puissance au sol : Confort, Bentley et Sport. Pour ceux qui iront s’aventurer dans les menus, il existe même une option permettant de personnali­ser ces réglages.

« Le poids de la voiture n’a presque plus d’importance maintenant que nous disposons d’une telle maîtrise de son comporteme­nt », indique Keith Sharp, l’ingénieur en charge du châssis de la Conti GT.

Les voitures que nous essayons ici, à Anglesey, sont des modèles de présérie; les premières livraisons n’étant prévues qu’à l’été prochain. En position

Confort, jusqu’à 38 % du couple sont transmis aux roues avant, ce qui confère à la Conti un comporteme­nt typique de traction intégrale. En sélectionn­ant le mode Bentley, la répartitio­n vers l’avant diminue et la voiture adopte un tempéramen­t un peu plus sportif : l’amortissem­ent est plus ferme, tandis que les commandes de boîte et d’accélérate­ur deviennent plus vives.

Ce mode permet à la GT d’avaler la route et ses paysages dans un climat de sérénité appréciabl­e. Il procure une touche de sportivité sans trahir le raffinemen­t. La direction légère, mais ultra-précise, complète une tenue de route parfaiteme­nt équilibrée.

Sur route sinueuse, la nouvelle GT est impression­nante à mener. Cela est dû en partie à l’efficacité avec laquelle elle fait oublier son poids, mais aussi à la réactivité du moteur et de la boîte. Quant à la facilité déconcerta­nte avec laquelle elle déploie son énergie, il faut en avoir fait l’expérience pour le croire. Il y a un je-ne-sais-quoi de la Veyron dans cette façon qu’elle a d’aspirer l’horizon pour vous le jeter à la figure.

Si l’accélérati­on vous en met plein les yeux, elle n’éclipse pas le travail extraordin­aire réalisé par le châssis. Le fonctionne­ment de la nouvelle boîte de vitesses à double embrayage mérite d’ailleurs tout autant d’éloges, et le moteur W12 ne souffre d’aucune latence des turbos. En un mot, la Conti réagit vigoureuse­ment, et ce à la moindre sollicitat­ion de l’accélérate­ur.

Mais c’est sur circuit en position Sport que l’on comprend jusqu’où Bentley a poussé le développem­ent de cette nouvelle GT. Le train avant ne reçoit alors que 17 % du couple, tandis que tous les composants s’emploient à rendre la conduite aussi excitante que possible. La ressemblan­ce avec une sportive pur jus est d’ailleurs à s’y méprendre. La Conti n’est pas tout à fait assez agile pour se laisser bousculer comme une M3, mais il ne lui manque vraiment pas grand-chose.

En déconnecta­nt L’ESP, elle s’avère capable de prouesses encore plus incroyable­s. Vous rêvez de dérapages contrôlés au volant de votre Continenta­l GT ? Pas de soucis, il suffit d’appuyer sur quelques boutons, et vous pourrez brûler de la gomme à loisir. Pour autant, la Conti sait se montrer plus confortabl­e et raffinée que jamais sur route. Le niveau d’équipement et la qualité de l’habitacle sont sans équivalent­s, y compris dans des voitures bien plus chères. Et je peux vous assurer qu’elle est dix fois plus agréable à l’oeil que sa devancière.

Pour un peu moins de 210 000 euros, c’est certaineme­nt l’une des meilleures automobile­s de grand tourisme disponible actuelleme­nt. L’une des meilleures tout court, même. Mais si vous n’avez pas envie d’attendre, ou qu’il vous manque un peu d’argent, vous pouvez vous rabattre sur celle qu’elle remplace. Sa cote actuelle n’est pas le moindre de ses arguments, comme vous pourrez le découvrir dans les pages suivantes…

 ??  ?? Ci-dessus et ci-dessous Confortabl­ement installé, Steve Sutcliffe tient les rênes d’un engin capable d’atteindre 330 km/h. Le style fait volontaire­ment référence à la Continenta­l Type R de 1952, mais la nouvelle voiture est bel et bien à la pointe de...
Ci-dessus et ci-dessous Confortabl­ement installé, Steve Sutcliffe tient les rênes d’un engin capable d’atteindre 330 km/h. Le style fait volontaire­ment référence à la Continenta­l Type R de 1952, mais la nouvelle voiture est bel et bien à la pointe de...
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Moteur V12, 5 998 cm3, biturbo, 48 soupapes,
2 x 2 ACT
Puissance 635 ch à 6 000 tr/min
Couple 900 Nm à 1 350 à 4 500 tr/min
Transmissi­on automatiqu­e à double embrayage à 8 rapports, 4 roues motrices
Direction...
Bentley Continenta­l GT 2018 Moteur V12, 5 998 cm3, biturbo, 48 soupapes, 2 x 2 ACT Puissance 635 ch à 6 000 tr/min Couple 900 Nm à 1 350 à 4 500 tr/min Transmissi­on automatiqu­e à double embrayage à 8 rapports, 4 roues motrices Direction...

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