Les ventes passées et à venir, les tendances, les prix
Du 1er janvier au 15 février 2018
La saison s’ouvre en fanfare avec les vacations de Scottsdale et de la semaine de Rétromobile, avec de nombreuses très belles ventes. Et pourtant, en lisant entre les lignes, on constate que même pour ces blue chips, le marché est aujourd’hui bien calme.
1 FERRARI 275 GTB SPECIALE 1964 7 562 000 euros Gooding & Co, Scottsdale, USA, 19-20 janvier
Observez bien cette Ferrari 275 GTB. Quelques détails ne vous semblent pas tout à fait à leur place ? Cette calandre n’est pas la bonne, les phares ont perdu leur entourage chromé, les clignotants avant sont plus proéminents… Ce n’est pas une illusion, cette 275 GTB est unique : c’est la seule à n’avoir pas été réalisée par Scaglietti mais par la Carrozzeria Pininfarina. La maison turinoise lui a fait faire la tournée des salons (Paris 1964, Francfort et Turin 1965, Bruxelles 1966) et Battista Pininfarina l’a personnellement utilisée durant cette période, avant qu’elle ne change de mains à de multiples reprises pour atterrir en Californie en 1970. Si sa carrosserie est peinte dans un Acqua Verde Metallizzato du catalogue Alfa Romeo de l’époque, c’est à l’intérieur de cette Speciale que les modifications sont les plus nombreuses, avec de superbes sièges spécifiques, des vitres électriques et un chronomètre Heuer Rally-master.
La 275 GTB châssis n°06437 est, de loin, la vente la plus importante des premières vacations de la saison, même si ce résultat n’en reste pas moins en demi-teinte : il effleure à peine l’estimation basse du modèle (fixée à 7,5 millions d’euros) et reste très loin de l’estimation haute (9,4 millions d’euros), même si le record d’une 275 GTB à coque acier a été ainsi battu.
2 PORSCHE 550A SPYDER 1958 4 212 500 euros Bonhams, Scottsdale, USA, 18 janvier
Un solide résultat (pile sur l’estimation moyenne) assez logique pour une voiture de course iconique à l’historique remarquable. Engagé par l’équipe d’usine, le châssis 550A-0145 a terminé 2e de sa classe aux 24 Heures du Mans 1958 (5e au général), a remporté, entre autres, des victoires de classe aux 1000 km du Nürburgring et aux 12 Heures de Reims, et a participé à 10 reprises aux Mille Miglia Storica. Jusqu’à la prochaine édition ?
3 FERRARI 500 MONDIAL SERIES I 1958 4 167 000 euros Gooding & Co, Scottsdale, USA, 19-20 janvier
Proposer une Ferrari de course de “l’âge d’or” n’est plus une garantie de résultat spectaculaire, ou du moins à la hauteur des espérances des vendeurs. Le châssis 0434MD a participé à de nombreuses courses à Zandvoort aux mains du pilote hollandais Herman Roosdorp, puis de Hans Maasland, avec de nombreuses victoires de classe à la clé. Elle a changé de mains bien en deçà d’une estimation à 4,7 - 5,4 millions d’euros.
4 BUGATTI TYPE 55 ROADSTER 1931 3 806 500 euros Gooding & Co, Scottsdale, USA, 19-20 janvier
Tout premier exemplaire de Type 55, le châssis 55201 possédait une carrosserie unique de roadster dessinée par Jean Bugatti, rapidement modifiée par son premier propriétaire. Son dessin d’origine sera recréé en 1963 lorsqu’elle rentrera dans la collection de Peter Williamson, qui la gardera jusqu’à son décès, 45 ans plus tard. En 2008, le même Gooding & Co l’a vendue 1,2 million d’euros à Pebble Beach. Dix ans plus tard, elle s’est échangée au plus bas de son estimation, considérablement plus élevée !
5 BUGATTI CHIRON 2017 3 323 750 euros RM Sotheby’s, Paris, 7 février
Fin 2007, il n’y avait que 70 exemplaires de Chiron produits pour 300 vendus… Autant dire que celui qui veut rouler dès aujourd’hui avec la voiture la plus exclusive du marché n’a pas d’autre choix que de casser sa tirelire (et tant pis si elle a été spécifiée aux goûts de quelqu’un d’autre). Au catalogue, le prix de base est à 2,4 millions d’euros, aux enchères, le record a de nouveau été battu par RM Sotheby’s, deux mois après le précédent, établi par la même maison.
6 FERRARI LAFERRARI 2015 3 204 000 euros Mecum, Kissimmee, USA, 5-14 janvier
Ou 3 410 000 dollars, soit exactement le même prix qu’une autre Laferrari vendue par RM à Monterey en août dernier. Vous connaissez donc maintenant la cote de ce modèle, vendu ici à son estimation haute, avec seulement 510 km au compteur, lors d’une vacation qui proposait plus de 3 000 voitures !
7 BUGATTI TYPE 57C COUPÉ ATALANTE 2 903 200 euros Artcurial, Paris, 9 février
C’est un record du monde pour ce modèle, un superbe Coupé Atalante exposé au Salon de Genève 1938, mais ça n’en reste pas moins en dessous de son estimation fixée à 3 – 3,5 millions d’euros. Un exemple significatif des résultats en demi-teinte pour les blue chips lors de la semaine de Rétromobile.
8 SHELBY 427 COBRA “SEMI-COMPÉTITION” 2 765 000 euros RM Sotheby’s, Phoenix, USA, 18-19 janvier
Très bon résultat pour CSX 3040, considérée comme l’une des plus belles, plus authentique et en meilleur état d’origine “Semi-compétition” survivante, qui était estimée à 1,9 – 2,3 millions d’euros. Et un rappel qu’en ces temps calmes, les exemplaires les plus exceptionnels se vendent encore très bien. À condition de choisir le bon endroit ?
9 FERRARI FXX 2006 2 765 000 euros Artcurial, Paris, 9 février
Surprenante FXX qui n’a roulé que 97 km et n’a jamais utilisé le 6e rapport de sa transmission. Pour une voiture dont le seul usage possible était un programme d’événements sur circuit, c’est étonnant. Un exemplaire quasi neuf et une bonne vente pour Artcurial, avec un record du monde à la clé.
10 MASERATI A6 GCS / 53 SPYDER PAR FIANDRI & MALAGOLI 1954 2 445 600 euros Artcurial, Paris, 9 février
Radotons. Oui c’est un record du monde pour ce modèle, mais c’est aussi très loin d’une estimation à 2,8 – 3,6 millions d’euros. On parle pourtant d’une fabuleuse Maserati de l’âge d’or, qui a participé aux Mille Miglia 1955 et qui possède un joli palmarès.