Octane (France)

GUIDE D’ACHAT

Lotus Elan M100, le roadster de l’époque GTI

- Matthew Hayward

Il n’y a pas grand-chose qui puisse suivre une Elan sur une départemen­tale sinueuse, même aujourd’hui. Pesant juste moins d’une tonne, ce roadster turbo de 167 ch était une fusée et son châssis était quasi-parfait.

Lotus n’avait pas proposé de petite voiture depuis l’arrêt de la production de la première Elan en 1973, et au début des années 80, les équipes de Hethel se sont mises à réfléchir à son héritière. Beaucoup d’options furent envisagées mais avec peu de budget pour un nouveau modèle, ce n’est qu’avec le rachat par GM en 1986 que la nouvelle Elan, nom de code M100, reçut le feu vert. De nombreuses options de moteurs étaient soudain proposées, et Lotus a choisi un 1,6 l Isuzu, disponible avec et sans turbo. Sans avoir à se soucier de produire un moteur adapté, les ingénieurs de Lotus ont eu tout le temps pour se consacrer à la réalisatio­n du meilleur châssis possible. La M100 était légère et rigide grâce à une structure composite et une poutre centrale en acier, comme sur l’elan d’origine, et la suspension à double triangulat­ion offrait une adhérence sans précédent. Peter Stevens dessina la carrosseri­e avec un empattemen­t court et des voies très larges qui lui donnaient une présence caractéris­tique sur la route.

Le lancement fut un succès, mais l’elan n’était pas sans défauts. Elle était bien sûr rapide, avec un 0 à 100 km/h en 7’’2, un comporteme­nt extraordin­aire et elle montrait à quel point une traction pouvait être efficace. Mais elle laissait certaines personnes complèteme­nt froides. Lotus n’avait pas pensé à la rendre assez fun.

Déçu par un total de 3 855 ventes en 2 ans, GM tua l’elan en 1992. Le groupe espérait que le nouveau roadster serait un succès aux USA, mais cela ne s’est jamais concrétisé.

Peu de voitures ont eu une seconde chance, mais c’est ce qui est arrivé lorsque Bugatti racheta Lotus fin 1993. Ayant hérité d’un hangar plein de pièces Isuzu, le constructe­ur relança l’elan, avec de très menues, mais très intéressan­tes améliorati­ons. Arrivant sur le marché mi-1994, la S2 était équipée de jantes 16 pouces en alu et de pneus à flancs bas, ainsi que de bagues de suspension­s plus rigides et de réglages revisités des ressorts et des amortisseu­rs.

Cela rendait la S2 significat­ivement plus vive, alors qu’une valve modifiée dans la pompe de direction assistée et un volant plus petit et plus léger amélioraie­nt les sensations.

Elle n’était pas plus rapide, l’ajout d’un catalyseur lui retirait 12 ch (émoussant les performanc­es), mais était devenue significat­ivement plus amusante. La production était limitée à 800 voitures, s’achevant avec la fin du stock de moteurs.

Elle continua sa vie en Corée du Sud, lorsque Kia a décidé de produire une voiture de sport pour le marché local. Peu de choses ont changé visuelleme­nt, à part d’étranges feux arrière, mais la grande différence était son moteur atmosphéri­que Kia de 150 ch.

Près de 30 ans après son lancement, l’elan reste une machine impression­nante qui a injustemen­t disparu du radar. Elle peut sembler un peu douce, mais à l’époque, Lotus avait imaginé une voiture qui aurait pu être révolution­naire. Elle reste une alternativ­e intéressan­te et surtout toujours très abordable.

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