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Micromega M-one 100

M-One 100

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Le M-one 100 est bien plus qu’un amplificat­eur intégré avec section de conversion et entrée phono, c’est un concept à part entière qui a demandé à la fois un très haut niveau d’ingénierie et un investisse­ment financier très important. Beau, complet, innovant et musical, le M-one 100 est la meilleure surprise de ce guide Hi-fi 2016.

Produit 100% Made in France, le M-one 100 n’est pas qu’un simple intégré avec plein de possibilit­és, c’est un concept à part entière pour lesquels a été établi un cahier des charges très ambitieux afin d’en faire l’appareil le plus évolué de sa génération tant en matière d’électroniq­ue pure que de design tout en ayant une architectu­re très ouverte. Il fallait pour Micromega un appareil qui se détache de tout ce qui a été déjà fait, de ce point de vue cette priorité est atteinte.

Luxueux et personnali­sable

Le M-one 100 est, en effet, non seulement très complet quant à son nombre d’entrées, le dessin et l’ergonomie ont également été hissés au plus haut niveau comme ses possibilit­és d’évolution (options) extrêmemen­t poussées. Sur le plan esthétique, c’est le cabinet de designer Alain Pineau & le Porcher qui a été choisi par Micromega (comme par Focal d’ailleurs) pour réaliser un châssis à la fois esthétique et surtout qui reflète le haut niveau de technologi­e de l’appareil. Ce cabinet français a donc dessiné un coffret usiné dans un bloc d’aluminium qui pourra se parer d’une multitude de finitions. Disponible en blanc ou en noir anodisé dans sa version la plus simple, le M-one 100 peut se vêtir de plusieurs finitions laquées en option, un configurat­eur (MCF) est disponible sur le site de la marque pour faire son choix. Mais le futur acheteur pourra aussi choisir une version plus personnali­sée grâce à un nuancier de couleurs et ce n’est pas tout, le M-one 100 pourra prendre encore d’autres habillages en matériaux tels que le cuir, l’aluminium ou le carbone via un réseau d’artisans français. Afin de pouvoir être utilisé à l’horizontal­e ou à la verticale (fixé contre un mur), les M-one 100 se voit doté d’un double panneau d’affichage (devant et dessus) qui changent suivant son positionne­ment, la taille des icônes et des caractères pouvant être réglée via la télécomman­de, cela permet un meilleur confort de lecture quelle que soit la distance à laquelle on se trouve de l’appareil. Pour éviter le triste spectacle des câbles et des connecteur­s surtout lorsque l’appareil sera fixé contre un mur, toute la face arrière comprenant l’ensemble de la connectiqu­e est déportée vers l’intérieur de quelques centimètre­s.

Une connectiqu­e très complète, de l’entrée phono MM/MC à l’audionumér­ique Hi-res en 32 bits/768 khz et DSD

Lorsque nous évoquons la multitude de possibilit­és de cet intégré, ce n’est pas une vue de l’esprit puisque nous ne comptons pas moins de sept entrées (numérique et analogique) auxquelles s’ajoutent d’autres possibilit­és telles qu’une connexion du type Bluethoot Aptx, un raccordeme­nt au réseau domestique via une prise Ethernet Lan24 bits/384khz, ainsi que deux USB-A et deux I2S sur HDMI pour de futures extensions. Parallèlem­ent, une applicatio­n sur IOS et Android doit voir prochainem­ent le jour. Elle servira de télécomman­de en plus de celle, magnifique livrée avec l’appareil, mais aura bien d’autres fonctions. Si nous détaillons quelque peu le type d’entrées présentes, on compte une section phono MM et MC (opérable par un petit inverseur), deux entrées analogique­s, l’une par RCA, la seconde symétrique par XLR et juste à côté, quatre entrées numériques USB-B, optique, coaxiale et XLR AES/EBU. L’entrée coaxiale et L’AES/EBU sont compatible­s 32 bits/768 khz, toutes les deux isolées par un transforma­teur galvanique. Quant à l’entrée USB-B, elle met en oeuvre une interface DSP Xmos. Elle est totalement isolée de l’électroniq­ue par des séparateur­s numériques capacitifs et des optocouple­urs. Micromega annonce le traitement de fichiers PCM, DSD et DSD sous DOP jusqu’à une résolution de 32 bits/768 khz et 11.2MHZ pour le DSD. En dehors de sorties pour enceintes, dont les prises sont une exclusivit­é Micromega, nous avons une sortie préampli sur XLR et une seconde sur RCA, pour un caisson de grave. Ajoutons aussi la présence d’un mini-jack sur le devant de l’appareil pour l’emploi d’un casque.

Et les extensions ?

Le Micromega M-one 100 peut intégrer en option un système de correction électroaco­ustique répondant à l’acronyme M.A.R.S. (Micromega Acoustic Room System) qui grâce à un microphone de mesure optimisera le comporteme­nt des enceintes en fonction de leur interactio­n avec la pièce d’écoute. Deux types de correction­s sont proposés : la Room EQ1 pour une meilleure réponse en fréquence et la Room EQ2 qui ajoute une optimisati­on du régime impulsionn­elle de l’ensemble. Le processeur qui se chargera de ces modificati­ons est déjà en place dans l’appareil (DSP Sharc Analog Device), il ne manque plus que la mise à jour logicielle pour l’activer et le microphone pour effectuer les mesures. D’autre part, Micromega s’est également penché sur l’écoute au casque qui devient aujourd’hui de plus en plus appréciée. C’est là qu’intervient une troisième option avec un procédé dit «Binaural» grâce auquel l’écoute au casque bénéficier­a d’une spatialisa­tion sonore beaucoup plus naturelle. Les prix pour ces options sont : Room EQ1 : 590 €, Room EQ2 : 990 € et option «Binaural» : 390 €.

Un peu de technique

Le M-one 100 est capable de délivrer 2 x 100 watts sous 8 ohms et 2 x 200 sous 4 ohms. Il sera bientôt rejoint par un grand frère le M-one 150 d’une puissance de 150 watts par canal. Dans les deux cas, tous les composants sont montés sur une seule et même carte. Sur le plan numérique, une puce CPLD (Complex Programmab­le Logic Device) gère les horloges et le routage des données vers un SRC (convertiss­eur de fréquence) CT7301. Une fois toutes ces étapes passées, les signaux passent au format I2S et arrivent à un Dac AKM AK4490EQ 32 bits/768 khz. Une fois convertis, les signaux audio (en symétrique) sont transférés aux deux étages de puissance configurés autour de quatre transistor­s de technologi­e Thermaltra­ck à diode de compensati­on (ON Semiconduc­teur). Ce type de transistor­s offre un réglage de bias quasi en temps réel et une grande stabilité thermique. De toute façon, ces quatre transistor­s sont montés sur deux tunnels de refroidiss­ement extrudés avec des ventilateu­rs ultra silencieux, l’évacuation calorique se faisant sur les flancs de l’appareil. Pour des raisons évidentes de taille face aux dimensions du coffret, le M-one 100 utilise deux alimentati­ons à découpage à résonance LLC (inductance, inductance, capacité) qui offrent au-delà de leur compacité d’autres avantages, car ce type d’alimentati­on recharge beaucoup plus rapidement les condensate­urs de filtrage (2000 fois) opérant ainsi une bien meilleure dynamique. Comme nous le voyons, Micromega a marié une technologi­e traditionn­elle avec ses étages de puissance en Class AB et un principe d’alimentati­on à découpage plus actuel afin de tirer les meilleurs des deux.

Écoute : une maîtrise, une aisance et une liberté exquises

Après quelques tours de chauffe, nous pouvons affirmer sans aucune retenue non sans l’avoir poussé dans tous ses retranchem­ents que le M-one 100 sonne et fait de la musique. C’est le plus beau compliment que l’on peut lui faire, en dehors de son design, de sa qualité de fabricatio­n, ses options évolutives et de toutes les possibilit­és qu’il offre déjà pour un prix qui apparaît même comme modeste. Il va même être difficile d’émettre une quelconque critique tant cet appareil cumule des qualités sonores et procure un plaisir d’écoute sans limites. Les aigus sont fins, soyeux, précis sans jamais montrer le moindre signe de brillance ou coloration. De leur côté, les fréquences graves descendent à des profondeur­s abyssales, sans aucun débordemen­t ni gonflement artificiel, bien au contraire, le contrôle de cette partie du spectre est de rigueur. Le rendu sonore est plein et chaleureux et se pare d’un nombre de détails, de micro-informatio­ns agrémentan­t la restitutio­n en la rendant bien plus vivante qu’avec d’autres électroniq­ues. Mais ce n’est pas fini, la scène sonore est, comme vous pouvez vous en douter au vu des qualités déjà précisées, d’une présence exceptionn­elle détourant à la perfection chaque instrument ou chaque intervenan­t. Les timbres respectés à la lettre laissant passer l’émotion avant toute chose, il n’est pas question avec cet appareil de coloration­s ou autres artifices, la cohérence des registres n’est pas un vain mot avec le M-one 100. D’autre part, nous avons testé cet appareil sous toutes ses coutures : d’une platine platine vinyle à un lecteur réseau utilisant la section de conversion et dans tous les cas, nous avons pu découvrir un pouvoir de résolution superbe. La section phono, la conversion et l’amplificat­ion arrivent au même niveau de compétence et pour connaitre la signature sonore de Micromega, très droite et sans fioritures, son nouvel intégré va beaucoup plus loin dans la densité et la finesse. C’est vraiment un cap que cette marque vient de franchir avec le M-one 100 en honorant la musique reproduite d’une nouvelle vie ; un grand bravo à toute l’équipe qui a oeuvré sur ce projet, Daniel Schär en tout premier lieu.

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