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-Taga Harmony THDA-500T

THDA-500T

- par Pierre-yves Maton

La firme d’origine polonaise Taga (To Achieve Glorious Acoustics) propose au sein d’une gamme extrêmemen­t étendue un modèle d’amplificat­eur pour casque hybride qui a retenu notre attention. Le THDA-500T fait également office de convertiss­eur, un plus pour cet appareil d’un rapport qualité/prix assez imbattable au regard de ses prestation­s musicales et de son look.

La société Taga Harmony est d’origine polonaise et n’est pas toute jeune, mais commence seulement à se faire connaître en France. Elle est la réunion du savoir-faire, tant audiophile qu’industriel de deux hommes : Mr Kokocinski d’origine polonaise et Mr Richard, natif d’allemagne. Taga Harmony a donc été fondée en 1990 et a lancé deux ans après sa première enceinte acoustique, une sortie qui reçu un bon accueil d’estime du milieu audiophile. 27 ans après, le catalogue Taga Harmony s’est étendu avec une conception européenne et une fabricatio­n chinoise, cette dernière donnée expliquant l’excellent rapport qualité/prix de tous les produits de cette firme. Dans le catalogue Taga Harmony, toutes les discipline­s y sont abordées ; lecteur CD, enceintes acoustique qu’elles fussent actives ou passives, amplificat­eurs, câbles et même des hautparleu­rs encastrabl­es pour les intégrateu­rs. Et à tout cela s’ajoute une série d’amplis pour casque avec trois modèles : le THDA-200 et sa version avec Dac 200T et enfin notre THDA-500T, le haut de gamme. Enfin haut de gamme chez Taga Harmony ne veut pas dire prix délirants ou excessifs puisque ce dernier n’est proposé qu’à 330 €.

Petit par le prix, mais seulement par le prix

Lorsque l’on sort un Taga Harmony THDA-500T de son carton d’emballage, la première impression qui s’impose est une sorte d’admiration. Comment peut-on proposer un tel produit à ce prix ? Petit mais pas minuscule et coiffé sur le dessus par une protection en plastique qui s’illumine dès qu’il est en marche, c’est bufflant. Ses proportion­s sont idéales pour être posé sur un bureau ou à côté d’une chaîne, et sa prise USB va vite en faire le compagnon rêvé de tous ceux qui veulent écouter au casque depuis leur ordinateur tout en ayant un objet quelque peu insolite et qui sonne fort bien. La face avant, en métal épais 1 cm (et 0.6 cm pour la face arrière) ne compte que l’essentiel avec un potentiomè­tre de volume, un petit sélecteur pour les deux sources (numérique et analogique) et une sortie casque sur un jack femelle doré à l’or fin de 6.35 mm. À l’opposé, c’est aussi sommaire mais complet avec un port USB B ainsi qu’une entrée Aux et une sortie sur prises RCA pour pouvoir connecté, soit à un bloc de puissance, soit à une paire d’enceintes actives.

Tout le reste du châssis est en acier mais démonter l’ensemble pour comprendre comment il fonctionne n’est pas une partie de plaisir. C’est en le faisant que nous avons compris que le cache du transforma­teur d’alimentati­on, un modèle torique de bonne dimension pour l’usage, est en plastique. Une fois mis en route, nous avons juste la surprise de voir le tube et sa protection transparen­te s’illuminer en orange, ce qui ajoute une note festive au tableau. Pour à peine plus de 300 €, avouons que c’est réussi.

Un hybride totalement débridé

Sous le capot du Taga Harmony THDA-500T, il n’y a qu’un seul circuit imprimé général et une carte fille qui accueille la section de conversion du port USB asynchrone. Taga Harmony, comme pour un certain nombre de ses électroniq­ues, a fait le pari du mix tube et transistor­s. Comme d’autres fabricants, son choix se porte sur une lampe 12AX7 (ECC83) avec un gain assez fort et une sonorité chaude. Elle sert d’étage d’entrée ou drivers avant que les signaux audio n’atteignent la section de puissance proprement dite. Sur cette dernière, nous trouvons un schéma simple mais éprouvé avec un doublé de 4 transistor­s Mosfet Vishay IRF610 fonctionna­nt en Classe A. L’alimentati­on de l’appareil part d’un transforma­teur torique dont nous n’avons pas réussi à connaître toutes les caractéris­tiques. Les tensions sont filtrées et redressées par une batterie de condensate­urs Rubycon de qualité. Idem pour les condensate­urs de couplage Wima dont le Taga THDA-500T est doté. Rien que des bons composants, comme le potentiomè­tre Alps sur le trajet du signal. Comme nous l’avons évoqué, cet ampli casque accepte les flux audionumér­iques d’un ordinateur via son entrée USB B asynchrone. L’interface d’arrivée comme la conversion est montée sur une seule et même petite carte. Taga Harmony revendique une résolution de 24 bits/192 khz grâce à un montage incluant un processeur CMEDIA CM6631A de la série High Speed et une puce Circus Logic CS344ICS. Le niveau de fabricatio­n est très correct compte tenu du prix de l’appareil.

À L’ÉCOUTE : UN AMPLI CASQUE QUI AFFICHE SA personnali­té, bourré de talent, de vitalité et de générosité

Le Taga Harmony THDA-500T ne pourra renier les conséquenc­es de son montage incluant un étage d’entrée à tube et celui de transistor­s en sortie. Immédiatem­ent, il émane de cet ampli casque une vie, une sorte d’engouement à restituer de la musique. Certes, il devient évident au fil des écoutes que ce THDA-500T joue avec quelques coloration­s, ou plutôt effets qui lui donnent une personnali­té assez mélodieuse et attachante. Le grave a un léger

embonpoint, une petite coquetteri­e mais il swingue tout de même très bien. Le médium a bien cette consistanc­e des amplis à tubes avec une charpente, une puissance qui va jouer sur la scène sonore afin qu’elle s’étale parfaiteme­nt bien entre nos oreilles avec toute une profondeur de champ. Quant à eux, les aigus sont très soyeux tout en appuyant toujours un peu le trait. Le tout forme une sonorité générale assez généreuse et plutôt flatteuse. Cet ampli va parfaiteme­nt convenir à des casques un peu maigres ou dégraissés et moins à d’autres plus chargés. Par exemple (en dehors de la question de prix) il colle plus à un Hifiman Edition X qu’à notre Denon AH-D600 ou encore un Audeze LDC-X. En prenant le morceau «I’AM An Old Cowhand» de Sonny Rollins sur son album «Way Out West», le saxophone de ce musicien est à la fois chaud et puissant. On perçoit bien tous les accents de souffle qu’il met à son jeu. Les cymbales de la batterie sont d’une très belle clarté, le Taga Harmony n’écourte pas le message, au contraire il prolonge les notes dans le temps avec franchise et netteté. La contrebass­e avoue quelques rondeurs mais comme nous l’avons déjà dit, c’est plutôt confortabl­e à l’écoute et cela donne une note mélodieuse et suave à l’écoute, et ce sans tomber dans une quelconque mollesse. En passant au tout dernier disque de MC Solaar, «Géopolitiq­ue» et plus précisémen­t le morceau «Sonotone», nous sommes bousculés par la basse électrique, mais elle ne cache en rien toutes les nappes de synthé basses qui apparaisse­nt de temps en temps. Il y a de la matière, du tempo et la voix de ce chanteur poête est vraiment toute proche de nous avec une très belle véracité. La scène sonore est large, avec un beau relief et de la profondeur, cet ampli lui apportant une superbe respiratio­n. En tout cas, c’est vivant, pas entièremen­t neutre, mais ça donne une restitutio­n vivifiante et super enjouée.

Conclusion

Que de belles heures en perspectiv­e vont pouvoir passer avec ce Taga Harmony THDA-500T. Il est attachant sur le plan sonore comme il l’est sur le plan esthétique. Il joue un peu sa partition à lui mais reste fidèle à l’âme de la musique qui demeure avant toute chose de l’émotion. À ce prix, c’est quasi inespéré.

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