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Sennheiser HD 660 S

- par Pierre Stemmelin

On ne change pas une recette qui marche. C’est sûrement ce que s’est dit pendant longtemps Sennheiser à propos dont son HD 650. Mais après plus dix ans au catalogue, un petit lifting commençait à s’imposer pour cette ancienne icône du casque Hifi haut de gamme. Ce qui est désormais chose faite avec le HD 660 S.

Comme rien n’est éternel, Sennheiser a donc décidé en 2017 de remettre sur le métier un de ses fleurons historique­s. Ainsi le HD650 (qui, à l’heure où nous écrivons ces lignes, est encore au catalogue à 450 €) vient de se muer en HD 660 S. Pour ce faire, et c’est heureux, les ingénieurs de la marque allemande n’ont pas fait de profondes mutations, mais plutôt opéré une optimisati­on en douceur. Le HD 660 S est du coup très proche du HD 650 d’origine et ne fait qu’en magnifier les qualités. Il troque la finition grise brillante métallisée, un peu datée, pour des matériaux de synthèse gris sombre plus sobre. On retrouve par contre la même forme d’arceau assez simple en plastique noble avec glissière en métal. Les oreillette­s totalement ouvertes adoptent toujours un profil ovale. Leurs grilles métallique­s s’ornent juste en complément d’un petit logo Sennheiser. À l’intérieur, les transducte­urs de 40 mm, propres à la marque allemande, ont gagné 1 db de sensibilit­é et ont maintenant une impédance de 150 Ω, au lieu de 300, ce qui facilitera le travail de la source, tandis que le taux de distorsion descend en dessous de 0,04% contre 0,05 % auparavant.

Amateur d’enregistre­ments en acoustique et de voix, chassez ici le naturel

Sur le terrain, le HD 660 S reste dans la lignée du HD 650. Ses coussinets habillés de velours sont toujours un peu fermes. Il sert aussi un poil fort les oreilles, mais peut-être un peu moins que son prédécesse­ur. De toute manière, ce n’est pas si grave, car il est léger et se porte sans trop de fatigue. À l’écoute, la restitutio­n sonore est claire et limpide. Le HD 660 S délivre à la fois une scène d’une grande concision tout en donnant une belle impression d’aération. Son équilibre tonal n’est pas maigre. Ses timbres ont beaucoup de douceur, de richesse et de nuances et (c’est normal pour un Sennheiser) il n’oublie pas une petite pointe de chaleur dans le bas médium. Mais il n’en fait pas non plus des tonnes dans l’extrême grave. Les amateurs de grosses basses trouveront même qu’il n’en fait pas tout à fait assez dans ce registre. Le domaine où excelle ce Sennheiser est effectivem­ent ailleurs. Il n’a pas son pareil sur les voix et les instrument­s acoustique­s. Avec lui, l’intro de la chanson «Lucia» de Marta Gomez accompagné à la guitare est une douce caresse. Les diverses percussion­s de ce morceau fleurissen­t ensuite délicateme­nt, discrètes au début, puis éclosant de toute part. Le concerto pour violon en sol mineur de Mozart (KV 216) par Marianne Thorsen (enregistre­ment Hdtracks 24 bits/96 khz) est enchanteur, pétillant, tout en délicatess­e. Le jeu de la violoniste est à la fois vitaminé et d’une grande douceur. Il ne se noie pas dans le reste de l’orchestre lors des envolées lyriques. Tous les pupitres s’organisent avec cohésion et chacun est d’une superbe lisibilité. Comme vous le voyiez, ce casque nous emmène plus vers la douceur et la volupté que vers des morceaux ultra énergiques et percutants. Il ne fait certes pas tout et ne se départit jamais d’une certaine retenue, mais ce qu’il fait est du grand art.

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