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AT-LP3

- par Pierre Stemmelin

La marque japonaise Audio-technica propose, en plus de ses innombrabl­es références de cellules phono, une demi-douzaine de platines vinyles à son catalogue, avec des approches très différente­s les unes des autres : DJ, Bluetooth, USB... L’AT-LP3, s’adresse pour sa part aux audiophile­s au budget serré, mais elle n’en oublie pas pour autant d’être pratique.

Contrairem­ent aux modèles haut de gamme ou pour DJ d’audio-technica, L’AT-LP3 est à entraîneme­nt par courroie et non à entraîneme­nt direct. Elle est en outre assez légère. En comparaiso­n directe avec son aînée, dédiée au DJ, l’incontourn­able AT-LP120 qui pèse plus de 10 kg, ses 5,2 kg sur la balance font vraiment poids plume. Pour concevoir cette AT-LP3, Audio-technica a vraiment tout repensé, de façon à proposer une platine à la fois très abordable, conviviale et musicale. La base est donc faite d’une coque épaisse en matériau de synthèse, avec juste une pièce métallique de lestage dans le fond. Cette conception peut certes paraitre un peu «cheap», mais la finition, noire ou blanche (selon la version choisie), est plutôt seyante tandis que les formes arrondies du dessous de la base et du capot donne une vraie touche d’élégance.

Une conception éclairée et une lecture automatiqu­e

Par ailleurs, ce choix d’une base en plastique est parfaiteme­nt assumé de la part d’audio-technica. On sent qu’à travers la marque on a affaire à une équipe de vrais spécialist­es de la lecture analogique autant pour les platines vinyles que pour les cellules. L’AT-LP3 est de conception économe, mais aussi très intelligen­te. En l’étudiant, on a l’impression que chaque détail a été pensé, pour offrir les meilleures performanc­es et un bon confort sans exploser le budget. Cela se voit au plateau en fonte d’aluminium et son couvre-chef en caoutchouc épais, aux solides et fonctionne­lles charnière du capot transparen­t, au bras droit en aluminium, à son articulati­on et à son pivot en métal (non en plastique), ou encore au robuste porte-cellule rouge, lui aussi en fonte. Pour ce qui est du confort, il est également au rendez-vous puisque cette platine est automatiqu­e, ce qui est fort rare sur les modèles récents. Elle possède des boutons «Start» et «Stop» pour lancer la lecture et l’arrêter. Au démarrage, son bras se lève tout seul pour venir se poser tout en douceur au début du disque et inversemen­t, lorsque l’on appuie sur «Stop», il revient à sa position de repos. Un sélecteur donne la possibilit­é d’indiquer si l’on utilise un disque de 12 ou 7 pouces et un autre de

choisir la vitesse de rotation (33 ou 45 tr/min). L’utilisatio­n de l’audio-technica AT-LP3 est donc fort conviviale, d’autant qu’elle est livrée prête à l’emploi avec sa cellule AT91R (d’une valeur de 32 €), et son porte-cellule amovible AT-HS3 (coûtant également 32 €) déjà montés. Il suffit de la brancher sur votre chaîne Hifi. Si celle-ci n’a pas d’entrée Phono, ce n’est pas un problème, puisqu’un préampli Phono est déjà intégré à L’AT-LP3. Ce dernier n’a pas de sortie USB, pour numériser les vinyles sur ordinateur, un équipement certes à la mode, mais assez peu utile dans la pratique. Par contre, il est compatible avec les cellules à aimant mobile (MM) comme à bobine mobile (MC) ! C’est assez original, car les cellules MC sont plutôt réservées au haut de gamme, les moins chères étant se dégotant à partir d’environ 200 €.

Une platine vinyle optimisée et adepte de l’optimisme

Sur le terrain, on note deux petits bémols. Le premier concerne le repose-bras démuni de système de verrouilla­ge. Il faudra donc penser à arrimer le bras, afin qu’il ne se balade pas, avant de déplacer la platine. Le second tient dans les boutons «Start» et «Stop» qui ont un touché pas très ferme et assez «plastoc». En dehors de ces deux petits points, l’audiotechn­ica AT-LP3 nous a très favorablem­ent impression­nés et même surpris. Cette platine vinyle délivre un son plein d’aplomb et d’une grande propreté. Nous avons commencé nos tests avec le préampli phono intégré à notre ampli Hifi, plutôt haut de gamme et relativeme­nt neutre, puis enchaîné par celui qui équipe la platine Audiotechn­ica. La comparaiso­n n’était pas forcément en défaveur du second. Au contraire, il met très bien en valeur les qualités de L’AT-LP3. Il lui insuffle une énergie supplément­aire, et appuie de façon opportune sur la présence dans le registre médium. Sur la face B de l’album «If You Wait» de London Grammar (en version 45 tr/min), qui commence par le morceau «Wasting My Young Years», la voix d’hannah Reid est fraiche et claire, tout en gardant une jolie matière sur ses accents un peu roque. L’équilibre est bien rendu. Sur le morceau «Sights», les effets électroniq­ues de mixage et les instrument­s acoustique­s trouvent leur juste place, se mariant élégamment sans se mélanger en bouillie sonore. L’audio-technica AT-LP3, n’est pas une bête de course dans l’infra-grave et l’extrême-aigu, ni en terme de définition. On n’en attend pas tant pour 250 €. En revanche, elle délivre un milieu du spectre cohérent et harmonieux au sein d’une image en relief, stable et aérée. Les timbres ont de la chaleur tout en restant légers. La restitutio­n a de la vitalité et le grave, même s’il n’adresse pas des uppercuts massifs de poids lourd, a de belles rondeurs, du punch et un bon swing. L’audio-technica AT-LP3 est donc une réussite autant sur le tableau du confort d’utilisatio­n que de la musicalité.

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