Thorens TD 201
La Thorens TD201 est une platine vinyle élégante et discrète, construite autour d’un panneau en bois plein (du médium) de 21 mm d’épaisseur, revêtu d’une très belle laque noire. Ce revêtement génère un peu d’effet électrostatique et attire la poussière, mais lui confère aussi un aspect luxueux. Cette platine vinyle est construite à Taïwan. Elle semble provenir de la même usine que les modèles Teac (voir le test de la TN-280BT par exemple) ou que l’elac Miracord 50. Tous ces produits seraient en effet développés autour de la même base mécanique, particulièrement sérieuse et fiable dans sa catégorie. Leurs marques respectives leur apporteraient ensuite à chacune quelques touches personnelles afin d’adapter le design et aussi le rendu sonore à leur manière.
Une base mécanique commune et de qualité avec la touche personnelle de Thorens
Comme sur l’elac Miracord 50 donc, on retrouve sur la Thorens TD201 un préampli Phono intégré débrayable, utilisant un ampli Op JRC (NJM8080), ainsi qu’une cellule MM pré-montée Audio-technica AT3600. Le moteur à entraînement par courroie est semble-t-il le même, ainsi que la base du bras en matériau plastique de synthèse. Mais on remarque aussi plusieurs différences. Si les commandes marche/arrêt et choix de la vitesse (33 ou 45 tr/min) en forme de grosses virgules chez Thorens n’ont certainement pas d’influence sur le son, en revanche les pieds en caoutchouc, fixés de façon plus rigide sur la TD201, peuvent modifier le rendu acoustique. Une autre différence qui peut avoir une influence sur les performances tient dans le pilotage du moteur. Chez Thorens, il n’y a pas d’asservissement, mais un accès aux vis de réglage précis de la vitesse, par le biais de deux petits trous cachés sous la base, derrière un autocollant. Le plateau en fonte d’aluminium, livré avec un épais tapis en caoutchouc, est de son côté amorti par un gros boudin de silicone sur son pourtour intérieur. Le bras présente aussi quelques spécificités propres à la Thorens TD201. Assemblé autour d’un tube en aluminium, il possède un cardan métallique à pièces
rectangulaires, ainsi qu’un porte-cellule amovible, à monture Ortofon/sme, particulièrement qualitatifs. Dans l’ensemble, comme toutes les platines vinyles de cette famille taïwanaise, la Thorens TD201 est d’une bonne qualité de fabrication, solide et rassurante.
Une platine vinyle qui appuie dans le bas et claque bien
Sur le terrain, la Thorens TD201 s’avère (comme on pouvait s’y attendre compte tenu de sa filiation) d’un grand silence de fonctionnement. Les bruits parasites de roulement et frottement sont infimes. Le préampli Phono est lui, en revanche, un peu sensible au souffle généré par l’alimentation du moteur et aux effets électrostatiques. À l’écoute, on retrouve instantanément les qualités de la base mécanique commune à plusieurs modèles et marques de platines vinyles. Le son est chantant, articulé, avec des timbres agréables, un registre médium ouvert qui développe beaucoup de présence et une belle énergie sur les voix. La chanteuse Hannah Reid du groupe London Grammar est très bien incarnée avec ses accents gutturaux caractéristiques. Sur l’album «If You Wait» (version 45 tours, gravée sur deux vinyles de 180 g), qui distille un niveau particulièrement important dans les basses, la Thorens TD201 montre son talent. La restitution a de l’ampleur, de la profondeur, une assise que l’on ne trouve pas toujours ailleurs. Les graves pourraient être un peu mieux tenus. En contrepartie, ils se montrent généreux, avec de belles rondeurs. Le son n’en est pas pour autant mou. On s’en rend compte sur «The First Album» de Madonna (la réédition de 1985) datant d’une époque où les ingénieurs de studio mixaient encore en pensant avant tout au vinyle. La restitution est très rythmique, ne donne pas cette sensation froide et trop électronique des versions numériques. C’est rapide, ça claque et swingue. On se croirait revenu sur les dancefloors des eighties.