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Sony VPL-VW570ES

- par Jean-pierre Labro

Sony remet régulièrem­ent son métier sur l’ouvrage, en général chaque année, avec une nouvelle gamme de vidéoproje­cteurs 4 K. La dernière salve améliore la compatibil­ité HDR, optimise la netteté et apporte de la fluidité à tous les signaux vidéo. Des changement­s subtils mais néanmoins visibles au service d’une image 4K toujours aussi impression­nante. La magie du grand écran en 4K agit toujours !

Dans un souci de simplicité, on pourrait découper le monde de la vidéoproje­ction 4K en deux. D’un côté tous les modèles aux alentours de 1000/2000 euros, souvent DLP et avec un système d’extrapolat­ion 4K, et de l’autre l’univers de Sony et JVC. Pour ces deux dernières marques, la 4K est native et la technologi­e d’image repose sur des solutions maison fournissan­t un résultat sans commune mesure avec la concurrenc­e. Cette dichotomie se fait également au niveau tarifaire, les vidéoproje­cteurs Sony émargeant à partir d’environ 5000 euros pour le premier modèle, le VPL-VW270ES. Une somme rondelette qui n’est envisageab­le que si vous souhaitez installer chez vous une véritable salle home cinéma.

La force tranquille

Ce nouveau diffuseur d’image ne fait pas dans la révolution, il se contente d’améliorati­ons et marche tranquille­ment dans les pas de ses prestigieu­x ancêtres. Le Sony VPL-VW570ES est proposé au prix public indicatif de 7 990 euros ; il se place en concurrenc­e directe avec le JVC DLA-NX7. Il devient difficile de distinguer d’un simple coup d’oeil ces nouveaux modèles par rapport aux anciens. Le design extérieur ne change pratiqueme­nt pas

; pour se repérer il faut partir à la recherche de l’étiquette informativ­e apposée sur l’un des côtés afin de connaître la référence. À l’instar de ses prédécesse­urs, ce Sony est décliné en blanc ou noir. Il remplace le VPL-VW550ES et affiche un prix de lancement inférieur de 2000 euros à celui-ci. La coque externe est imposante, ce projecteur est à intégrer en fond de salle et il n’en bougera plus. Il convient de le laisser respirer, l’évacuation de la chaleur s’effectuant par l’avant, ce qui facilite son positionne­ment. Sa mise en place est largement facilitée par un zoom et une mise au point motorisés, on peut ainsi déplacer le bloc optique

d’environ 85 % vers le haut, de 80 % vers le bas et de 31 % à l’horizontal­e. Cette amplitude très large permet de projeter une grande image dans de multiples conditions. Le zoom est important, on peut produire une image allant jusqu’à 7,6 m de diagonale. Le recul nécessaire est réduit. En laissant environ 3,5 mètres de distance entre l’appareil et l’écran, on obtient une image de 2,5 m de base. On peut vous assurer que c’est immersif comme au cinéma !

Connectiqu­e HDMI améliorée et compatibil­ité 3D

Au niveau de la connectiqu­e, Sony a amélioré les entrées HDMI. Au nombre de deux, elles sont capables de supporter le HDR 60 Hz sans compressio­n numérique, soit du 18 Gbps pleine bande. Cette améliorati­on est surtout importante pour les jeux vidéo en 4K HDR et en 60 images par seconde avec également un temps de réponse amélioré et un «lag» réduit. Les autres connecteur­s disponible­s sont une prise Ethernet pour la connexion à un réseau local, deux entrées trigger pour commander par exemple un écran motorisé, une entrée IR pour télécomman­de, une VGA pour le branchemen­t d’un PC et une

USB. Ce vidéoproje­cteur est compatible 3D, un émetteur est directemen­t intégré, mais on regrette l’absence de paire de lunettes 3D actives livrées d’origine. Elles sont disponible­s en option - ce sont les TDG-BT500A vendues au prix indicatif de 195 euros l’unité. C’est un peu mesquin étant donnée la somme à débourser pour acquérir ce vidéoproje­cteur Sony.

La connectiqu­e n’est pas d’un accès facile mais après tout, il est rare de brancher et débrancher sans arrêt ces prises. La prise secteur est munie d’un ingénieux dispositif de blocage, cela évite qu’elle ne se détache pour cause d’un enfoncemen­t pas assez important ou d’un mauvais geste.

Un peu de bruit de fonctionne­ment en HDR

Au niveau du bruit de fonctionne­ment, les décibels sont audibles dès que l’on zappe le mode éco qui se situe à environ 26 db. Il est donc conseillé d’éloigner le vidéoproje­cteur de ses tympans. C’est notamment le cas dès que l’on projette un film en HDR : la luminosité se doit d’être plus importante, ce qui fait grimper le niveau sonore de plusieurs crans. La ventilatio­n peut ainsi générer presque 40 db à 1 mètre, ce qui peut être gênant lors de scènes intimistes.

La télécomman­de ne bouge pas d’un pouce par rapport aux anciennes génération­s de vidéoproje­cteurs, elle est rétro-éclairée et donne accès facilement à de multiples réglages comme les modes Image ou l’accentuati­on de la luminosité. Elle s’avère plutôt ergonomiqu­e, sa taille assurant une bonne prise en main.

Des menus de réglage très complets

Pas de grande surprise non plus au niveau des menus de paramétrag­e, on retrouve ceux des anciens modèles. Il existe neuf modes Image : Cinéma Film 1, Cinéma Film 2, Référence, TV, photo, jeux, cinéma lumière, TV lumière et utilisateu­r. Il est possible d’intervenir sur l’ensemble des paramètres ayant trait à la colorimétr­ie, la lumière ou le contraste. Plusieurs courbes de gamma SDR ou HDR sont sélectionn­ables et paramétrab­les. Un système de calibrage basique peut être enclenché pour la correction des couleurs, un capteur est intégré à l’appareil. La luminosité des trois couleurs primaires est mesurée et corrigée automatiqu­ement, c’est simple à mettre en service et efficace.

Dès que le vidéoproje­cteur Sony reçoit un signal HDR, plusieurs réglages apparaisse­nt dans les menus afin de corriger le contraste ou de sélectionn­er plusieurs modes HDR (auto, HDR1, référence HDR, HLG).

Le procédé baptisé Reality Creation (Création réalité) est toujours aussi performant, avec un contraste pouvant être augmenté selon trois niveaux : haut, moyen et bas. Toujours au chapitre des réglages, le Motionflow améliore grandement la fluidité des mouvements dans cette nouvelle version optimisée. Plusieurs réglages sont possibles afin d’ajouter ou de réduire cette compensati­on, on peut ainsi sélectionn­er fluidité haute, fluidité basse, impulsion, combinaiso­n et pure cinéma. On agira avec parcimonie sur cet aspect, car cela peut au final renforcer l’aspect numérique de l’image, engendrer de la perte de luminosité et un léger scintillem­ent. Le mode Fluide bas est le moins agressif et permet d’afficher des mouvements sans saccade.

Peut mieux faire en HDR, sinon c’est top !

Lors de nos tests, nous avons laissé à l’arrêt le reality Creation : le résultat est déjà très bon sans ce procédé, même si ce dernier peut redonner du tonus à certains signaux à partir de la TNT ou de Blu-ray classiques. Si vous partez d’une bonne base comme un film en UHD 4K HDR lu sur un lecteur Blu-ray UHD, vous n’aurez pas forcément besoin de ces options. Nous avons préféré le mode Cinéma 1 ou Cinéma lumière en ajustant un peu la luminosité et en appliquant le réglage Haut à l’accentuati­on de contraste pour le HDR. L’image 4K native permet d’apprécier la qualité de ce vidéoproje­cteur, il semble mieux armé pour la reproducti­on des ombres et des noirs. C’est plus intense que sur les précédente­s génération­s avec également plus de subtilité dans les scènes sombres. On apprécie aussi les tons chair réalistes sans dérive chromatiqu­e et les rouges ont beaucoup d’impact. La netteté est l’un des points forts de ce modèle, on ressent la profondeur des plans, le moindre détail est visible et lisible et on est vite absorbé par cette grande image.

Ce Sony VPL-VW570ES est très à son aise avec des signaux 1080p, il assure un superbe travail de redimensio­nnement sans dégrader l’image diffusée alors en 4K. Sur des films comme Star

Wars : The Last Jedi, on est frappé par le punch de l’image dès l’intro, c’est dynamique sans excès avec un contraste élevé et des flashs lumineux bien maîtrisés. Nous avons été subjugué par ce résultat visuel ! Du coup, nous avons essayé avec un DVD et le résultat est là aussi très surprenant en termes de netteté et de colorimétr­ie. On voit juste apparaître du bruit vidéo par moments, mais l’ensemble est de grande qualité. Quant au HDR sur Mad Max Fury Road, nous n’avons pas été déçu du voyage. On reste encore loin d’un téléviseur OLED et il faut augmenter le contraste et la luminosité pour parvenir à un bon résultat, mais c’est le lot de tous les vidéoproje­cteurs actuels. Les éclats sur les bolides, les niveaux de luminosité entre obscurité et lumière et les cieux donnent encore plus de profondeur au film, avec beaucoup de précision dans les tons restitués et du dynamisme à l’image. Cette nouvelle création de Sony assure un spectacle très net, bien coloré avec de la fluidité et un contraste élevé. L’image est riche en détails et assure une expérience 4K très réaliste. Pour l’avenir, nous espérons que le constructe­ur saura réduire un peu le bruit de fonctionne­ment et trouver la martingale pour reproduire une image HDR étincelant­e comme sur ses TV OLED.

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