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- Atoll SDA200 Signature + Davis Acoustics Courbet

- par Pierre Stemmelin

À l’occasion des fêtes de fin d’année, les marques françaises Davis Acoustics et Atoll se sont associées pour proposer un système Hifi haut de gamme totalement «made in France». Cette chaîne est composée des enceintes colonnes Davis Courbet N°5, petites soeurs des Courbet n°7 que nous avons déjà testées, et de l’ampli stéréo connecté Atoll SDA200 Signature. Jusqu’à fin 2019, elle est proposée à 4950 € au lieu de 6000 €. Mais ce n’est pas son unique atout et chacun de ses éléments, disponible­s également séparément, est d’un grand intérêt audiophile.

Davis Courbet N°5 : des enceintes colonnes discrètes dans des coffrets au penchant esthétique

La série Courbet, c’est la nouvelle gamme d’enceintes Hifi qui monte très fort en ce moment chez le constructe­ur français Davis Acoustics. Elle propose une approche légèrement haut de gamme, tout en restant encore abordable ; elle se compose d’un modèle compact (ou de bibliothèq­ue) Courbet N°3 (1800 € la paire) ainsi que, désormais, de trois colonnes Courbet N°4, 5 et 7 (jusqu’à 4500 € la paire). Toutes ces enceintes adoptent un coffret légèrement incliné vers l’arrière rehaussé d’une épaisse base déportée pour les colonnes, ce qui leur confère une intéressan­te singularit­é esthétique.

Les Davis Courbet N°5 sont de fines colonnes 3 voies à 4 haut-parleurs et double charge acoustique accordée en bass-reflex. Leurs ébénisteri­es sont construite­s en panneaux de médium de 19 mm d’épaisseur et comportent une cloison interne horizontal­e, à peu près aux deux tiers de la hauteur, délimitant la charge des boomers, en bas, accordée par un gros évent frontal, et celle du transducte­ur de médium, en haut, accordée par un petit évent dorsal. En haut des Davis Courbet N°5 on retrouve le même tweeter à dôme textile de 28 mm et chambre d’amortissem­ent arrière tubulaire ainsi que le même haut-parleur de médium de 13 cm à membrane en fibre de Kevlar tressée que sur les Courbet N°7.

Ces deux transducte­urs sont relayés dans le bas du spectre par les deux boomers, qui mesurent également 13 cm de diamètre. Ces derniers utilisent des cônes en fibre de carbone tressée.

Une restitutio­n sonore très vive et tonique

À l’écoute, les Courbet N°5 sont des enceintes fines et délicates qui ont beaucoup de peps. Elles distillent la musique avec de l’esprit, de la vivacité

et des basses toniques. Leur équilibre tonal est subtilemen­t physiologi­que, se caractéris­ant par des aigus brillants et aériens et des basses qui ont du corps. Le registre médium n’en paraît pas pour autant mis en sourdine. Au contraire, la restitutio­n sonore est sur ce registre très spontanée et vivante tandis que les autres registres fusionnent avec un beau naturel.

Les basses ne sont pas aussi profondes que celles fournies par les grandes soeurs Courbet N°7, mais se défendent déjà pas mal. L’avantage en est que les Courbet N°5 s’adaptent mieux à une pièce d’écoute de petites ou moyennes dimensions.

Dans la nôtre, d’une vingtaine de mètres carrés, largement ouverte sur une superficie totale de plus de 40 m2, nous n’avons ressenti, en poussant le volume, aucun phénomène de saturation ou d’effet boomy dans le grave. Les Courbet N°5 sont un peu directives, mais bien adaptées à une écoute en champ relativeme­nt proche. Lorsqu’on les dirige précisémen­t vers le point d’écoute, elles délivrent une image stéréophon­ique bien centrée et concise. Elles ne demandent pas non plus beaucoup d’espace entre le mur et l’arrière de leurs coffrets. Selon l’acoustique de la pièce, 10 à 20 cm peuvent suffire pour laisser respirer l’évent dorsal de leur charge de médium.

Les Davis Acoustics Courbet N°5 sont donc des enceintes relativeme­nt faciles, qui ont du charme, de l’élégance, un caractère chantant sur tous les styles de musique.

Atoll SDA200 Signature : un ampli Hifi connecté qui affiche tout sur sa façade

L’atoll SDA200 est un ampli Hifi connecté de 2 x 120 watts RMS sous 8 ohms. Il intègre à la fois un convertiss­eur et un lecteur de musique en réseau Hi-res. En plus de ses entrées Ligne analogique­s, il possède des entrées numériques optiques, coaxiales et USB d’une résolution montant à 24 bits/192 khz, ainsi qu’une connexion Bluetooth, une sortie casque et des connexions réseau Wi-fi et Ethernet.

Son lecteur réseau intégré utilise un module audiophile de chez Streamunli­mited. Celui-ci dispose d’un moteur de réception des webradios Airable et de lecture UPNP/DLNA. Il ne propose pas la compatibil­ité avec les protocoles Airplay, Google Cast ou Spotify Connect. Mais il fait le choix de la qualité, permettant la lecture de fichiers jusqu’à une résolution de 24 bits/192 khz.

L’ergonomie de l’interface réseau est un peu à l’ancienne. Le paramétrag­e de la connexion Wi-fi peut être, par exemple, un peu fastidieux. Il ne se fait pas depuis une appli sur smartphone mais par le méthode de reconnaiss­ance automatiqu­e WPS ou manuelleme­nt en passant par le menu du grand écran de la façade du SDA200 Signature. En contrepart­ie, cet écran est fort lisible. Il affiche les pochettes d’albums ou les logos des radios, ainsi qu’un grand nombre d’informatio­ns sur le flux en cours de lecture. L’accès aux webradios et aux fichiers de musique disponible­s sur le réseau local en mode DLNA peut se piloter entièremen­t depuis l’afficheur, à partir de la télécomman­de ou de la molette et du bouton à gauche de la façade. C’est

assez plaisant de pouvoir écouter de la musique depuis le réseau sans être obligé de sortir son smartphone ou sa tablette pour le faire. Naturellem­ent, le pilotage depuis une appli est aussi possible. Celle d’atoll donne accès aux services Qobuz, Tidal ou Deezer en plus des webradios et du DLNA. Il est également permis d’utiliser d’autres applis comme les grands classiques mconnect ou Bubbleupnp.

Une conception audiophile exemplaire

Nous avons bien entendu jeté un oeil sous le capot de l’atoll SDA200 Signature et avons été extrêmemen­t impression­nés par la qualité de conception de cet appareil.

Pour commencer, l’étage d’alimentati­on est digne d’un amplificat­eur bien plus puissant. Il ne comporte pas un (comme c’est habituel dans cette classe de prix), mais deux transforma­teurs toroïdaux de 340 VA chacun, ce qui fait une valeur totale de 680 VA ! Ces transforma­teurs sont suivis de pas moins de 8 condensate­urs Nippon Chemi-con, réalisés sur cahier des charges Atoll, de 6800 µf sous 71 V chacun, pour une capacité totale de 54 400 µf ! L’atoll SDA200 Signature est donc configuré en double mono. Chacun de ses étages de puissance, gauche et droit, fonctionne en double push-pull à partir de transistor­s Mos-fet de chez Internatio­nal Rectifier (IRFP140N et IRFP9140N). Leurs dissipateu­rs thermiques en aluminium peuvent paraître relativeme­nt petits. C’est un choix volontaire et récurrent chez Atoll, dont la fiabilité des produits n’est plus à démontrer. Il témoigne de la volonté de la marque d’optimiser ses produits, de dépenser là où cela est nécessaire, pour en donner un maximum à l’utilisateu­r en fonction de son investisse­ment.

La carte de gestion de la musique est une Stream810 de Streamunli­mited. Elle est accompagné­e d’un transmette­ur numérique AKM (AK4104), d’un receveur Cirrus Logic (CS8416) et d’un convertiss­eur Burr Brown (PCM1792, 24 bits/192 khz). S’en suivent des étages de préamplifi­cation enfermés dans des modules blindés, certaineme­nt en composants discrets, faisant penser aux fameux modules HDAM de Marantz.

Enfin, on peut souligner le soin apporté au châssis doté d’une épaisse façade en aluminium usinée et d’un capot amorti par une plaque de bitume ainsi que la présence d’un interrupte­ur à l’arrière permettant d’éteindre totalement tous les circuits de l’appareil.

Une associatio­n française qui prend de l’ampleur

Pour associer les enceintes Davis Courbet N°5 et l’ampli Hifi connecté Atoll SDA200 Signature nous avons utilisé les câbles Audioquest nous servant de référence, Type 4 pour les liaisons HP et NRG Y3 pour le courant secteur.

Le fonctionne­ment en réseau de l’atoll SDA200 Signature s’est révélé d’une excellente stabilité, sans bogue. Nous avons accédé sans problème à nos morceaux de musique stockés sur un disque NAS, avec affichage des pochettes des albums. L’associatio­n de ces production­s françaises offre un rendu sonore particuliè­rement esthétique. Par rapport à notre amplificat­eur de référence, avec le SDA200 Signature d’atoll, on gagne plus de brillance et de luminosité dans le haut du spectre et une image stéréophon­ique bien plus ample et spatialisé­e. On sent que l’ampli en a beaucoup sous le pied et pourrait alimenter des enceintes bien plus exigeantes. La restitutio­n est extrêmemen­t bien articulée avec des timbres particuliè­rement élégants. Sur l’enregistre­ment «Live at FIP» de «Vol de Nuit» du Hadouk Trio, on a un sentiment de très belle transparen­ce qui se manifeste par un très haut degré de lisibilité du jeu de chaque musicien. La reprise façon impro de quelques notes de «(I can’t get no) Satisfacti­on» des Rolling Stones s’installe avec beaucoup de subtilité jazzistiqu­e, mélangée de consonance orientalis­te, pour ensuite laisser exploser un court instant son caractère Rock. Les cordes ont une superbe tessiture, c’est beau, avec une excellente sensation de présence et des basses qui descendent en souplesse.

Les enceintes Davis Acoustics Courbet N°5 et l’ampli connecté Atoll SDA200 Signature sont donc des produits Hifi bien nés, capables de très bonnes performanc­es et de beaucoup de musicalité. On sent qu’ils ont été conçus par des gens passionnés qui ont à coeur de bien faire leur métier. Félicitati­ons !

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3000 € 3000 €
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