Lehmann Linear D II
Linear D ff
Évolution du très musical Lehmann Audio Linear D que nous avons testé en 2017, le Linear D ff, de seconde génération, que nous testons ici, n’est pas une révolution mais une évolution dans la continuité. fl utilise le même convertisseur numériqueanalogique et les mêmes transistors d’amplification que son prédécesseur, tout en bénéficiant d’une amélioration sensible de certains de ses composants comme les condensateurs de filtrage. En bref, c’est un classique qui profite d’un nouveau travail de «tweaking» audiophile.
Simplicité en mode asymétrique
D’une simplicité désarmante, le Lehmann Linear D II ne fait pas dans l’esbrouffe. Son design est des plus épurés, sa connectique très simple et ses fonctions réduites au minimum. On remarque cependant un signe distinctif marquant : la présence de réglages de gain en-dessous du produit, via deux paires de petits micro switchs.
Et pourtant le charme opère assez bien. Le produit tout en profondeur est agréable à l’usage, très bien fini et sans aucun parti pris disgracieux. Il assure à la fois le rôle de DAC et d’ampli casque. Ses deux sections peuvent être utilisées séparément l’une de l’autre. Il possède deux entrées numériques (optique Toslink et coaxiale en RCA) en plus de son entrée analogique (RCA) ainsi qu’une sortie analogique Ligne (RCA) en plus de ses deux prises casque. Il ne lui manque qu’une prise Usb-audio qui lui assurerait un peu plus de polyvalence. Techniquement, le Lehmann Linear D II est véritablement pensé pour utiliser une topologie de circuit asymétrique et il se concentre sur cet aspect pour en tirer le meilleur. Pour la conversion, il opte pour une puce haut de gamme ESS Sabre 32 bits (ES9018K2M), tandis que ses étages de sorties analogiques et d’amplification sont basés sur une polarisation en classe A ainsi que des composants discrets. Les entrailles de l’appareil révèlent un ordonnancement typiquement audiophile, d’une propreté qui fait vraiment honneur à la marque.
On y remarque l’alimentation très généreusement dimensionnée pour un appareil de ce type ; elle s’appuie sur un transformateur toroïdal de 30 VA. La différence entre le Lehmann Linear D II et son prédécesseur tient dans l’utilisation de nouveaux composants discrets, de meilleure qualité. Cela peut paraître un détail de prime abord, mais le choix de bons condensateurs et résistances peut s’avérer déterminant à l’écoute, un bon DAC et de bons transistors n’étant rien sans de bons composants pour les épauler.
Une écoute vivante, musicale, tout en maîtrise et harmonie
À l’écoute, nous ne sommes absolument pas perdus et retrouvons bien ce qui faisait la force du premier modèle. Le Lehmann Linear D de seconde génération, bien que tout en transistors (et non à tubes), n’a absolument pas la sécheresse de certains de ses concurrents. Le produit est à la fois chantant, technique, tout en étant très apaisant. S’il ne brille pas par la largeur de sa scène sonore, très correcte mais bien moins vaste que ce que propose le HDVD800 de Sennheiser par exemple, il assure une profondeur et une séparation des instruments grandioses.
Il y a des modèles plus percutants dans les basses et des modèles aux aigus plus ciselés dans cette gamme de prix, mais la grande force du Linear D II vient de la qualité de ses timbres, légèrement chaleureux sans jamais être dénaturés. La reproduction des voix - la qualité des médiums en général - est tout simplement ce qui se fait de mieux en la matière.
Divin sur les enregistrements vocaux de type Jazz, il se comporte de manière parfaite sur tous les styles instrumentaux. Sur une guitare sèche, un violon, un piano, il fait montre d’une impressionnante douceur sans être paresseux. Sa personnalité ne l’empêche pas de très bien se comporter sur des morceaux plus incisifs comme l’electro ou le Métal, pour lesquels sa représentation sonore parfaitement aérée et son absence totale d’agressivité en font un modèle d’une polyvalence assez inattendue. Ce constat est valable aussi bien sur de gros casques Hifi peu sensibles que sur des écouteurs intraauriculaires, qui profitent largement de son niveau de détails et de son absence de bruit de fond. Le Lehmann Linear D II est un Dac/ampli casque un peu chiche en fonctions, mais d’une musicalité et d’une maîtrise exemplaires.