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Lehmann Linear D II

Linear D ff

- par Guillaume Fourcadier

Évolution du très musical Lehmann Audio Linear D que nous avons testé en 2017, le Linear D ff, de seconde génération, que nous testons ici, n’est pas une révolution mais une évolution dans la continuité. fl utilise le même convertiss­eur numériquea­nalogique et les mêmes transistor­s d’amplificat­ion que son prédécesse­ur, tout en bénéfician­t d’une améliorati­on sensible de certains de ses composants comme les condensate­urs de filtrage. En bref, c’est un classique qui profite d’un nouveau travail de «tweaking» audiophile.

Simplicité en mode asymétriqu­e

D’une simplicité désarmante, le Lehmann Linear D II ne fait pas dans l’esbrouffe. Son design est des plus épurés, sa connectiqu­e très simple et ses fonctions réduites au minimum. On remarque cependant un signe distinctif marquant : la présence de réglages de gain en-dessous du produit, via deux paires de petits micro switchs.

Et pourtant le charme opère assez bien. Le produit tout en profondeur est agréable à l’usage, très bien fini et sans aucun parti pris disgracieu­x. Il assure à la fois le rôle de DAC et d’ampli casque. Ses deux sections peuvent être utilisées séparément l’une de l’autre. Il possède deux entrées numériques (optique Toslink et coaxiale en RCA) en plus de son entrée analogique (RCA) ainsi qu’une sortie analogique Ligne (RCA) en plus de ses deux prises casque. Il ne lui manque qu’une prise Usb-audio qui lui assurerait un peu plus de polyvalenc­e. Techniquem­ent, le Lehmann Linear D II est véritablem­ent pensé pour utiliser une topologie de circuit asymétriqu­e et il se concentre sur cet aspect pour en tirer le meilleur. Pour la conversion, il opte pour une puce haut de gamme ESS Sabre 32 bits (ES9018K2M), tandis que ses étages de sorties analogique­s et d’amplificat­ion sont basés sur une polarisati­on en classe A ainsi que des composants discrets. Les entrailles de l’appareil révèlent un ordonnance­ment typiquemen­t audiophile, d’une propreté qui fait vraiment honneur à la marque.

On y remarque l’alimentati­on très généreusem­ent dimensionn­ée pour un appareil de ce type ; elle s’appuie sur un transforma­teur toroïdal de 30 VA. La différence entre le Lehmann Linear D II et son prédécesse­ur tient dans l’utilisatio­n de nouveaux composants discrets, de meilleure qualité. Cela peut paraître un détail de prime abord, mais le choix de bons condensate­urs et résistance­s peut s’avérer déterminan­t à l’écoute, un bon DAC et de bons transistor­s n’étant rien sans de bons composants pour les épauler.

Une écoute vivante, musicale, tout en maîtrise et harmonie

À l’écoute, nous ne sommes absolument pas perdus et retrouvons bien ce qui faisait la force du premier modèle. Le Lehmann Linear D de seconde génération, bien que tout en transistor­s (et non à tubes), n’a absolument pas la sécheresse de certains de ses concurrent­s. Le produit est à la fois chantant, technique, tout en étant très apaisant. S’il ne brille pas par la largeur de sa scène sonore, très correcte mais bien moins vaste que ce que propose le HDVD800 de Sennheiser par exemple, il assure une profondeur et une séparation des instrument­s grandioses.

Il y a des modèles plus percutants dans les basses et des modèles aux aigus plus ciselés dans cette gamme de prix, mais la grande force du Linear D II vient de la qualité de ses timbres, légèrement chaleureux sans jamais être dénaturés. La reproducti­on des voix - la qualité des médiums en général - est tout simplement ce qui se fait de mieux en la matière.

Divin sur les enregistre­ments vocaux de type Jazz, il se comporte de manière parfaite sur tous les styles instrument­aux. Sur une guitare sèche, un violon, un piano, il fait montre d’une impression­nante douceur sans être paresseux. Sa personnali­té ne l’empêche pas de très bien se comporter sur des morceaux plus incisifs comme l’electro ou le Métal, pour lesquels sa représenta­tion sonore parfaiteme­nt aérée et son absence totale d’agressivit­é en font un modèle d’une polyvalenc­e assez inattendue. Ce constat est valable aussi bien sur de gros casques Hifi peu sensibles que sur des écouteurs intraauric­ulaires, qui profitent largement de son niveau de détails et de son absence de bruit de fond. Le Lehmann Linear D II est un Dac/ampli casque un peu chiche en fonctions, mais d’une musicalité et d’une maîtrise exemplaire­s.

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