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The Pearl Akoya

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Cabasse a récidivé. Après le coup de la Pearl, une enceinte sans fil tout en rondeur basée sur le concept d’alignement des haut-parleurs pour une reproducti­on à grand spectacle, voici venir sa petite soeur. Elle s’appelle toujours The Pearl, avec en plus la dénominati­on Akoya. Nous l’appelleron­s ainsi au cours de notre test. Elle vise bien sûr à faciliter l’accès au son Cabasse pour les adeptes de la haute-fidélité dématérial­isée et facile à vivre.

The Pearl a été dévoilée en 2018. C’était la première incursion de Cabasse dans le monde de l’enceinte sans fil haut de gamme car il existait déjà d’autres produits plus accessible­s au catalogue. Mais Cabasse est connu et reconnu pour son historique dans le monde de la Hifi. Comme les enceintes des années 70, 80 et 90 à l'esthétique classique mais immédiatem­ent reconnaiss­ables grâce au baffle constitué de plusieurs épaisseurs de bois décalées afin de corriger physiqueme­nt phase et délai de chaque haut-parleur. Ce sujet précis fut à l’origine de la Source à Cohérence Spatiale : une applicatio­n coaxiale et même tri-axiale du concept d’alignement dans l’axe et en profondeur de chaque voie. Cela a donné une sphère utilisée dans des enceintes aussi mythiques que les Atlantis, les Kara, les Baltic ou les Sphere. Dans bien d’autres modèles, la « boule » SCS était encastrée au sein d’une colonne plus classique. Aujourd’hui, Cabasse décline une nouvelle fois cette idée de sphère multidôme dans une enceinte toute ronde et raisonnabl­ement facile à loger, l’akoya. La technologi­e s’appelle désormais BCI.

Trois haut-parleurs parfaiteme­nt alignés

L'enceinte Cabasse The Pearl Akoya est proposée en noir ou en blanc. Dans les deux cas, la peinture est laquée pour une finition au-dessus de tout soupçon. Un cerclage chromé vient englober la sphère en partant du bas à l’avant pour terminer en haut à l’arrière. Plusieurs filets de découpe sont visibles sur le pourtour, ils viennent casser la simplicité apparente de la sphère pour lui offrir dynamique et modernité. L’akoya mesure 22 cm de diamètre. Son socle plat est intégré à sa base pour

assurer une stabilité sans faille. À l’avant, une grille ronde ornée du logo de la marque cache le hautparleu­r médium-aigu coaxial. Le haut-parleur de grave est fixé dans l’alignement du médium-aigu mais à l’arrière de l’akoya. C’est un woofer de 17 cm offrant un débattemen­t important de 20 mm. Il n’est pas protégé, il faut donc faire attention lorsque l’on manipule l’enceinte. À ce propos, l’akoya est livrée dans un étui de transport type sac de bowling, même si ce n’est pas une enceinte nomade puisqu'elle est dépourvue de batterie. À la base du sac se trouvent les accessoire­s : cordon d’alimentati­on, cordon mini-jack vers RCA, cordon mini USB vers USB-A et télécomman­de. Cette dernière est aussi luxueuse que l’enceinte ; elle arbore un cadre chromé et une finition laquée. Elle se connecte en Bluetooth à l’enceinte lors de la phase d’installati­on initiale.

La puissance est importante afin de sonoriser de petites comme de grandes pièces, et pourquoi pas une soirée entre amis. Les haut-parleurs d’aigu et de médium bénéficien­t chacun de 300 Watts de puissance. Le grave dispose de 450 Watts RMS. L’ensemble permet d’atteindre 115 db de pression acoustique, ce qui est déjà déraisonna­ble. Grâce au haut-parleur de grave dédié fonctionna­nt quasiment comme un caisson de basses à lui tout seul, l’akoya descend à 30 Hz. La connectivi­té comprend une entrée numérique optique pour brancher un téléviseur par exemple, une entrée analogique sur mini-jack et un port mini USB pour la lecture de contenus sur clé. Il y a également un port Ethernet pour le réseau filaire, le Wi-fi et le Bluetooth. L’offre en termes de sources est donc complète.

Une applicatio­n simple et compliquée à la fois

L’applicatio­n mobile est correcte ; elle offre une navigation rapide et une organisati­on assez logique, même si on ne retrouve pas toujours tout du premier coup. L’installati­on s’effectue en suivant les quelques étapes comprenant le calibrage audio automatiqu­e. Pour cela, le micro est intégré à l’enceinte. On lance la procédure et après avoir joué quelques sons, l’applicatio­n indique que l’enceinte s’est adaptée à son environnem­ent. Il existe un autre réglage du son dans les menus sur cinq crans qui vont d’une restitutio­n tirant sur le grave à une restitutio­n tirant sur l’aigu. L’applicatio­n intègre directemen­t les services musicaux suivants : Deezer, Napster, Qobuz et Tidal. Le tout étant complété par Spotify Connect et les radios Internet. Il est possible de classer des playlists et des radios dans des favoris directemen­t accessible­s. Ajoutons aux sources dématérial­isées l’accès aux serveurs DLNA sur votre réseau local.

Côté personnali­sation, les menus de l’applicatio­n

Cabasse sont à deux niveaux. Lorsque l’on reste dans le menu principal, on peut renommer l’enceinte, relancer une calibratio­n ou activer le contrôle vocal. À ce sujet, malgré toute notre bonne volonté, nous n’avons pas réussi à l’activer. Cabasse annonce une compatibil­ité avec Google Assistant mais la procédure n’est vraiment pas claire. À aucun moment l’enceinte n’est apparue naturellem­ent dans l’applicatio­n Google Home ou Google Assistant, ce que l’on est en droit d’attendre car c’est ainsi que fonctionne­nt toutes les enceintes compatible­s avec Google. Passé cette déconvenue, nous sommes entrés dans le menu de configurat­ion avancée. Il y a de quoi faire et le novice risque de s’y perdre. Le mieux est d’éviter de toucher à quoi que ce soit car ce ne sera pas nécessaire au quotidien. C’est donc une bonne idée de la part de Cabasse d’avoir déplacé toutes les informatio­ns techniques hors du premier niveau de menu.

Toujours précise sur les voix

Nous avons démarré les écoutes avec une seule Akoya installée face à nous. Première réaction intéressan­te : l’écoute mono est bien plus ouverte que ce que proposent la plupart des enceintes sans fil. C’est ce qui différenci­e l’akoya, une enceinte à vocation Hifi, des enceintes plutôt typées musique de fond. Il n’y a pas de scène sonore de 3 mètres de large évidemment, mais le son semble jaillir du dessus et des côtés. L’excellente mise en phase des

haut-parleurs d’aigu et de médium en mode coaxial maison n’y est pas étrangère. Le grave est d’un niveau impression­nant pour ce volume d’enceinte. Le woofer placé à l’arrière ne ménage pas ses débattemen­ts pour créer une véritable assise et une reproducti­on des nappes de bas grave avec aisance. Les musiques électroniq­ues ne lui posent aucun problème. Vous pouvez monter le volume assez haut avant que la reproducti­on ne commence à devenir compressée et moins intéressan­te. Mais vos oreilles auront dit stop bien avant. Nous aurions juste aimé un peu plus d’entrain dans l’aigu, légèrement en retrait bien que fidèle. Alors nous nous sommes rendus dans les réglages du spectre audio pour le positionne­r sur la tonalité haute : les aigus sont revenus.

La deuxième Akoya branchée, nous avons commencé par une écoute en multiroom. Il n’y a aucun problème à envoyer deux titres différents vers chaque enceinte, le tout depuis un seul compte. C’est le cas de tous les systèmes de diffusion multiroom sérieux. Le nom de l’enceinte en cours d’utilisatio­n est toujours affiché tout en haut de l’écran. Il suffit d’appuyer dessus pour changer d’enceinte et voir ce qui se joue dans chaque zone. C’est également ici que l’on associe deux enceintes en stéréo. Car grouper deux Akoya les transforme immédiatem­ent en paire d’enceintes avec une droite et une gauche. Si elles sont placées dans deux pièces différente­s, c’est un peu embêtant. En stéréo, nous conservons toutes les qualités de l’akoya en gagnant une grande scène sonore. Le centre virtuel est solide avec des voix et des instrument­s qui remplissen­t l’espace. Cependant, nous avons remarqué quelques instabilit­és où certains éléments entre le centre et les extrémités semblent flotter dans l’espace avant de se positionne­r correcteme­nt, puis parfois de bouger encore. C’est vraiment perceptibl­e sur les morceaux que nous connaisson­s par coeur. Mis à part ce comporteme­nt parfois un peu bizarre, la qualité de restitutio­n nous rapproche de celle d’une chaîne Hifi en éléments séparés. Pour en terminer avec le chapitre des reproches, nous regrettons les petits clics à chaque changement de plage et le léger souffle omniprésen­t. Une mise à jour logicielle pourrait peut-être améliorer ces deux points.

Une enceinte Hifi tout-terrain

Les chiffres impression­nants de puissance de la Cabasse The Pearl Akoya ne doivent pas occulter l’objectif principal de cette enceinte qui est de faire de la Hifi en mode compact et non pas de sonoriser une boîte de nuit. Il faut plutôt les voir comme des réserves lui permettant de ne jamais être à la peine. Et c’est bien le cas à l’écoute. Cette enceinte reproduit l’ensemble des registres avec fermeté, tout en rendant l’expérience vivante, même avec une seule enceinte en mono. C’est bien sûr encore mieux avec une paire d’akoya avec une grande scène sonore. Le respect des registres et le punch que délivrent les Akoya en stéréo leur permettent de remplacer des enceintes traditionn­elles sans avoir à s’embêter avec les électroniq­ues. Les quelques petits défauts de fonctionne­ment et d’ergonomie que nous avons relevés pourraient très bien être corrigés par mise à jour.

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1500 €
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