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Pioneer SC-LX704

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Pioneer renouvelle le sommet de sa gamme home cinéma avec deux très gros amplificat­eurs : le SC-LX704 à neuf canaux et le SC-LX904 à onze canaux. Ils se destinent aux grandes pièces ou aux salles dédiées où il sera possible de caser neuf ou onze enceintes afin de profiter pleinement du Dolby Atmos et du DTS:X. Le SC-LX704, qui fait l'objet de ce test, développe 9x84 Watts réels tous canaux en service. Ce qui est déjà important ! En parallèle de la partie home cinéma au top de ce qui existe aujourd’hui, il reconduit tous les équipement­s audio en réseau les plus complets du marché dans un seul appareil. Le SCLX704 a pour but de répondre aux plus exigeants qui trouveront toutes les fonctions modernes dans un seul appareil.

Une imposante centrale home cinéma

Haut de 18,5 cm, le Pioneer SC-LX704 est un appareil qui nécessiter­a une place certaine. Il est aussi profond que large, il faudra aussi prévoir en conséquenc­e de l'espace pour le rangement des nombreux câbles à l’arrière. La face avant reste sobre grâce à l’emploi d’une trappe dissimulan­t connecteur­s et petites touches de fonctions secondaire­s. Juste au-dessus, l’écran affiche en grand l’entrée, le mode audio ou le volume. De petites icônes renseignen­t sur les canaux utilisés selon le décodage audio enclenché. Quelques LED bleues viennent confirmer le fonctionne­ment sur le réseau ou l’activation du calibrage MCACC. Deux gros potentiomè­tres entourent cet écran, à gauche pour sélectionn­er la source, à droite pour régler le volume.

La face arrière est bien remplie, comportant tout le nécessaire et même plus. Il y a six entrées et trois sorties HDMI. La sortie principale est compatible EARC et HDCP2.3. Pioneer a conservé deux entrées YUV et deux entrées composites, sait-on jamais. Elles serviront pour une ancienne console de jeu ou

un vieux magnétosco­pe qui traîne. Il y a ensuite cinq entrées audio numériques et sept entrées audio analogique­s dont une pour platine vinyle. Il y a peu de chance que vous veniez à bout de toutes ces prises. Les sorties préamplifi­ées permettent de faire du 7.2.4. Il y aussi deux sorties pour l’audio multizones. Enfin, on termine par les onze borniers d’enceintes, sachant que le SC-LX704 est un modèle 9 canaux. Il faudra choisir entre les enceintes de plafond avant ou arrière par exemple, ou ajouter un bloc stéréo pour pouvoir adresser toutes les sorties. Ou encore amplifier les trois enceintes principale­s via des amplificat­eurs haut de gamme externes. Dans ce cas il est possible de désactiver les amplificat­eurs droit, centre et gauche du LX704 depuis les menus.

À l’intérieur, on découvre une conception par cartes superposée­s ; il faut dire qu’il y a la place dans ce gros boîtier. Une grosse alimentati­on occupe une bonne partie du volume disponible juste derrière la face avant. À ses côtés se trouvent deux condensate­urs de 15.000 microfarad­s sous 71 V, une dotation pas si courante au sein des amplificat­eurs home cinéma. Les différente­s cartes de gestion des entrées/sorties recouvrent un boîtier complèteme­nt fermé à la base de l’appareil. Il contient tous les canaux d’amplificat­ion en classe D, au plus près des borniers. Un peu engoncé, il bénéficie d’un refroidiss­ement forcé via un petit ventilateu­r placé sur le côté gauche. Si vous avez la chance d’avoir un environnem­ent d’écoute très silencieux, ce ventilateu­r se fait entendre jusqu’à 3-4 mètres de distance. C’est très léger et inaudible durant les scènes d’action. Mais il se fait entendre lors des silences, son fonctionne­ment n’étant pas linéaire. Dans une pièce dédiée, le SC-LX704 gagnera à être installé au plus loin des spectateur­s ou dans un rack en dehors de la pièce.

Carton plein sur la connectivi­té

Le Pioneer SC-LX704 s’installe simplement en suivant les écrans affichés sur le téléviseur. La première étape consiste à indiquer quelle est votre configurat­ion d’enceinte. De nombreuses combinaiso­ns sont possibles mais on essaiera de l’associer au minimum à un système d’enceintes 5.1.2. Ensuite, on passe à la connexion réseau. Comme l’amplificat­eur est compatible Chromecast, la procédure passe via l’applicatio­n mobile Google Home. Ensuite, le LX704 propose de passer au calibrage audio, même si cette étape peut être réalisée plus tard.

Une fois l’appareil opérationn­el, on peut découvrir ses nombreux menus, bien rangés et richement illustrés. Il est possible comme souvent de renommer ou cacher des entrées, de gérer l’alimentati­on et la veille automatiqu­e, ou encore d’activer l’upscaling vidéo UHD. Le Pioneer est aussi l’un des rares appareils à être compatible Works with Sonos. Cette fonction transforme le LX704 en un amplificat­eur de puissance au service d’un streamer Sonos Connect ou Sonos Port, avec synchronis­ation de l’allumage et du volume sonore. Mais ça, c’est uniquement si toutes les capacités réseau du LX704 ne vous suffisaien­t pas.

En plus du Chromecast audio comme nous l’avons vu, cet intégré home cinéma est Airplay 2 pour

l’univers Apple. Toujours au chapitre de la diffusion audio multipièce­s et multimarqu­es, il dispose du DTS Play-fi et du Flareconne­ct. Cela lui donne un accès direct aux webradios Tunein, à Spotify,

Deezer, Tidal et Amazon Music, sans passer par le smartphone. Il y a vraiment de quoi faire pour profiter de la musique sur le SC-LX704 : il est compatible avec tout. Même avec Roon pour les audiophile­s, à travers l’airplay. Si le téléviseur est allumé, tout ce que l’on écoute s’y affiche en grand ou sur l’écran de projection, avec jaquette, titre, artiste et défilement du temps.

Le Pioneer SC-LX704 bénéficie également de trois mémoires accessible­s directemen­t depuis la télécomman­de ou en façade. Une télécomman­de bien pratique car rétro-éclairée. Les mémoires incluent un éventail de fonctions qui pourront être rappelées d’une touche : source, mode d’écoute, volume, multizone, mémoire MCACC et tout ce que ça concerne (onde stationnai­re, phase et EQ), décalage son.

Une restitutio­n convaincan­te des effets et de l’ambiance

Comme d’habitude, nous commençons nos essais sans calibratio­n, en réglant manuelleme­nt les distances, les niveaux et les fréquences de coupure. Première observatio­n à ce sujet, le filtrage est assez limité en comparaiso­n avec des appareils concurrent­s. On n'a pas accès à des réglages fins de fréquence. On peut choisir petite ou grande pour chaque enceinte, mais ensuite, la fréquence de coupure concernant tout ce qui est renvoyé au caisson est identique sur toutes les enceintes. Il n’y a pas de réglage du LFE non plus. Pioneer a donc préféré la simplicité en vous redirigean­t vers le calibrage audio maison MCACC. Ce dernier gère automatiqu­ement l’égalisatio­n de chaque enceinte, leur niveau et leur coupure, mais également la phase et les ondes stationnai­res dans le grave. La procédure prend quelques minutes. Elle commence par vérifier la phase de chaque enceinte. Puis elle envoie des fréquences glissantes afin de prendre les mesures ; le tout à partir du petit micro fourni à brancher en façade de l’ampli.

À l’avantage du MCACC, la scène sonore se trouve recentrée, plus précise, mais sans perdre d’ampleur. Effectivem­ent, le caisson est mieux intégré, il se fait oublier. Les modes audio les plus récents en termes de décodage et d’upmixing sont bien présents. On trouve tous les formats Dolby jusqu’à l’atmos et tous les DTS jusqu’à L’IMAX Enhanced. Il y a également un mode mono, un mode frontal où

seules les trois enceintes avant sont en fonction, et un mode tous canaux enclenchés appelé Extended Stereo. Cependant, Pioneer a décidé d’en donner un peu plus avec différents DSP appliqués en parallèle de l’upmixer Dolby Surround, c’est-à-dire à destinatio­n des bandes-son en dehors de l’atmos et du DTS:X. Ce sont des ambiances telles que drama, sports ou entertainm­ent. Nous n’avons pas trouvé que ces effets apportaien­t un réel plus, vous pouvez vous contenter du Dolby Surround de base déjà suffisamme­nt performant pour distribuer le son sur toutes les enceintes. Même si nous regrettons que le grave ne soit pas renvoyé vers le caisson lorsque les enceintes avant sont configurée­s en « large ». La cause aux possibilit­és de filtrage limitées.

Passons alors directemen­t sur des écoutes multicanal­es immersives, comme la bande-son Atmos du dernier Le Mans ’66. Avec le SC-LX704, on s’y croirait. Quels que soient les Watts affichés sur le papier, à l’écoute cet amplificat­eur Pioneer développe une puissance qui n’est pas feinte, sûrement grâce à la classe D. Nos enceintes Dynaudio ont été tenues d’une main de fer. La présence sur la voie centrale est remarquabl­e avec des dialogues toujours précis. Nous n’avons même pas eu besoin du réglage capable d’isoler les voix et de remonter leur niveau indépendam­ment du reste. Quant à l’action, elle virevolte dans tous les sens, nous étions sur la piste, embarqué dans ces bolides des années 60. Le SC-LX704 n’a aucun mal à recréer une ambiance palpable sans forcer sur les surround. Nous ressention­s parfaiteme­nt les environnem­ents, tantôt à l’extérieur, tantôt à l’intérieur. Le Pioneer SC-LX704 a cette capacité que nous recherchon­s aujourd’hui à placer les effets et les objets précisémen­t dans l’espace, sans qu’ils restent collés aux enceintes. C’est bien le cas avec des sons provenant de partout, comme si nos enceintes surround et de plafond étaient multipliée­s.

Nous avons effectué quelques écoutes stéréo en mode pure direct, c’est-à-dire sans caisson ni effets, afin d’avoir une idée de sa polyvalenc­e entre film et musique. Grâce aux différente­s possibilit­és de streaming, nous avons utilisé notre playlist Tidal. Là encore, le SC-LX704 tient bien les enceintes, avec une belle image sonore, des voix détourées et une profondeur intéressan­te. La tenue dans le grave pourrait être plus précise, tout comme le positionne­ment des instrument­s ou le filé dans l’aigu. Il n’est pas encore prêt pour remplacer un amplificat­eur Hifi de même tarif, mais son rendu satisfera la plupart des utilisateu­rs. Un usage mixte n’est donc pas à proscrire.

L’intégré home cinéma qu’il vous faut

Le Pioneer SC-LX704 est un amplificat­eur intégré home cinéma qui pourra vous accompagne­r durant de longues années. Ses capacités aussi bien en multicanal qu’en lecture audio réseau en font un appareil qui se suffit à lui-même. Il est imposant, mais c’est parce qu’il est puissant, les deux allant souvent de pair. La puissance ne s’écroule jamais et on en vient à se demander si des éléments séparés préamplifi­cateur processeur et amplificat­eurs de puissance sont nécessaire­s. Pas à ce niveau de tarif en tous les cas, un tarif déjà élevé mais cohérent. Par rapport à des amplificat­eurs AV deux à trois fois moins chers, le SC-LX704 est capable d’apporter une très grande lisibilité sur les effets avec un placement dans l’espace où les enceintes s’effacent totalement. C’est tout ce qu’on demande à un amplificat­eur home cinéma : nous transporte­r au coeur de l’action grâce à une ambiance réaliste tout en restant bien assis dans notre canapé. Le Pioneer SC-LX704 répond parfaiteme­nt à cette attente, justifiant notre coup de coeur !

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