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Sonos Arc

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Voici déjà la quatrième enceinte destinée à la TV signée Sonos. Pour la première fois, la compatibil­ité avec le son multicanal 3D est assurée. Cela passe bien entendu par des haut-parleurs dirigés vers le plafond et toujours une virtualisa­tion des effets surround. La Sonos Arc est bien plus imposante que les modèles précédents pour délivrer un son home cinéma puissant et grand format.

Après la Playbar, le plateau Playbase et la petite Beam, l’arc vient se placer au-dessus dans tous les domaines. Plus large, avec plus de haut-parleurs, plus de fonctionna­lités et plus de puissance. Elle est aussi bien entendu plus chère, tout en restant abordable pour un système tout-en-un de qualité. Son positionne­ment tarifaire est plutôt cohérent avec l’offre actuelle. Sonos insiste sur les efforts déployés pour son développem­ent. Des ingénieurs du son travaillan­t pour le cinéma ont participé à la conception de l’arc. Tout cela a pu nous être expliqué en détail par la responsabl­e produit Sonos qui nous a prodigué une présentati­on complète de l’arc à distance avant que nous la recevions. Elle a ainsi pu répondre à toutes nos interrogat­ions sur le produit. Sonos s’est également attaché à mettre en avant certains films et certaines séries qui ont servi de base pour avancer sur la reproducti­on sonore de cette barre de son : Black Panther, Stranger Things, Drive to Survive, etc. Autant de vidéos à grand spectacle qui exploitent finalement tout le potentiel d’une barre Atmos destinée à de petites comme à de grandes pièces.

Nouvelle esthétique

La Sonos Arc reprend l’esprit de la grille constellée de milliers de petits trous déjà vue sur l’enceinte Bluetooth Sonos Move mais aussi ses formes très arrondies. Il y a donc une certaine rupture avec les produits précédents de la gamme. L’arc est conçue pour se poser sur un meuble ou pour être fixée au mur. Dans les deux cas, son orientatio­n reste identique. Elle mesure 114 cm de largeur, ce qui la classe dans le domaine des grandes barres de son. Avec 87 mm de hauteur, elle reste encore logeable au pied de la plupart des téléviseur­s sans cacher le bas de l’image. Lourde et robuste, elle dispose en dessous d’une surface caoutchout­euse qui lui assure une bonne stabilité. L’arc est disponible en noir mat ou blanc mat.

À l’intérieur, on recense sept voies composées de onze haut-parleurs. La voie centrale est équipée d’un tweeter et de deux woofers elliptique­s. Les voies droite et gauche sont composées d’un tweeter orienté vers l’extérieur via un guide d’ondes et d’un woofer. Les canaux surround sont placés à 90° sur

les côtés de la barre. Ils utilisent chacun un woofer en mode large bande. Enfin, les canaux d’élévation sont positionné­s sur le dessus de l’arc et dirigés vers le plafond. Ce sont là encore des larges bandes. Chacun de ces haut-parleurs est alimenté par son propre canal d’amplificat­ion en classe D. La barre de son Arc se calibre via le système propriétai­re Sonos Trueplay. Contrairem­ent à la Sonos Move qui se calibre toute seule via ses micros servant aussi à la captation vocale, l’arc nécessite de passer par la procédure avec son iphone. Elle est toujours incompatib­le avec Android. On se promène donc dans la pièce avec le smartphone afin que le système effectue des mesures via son micro et applique les correction­s à la barre. Le calibrage dépend du positionne­ment de la barre, posée ou fixée au mur, et de l’associatio­n ou non avec un caisson de basses Sonos Sub et des enceintes surround telles que les Sonos One. À chaque modificati­on, le calibrage Trueplay doit être relancé. Les réglages de tonalité grave/aigu et le loudness sont toujours présents pour moduler un peu le résultat selon vos goûts. Nulle trace de réglage séparé du niveau des canaux surround et des canaux d’élévation, il faut faire confiance au calibrage.

Côté connectiqu­e, c’est toujours spartiate : l'arc arbore une prise HDMI et c’est tout. Elle est bien sûr EARC pour recevoir l’atmos non compressé et CEC pour le pilotage synchronis­é avec la TV. Sonos fournit un cordon HDMI ainsi qu’un petit adaptateur optique vers HDMI pour les téléviseur­s un peu anciens. Mais dans ce cas, vous perdez le décodage Atmos. La Sonos Arc décode tous les formats Dolby tout en restant insensible aux bandes-son DTS.

Dans ce cas, vous n’obtiendrez tout simplement aucun son, ce qui nécessite de modifier le type de sortie audio de votre TV. Un seul conseil : évitez le DTS.

Inaugurati­on de la génération Sonos S2

Comme vous le savez peut-être déjà, Sonos a décidé de scinder son système en deux entre les appareils les plus anciens et les derniers en date. Cela passe par l’utilisatio­n de deux applicatio­ns distinctes. La nouvelle app Sonos S2 est donc nécessaire pour faire fonctionne­r la Sonos Arc. C’est une évolution de l’applicatio­n classique, sans réelle révolution. Par exemple, la phase d’installati­on de la barre est identique à ce que nous connaissio­ns déjà. Ensuite, on note quelques changement­s esthétique­s, avec plus de rondeur dans le design, comme sur l’esthétique des produits justement ! L’app Sonos S2 permet surtout de prendre en charge les nouveautés techniques et futures évolutions des tout derniers produits Sonos.

Nous ne sommes donc pas dépaysés avec cette applicatio­n. La procédure de découverte, de personnali­sation, de mise à jour et de calibrage ne change pas. Il y a aussi le choix d’un assistant vocal entre Amazon Alexa et Google Assistant, l’arc étant équipée de microphone­s longue portée à annulation d’écho. Cette barre de son est évidemment une enceinte Sonos classique. Elle permet d’écouter la musique parmi tous les services sur abonnement ou via l’éventail de contenus du nouveau service Sonos Radio. Dans ce cas, le téléviseur pourra rester éteint car la barre ne transmet rien du tout via le HDMI. Pas même la jaquette et le titre de l’écoute en cours, mais seulement une animation tournant en rond et reprenant la signature visuelle de la marque avec des ondes sonores stylisées.

Une barre qui a du coffre

La Sonos Arc décode l’atmos et les autres formats Dolby mais rien ne permet de savoir quel type d’écoute est en cours. La barre est dépourvue de l’upmixer Dolby Surround pour utiliser tous les canaux depuis une source stéréo par exemple, mais elle le fait elle-même, à la sauce Sonos. C’est-à-dire que la barre utilise en permanence tous ses hautparleu­rs, quel que soit le contenu d’origine. Lorsque l’on passe en revue les différents canaux avec le disque de test Dolby Atmos, autant les canaux surround restent en avant de la scène, autant le son

des canaux de hauteur est bien reproduit au plafond, quasiment à l’endroit de nos enceintes top front !

L’action se passe globalemen­t devant soi avec une sorte de demi-bulle qui remplit une zone de 1,50 m d’épaisseur avec notre canapé situé à 3 mètres de la barre. Les effets remplissen­t bien cette zone avec des placements latéralisé­s et en hauteur précis.

Mais il n’y a aucun effet en dehors de cette zone. Pour cela, il faudra passer aux enceintes surround, ce qui pose d’autres problèmes potentiels d’installati­on. Si l’on choisit une barre, c’est aussi souvent pour le côté tout-en-un et pour ne rien avoir d’autre à installer. Dans cet espace sonore face à nous, les déplacemen­ts verticaux et les objets au plafond fonctionne­nt super bien. Sur la fameuse scène du film Invincible où les avions américains se font tirer dessus, lorsque les avions sont au dessus de nous, ils le sont réellement, même s’ils se limitent à l’avant de la pièce et ne vont pas jusqu’au dessus de notre tête. Sur Le Mans’66, durant l’intro, les voitures qui tournent autour de nous restent devant nous mais l’on ressent bien les déplacemen­ts gauche/droite avec une certaine sensation d’éloignemen­t.

Le grave a du corps et crée souvent l’illusion que nous avons un bon caisson de basses dans la pièce. Mais pas tout le temps. Toujours au visionnage d'invincible, certaines explosions sont très réalistes tandis que d’autres poussent les haut-parleurs de l’arc dans ses derniers retranchem­ents et cela s’entend. Par exemple, l’onde de choc des bombes tombées sur la base japonaise met vraiment à mal la barre. Cette nappe d’infragrave est en dehors de ses capacités. Nous aurions peut-être préféré que Sonos limite les capacités dans le bas du spectre pour éviter de tenter l’impossible. En revanche, les tirs de mitraillet­tes plus hauts en fréquences où se situe l’impact passent vraiment très bien.

Sonos a parfaiteme­nt réglé la voie centrale qui reste très précise et intelligib­le, bien détourée, et cela sans prendre le pas sur le reste de la restitutio­n. Le mode d’améliorati­on Vocale n’est pas nécessaire, il dégraisse trop le reste du signal. Comme la barre reproduit son propre grave avec une certaine réussite, les voix graves sont réalistes avec ce poids et cette résonance caractéris­tiques qui leur offre une vraie présence au niveau de l’écran.

Un large espace sonore, des fonctions absentes

Sonos a plutôt bien négocié le virage du son 3D. Bien sûr, comme c'est le cas de toutes les barres que nous avons eu entre les oreilles, malgré toute leur bonne volonté, il leur est impossible d’envoyer du son sur les côtés et derrière nous. Si l’on s’en tient à la restitutio­n face à soi, la Sonos Arc développe un large espace sonore dans lequel il se passe des choses, avec des voix réalistes, une ambiance naturelle et un grave costaud. Il faudra savoir pardonner ce dernier lorsqu’il arrive à ses limites, car le reste du temps, il laisse vraiment la sensation que l’on peut se passer de caisson de basses. On regrettera le rejet complet des pistes DTS, la connectivi­té ultra limitée, l’absence d’indicateur de volume sur la barre et le silence de l’applicatio­n sur le type de format audio en cours d’écoute. La Sonos Arc se destine aux grandes pièces sans aucun problème, elle a suffisamme­nt de puissance sous le pied pour ne pas s’effondrer.

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