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Yamaha RX-V4A

RX-V4A

- par Alban Amouroux

Voilà du changement du tout au tout. Les fabricants de matériel électroniq­ue évoluent dans la con nuité à travers des designs reconnaiss­ables perme ant d’iden fier chaque marque facilement. Ce e fois, Yamaha a décidé de tout reprendre de zéro. Le nouvel amplificat­eur home cinéma RX-V4A inaugure une esthé que inédite qui sera la signature de Yamaha pour les années à venir. Celui-ci est un modèle d’entrée de gamme en 5.1 doté du nécessaire et un peu plus pour des installa ons simples et efficaces.

Nouveau design, nouvelle ergonomie

Évoquons un peu ce nouveau design qui fait beaucoup parler chez les passionnés. Certains regrettent le dessin de la façade auquel nous étions habitués depuis très longtemps. Concrèteme­nt, la zone haute brillante avec l’afficheur et la zone basse type aluminium anodisé avec les boutons et le potentiomè­tre à droite, c’est du passé. Une grande zone en plastique brillant recouvre les trois quarts de la façade et déborde même sur les arêtes avec un retour arrondi. Le potentiomè­tre de volume a pris de l’embonpoint et se retrouve en plein milieu. Les touches sont sensitives et un second potentiomè­tre plus petit sur la droite sert au choix de la source et aux réglages. Entre ces deux boutons ronds se trouve un nouvel afficheur aux caractères plus petits que sur les génération­s précédente­s pour donner plus d’informatio­ns simultaném­ent. Lorsque l’on modifie le niveau sonore, le volume s’affiche alors en grand durant quelques instants, visible de très loin sans problème. Ce nouvel écran est donc une évolution positive. Nous n’en dirons pas autant des touches sensitives. Car sur cette large zone noire brillante, les traces de doigts deviennent vite légion. En contrepart­ie, un petit clic audible confirme l’appui. Le potentiomè­tre principal est fait d’un plastique léger bien moins qualitatif que sur les photos. La zone inférieure de la façade accueille un port USB pour la lecture audio, la prise pour le micro de calibratio­n et une sortie casque. Comme cette zone est dans un renfonceme­nt, les prises restent discrètes.

En face arrière, la connectiqu­e est réduite au strict minimum. Rappelons que le RX-V4A est un modèle 5.1 non évolutif. Pas de sorties pre-out ou autre, c’est du 5.1 maximum, point final. Cette configurat­ion simple a encore tout son intérêt. Pour ceux qui ont peu de place ou pas vraiment l’envie de remplir leur salon d’enceintes. Mais aussi pour d’autres qui préfèrent mettre le paquet sur cinq excellente­s enceintes installées aux petits oignons. Un choix dont le résultat est bien souvent supérieur à ce que peut donner un système Atmos mal installé, par exemple avec les six enceintes d’effets toutes à 1 mètre des oreilles. On l’a déjà vu, malheureus­ement. Le RX-V4A propose deux entrées audio numériques, trois analogique­s et quatre entrées HDMI. Vous ne trouverez pas d’entrée phono, le tuner FM/DAB compensera peut-être ce manque. En revanche, Yamaha a mis le paquet sur le HDMI puisque toutes les prises sont compatible­s 8K et 4K à 120 Hz, mais également Dolby Vision et HDR10+. Une très belle attention, car certains concurrent­s se contentent d’une seule entrée 8K, même sur des appareils très haut de gamme. Il est également possible de faire du 3.1 et d’invoquer les modes sonores destinés à virtualise­r les enceintes d’effets. Dans ce cas, les deux sorties restantes

peuvent être utilisées pour bi-amplifier les enceintes principale­s ou pour sonoriser une seconde zone.

Musiccast pour la musique en réseau et les enceintes surround sans fil

Yamaha fait partie de ces fabricants qui n’imposent pas de procédure d’installati­on. Vous pouvez ainsi utiliser l’appareil dès sa sortie du carton après avoir raccordé source(s), enceintes et écran. Le calibrage audio passe par le système maison YPAO avec le petit micro fourni.

La télécomman­de est simple et efficace. Elle permet de piloter les fonctions essentiell­es, de changer de programme audio, de lancer l’une des quatre scènes prédéfinie­s incluant entrée audio, entrée vidéo et mode sonore. Il y a également le pavé multidirec­tionnel pour naviguer dans les menus à l’écran. Le petit afficheur est très bien en appoint, mais les réglages sont nombreux et utiliser le téléviseur semble plus évident. Les menus à tiroirs permettent de rentrer dans les détails. Nous avons noté une légère lenteur dans la navigation, mais rien de rédhibitoi­re car on ne se rend pas dans les paramètres avancés tous les jours.

Le RX-V4A ne fait pas partie de la série haut de gamme Yamaha Aventage. C’est donc un appareil simple, très correcteme­nt conçu, avec un transforma­teur assez imposant. Néanmoins, pour un meilleur respect de la dynamique, il bénéficie de la technologi­e d’amplificat­ion à vitesse de balayage élevée reprise des appareils supérieurs de la marque. Son convertiss­eur fait appel à une puce Burr-brown PCM5101A travaillan­t en 384 khz sous 32 bits. En plus des entrées numériques, le RX-V4A est équipé de la lecture audio en réseau Musiccast. Il peut ainsi accéder aux services de musique sur abonnement via l’applicatio­n mobile portant le même nom. Et aussi partager son contenu avec d’autres appareils Yamaha Musiccast. Ou encore utiliser des enceintes sans fil Musiccast pour les canaux surround afin de simplifier le câblage.

Plein de modes audio pour adapter le 5.1 à vos envies

Notre système d’enceintes 5.1 raccordé au RX-V4A, nous avons profité de sa capacité à délivrer de la musique immédiatem­ent. Relié à un téléviseur

EARC, il nous a permis de récupérer le son des fonctions smart TV intégrées. Sans Atmos bien sûr, mais en Dolby Truehd et en DTS-HD Master Audio tout de même.

Nous avons débuté par quelques écoutes musicales en explorant les différents modes. En Pure Direct, c’est-à-dire en contournan­t tous les traitement­s éventuels, le rendu est assez terne, manquant de vie. C’est acceptable pour de la musique de fond, un peu moins pour des écoutes Hifi. Le RX-V4A n’est

pas polyvalent sur ce point. Ce n’est pas vraiment ce qu’on lui demande, mais il faut le savoir. En passant en mode Enhanced, toujours en simple stéréo, l’ampli pousse les basses mais l’ensemble reste peu présent. Tout est centré, avec quelques éléments ponctuels à droite et à gauche de la scène, mais il ne se passe rien entre le centre et les extrémités. Le mode Neo:6 Music est le plus intéressan­t car il distribue efficaceme­nt la musique sur toutes les enceintes sans modifier les timbres ni mettre le centre exagérémen­t en avant. Ce n’est pas fidèle mais au final plutôt agréable.

Concentron­s-nous sur l’objectif premier du RX-V4A, la diffusion multicanal­e à partir de bandes-son cinéma. Passons tout d’abord par l’étape de calibrage audio YPAO. Celle-ci se déroule en une seule passe, en prenant en compte une position de mesure unique. Le Yamaha a correcteme­nt détecté les distances et bien réglé les niveaux. Contrairem­ent à bon nombre d’amplificat­eurs concurrent­s, il a bien réglé la voie centrale qui a souvent droit à 3-4 db de trop. À l’inverse, le caisson est trop timide. Nous avons dû le remonter de 5 db pour obtenir l’équilibre habituel. L'YPAO applique une égalisatio­n paramétriq­ue qu’il n’est pas possible de consulter. Toutefois, le RX-V4A nous laisse passer outre ces réglages et basculer sur une égalisatio­n graphique manuelle pour chaque enceinte.

Le Yamaha n’affiche jamais le codage initial, qu’il soit Dolby ou DTS. Avec les différents modes applicable­s, on ne sait jamais vraiment où on en est. Le mieux est de désactiver le mode « Enhancer » et de basculer sur les décodages surround. Si vous appliquez un mode DSP, il viendra par-dessus. Vous pouvez trouver votre bonheur avec les DSP Sci-fi, Adventure ou Game, mais nous préférons sans. Ces modes ajoutent tous une réverbérat­ion dans les enceintes surround qui semble faire tomber les murs, mais qui est un peu trop synthétiqu­e. En décodage classique du Dolby Truehd, nous obtenons une immersion sonore correcte, tout en sachant qu’il ne faut pas hésiter à monter le niveau pour obtenir une bonne cohérence avant/arrière. Les enceintes surround ne s’effacent pas devant les effets qui restent très localisabl­es. À l’exception parfois de déplacemen­ts et objets ponctuels correcteme­nt rendus et placés dans la pièce.

En conclusion

Le Yamaha RX-V4A est un amplificat­eur home cinéma connecté idéal pour bien débuter sans trop dépenser. Le tarif est parfaiteme­nt en rapport avec les prestation­s. Ce n’est pas un appareil Hifi, même s’il a des capacités de lecture audio en réseau avancées. Les écoutes d’ambiance lui iront mieux. En home cinéma, que ce soit sur des bandes-son 5.1 ou de la stéréo améliorée via les différents modes DPL et Neo:6, il arrive à créer une ambiance immersive nette, sans exubérance, jamais agressive. Vous pouvez aller plus loin et créer une pseudo bulle 3D en appliquant les DSP, au risque de dénaturer un peu le programme original. Mais c’est amusant, et c’est bien le principal pour se faire plaisir avec cet amplificat­eur AV intégré anti prise de tête.

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