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Marantz SR6015

SR6015

- par Alban Amouroux

Marantz a renouvelé tous ses amplificat­eurs intégrés home cinéma ce e année, du modèle slim NR1711 jusqu’à l’imposant SR8015 et ses 11x140w. Le SR6015 se situe en milieu de gamme, à un tarif un peu supérieur à 1000 euros. En échange de ce e somme, il propose un bouquet de fonc.onnalités plus que complet qui en feront le centre d’un système home cinéma immersif de qualité. Si bien qu’il y a vraiment peu à redire, hormis quelques choix d’ergonomie irritants. Il se ra rape avec des presta.ons sonores d’un excellent niveau, à même de sa.sfaire les cinéphiles les plus exigeants.

Finition parfaite, ergonomie qui pose question

La signature visuelle Marantz est bien là, il n’y a aucun doute. La façade est épurée avec ses galbes latéraux et ses deux gros potentiomè­tres entourant un afficheur toujours rond. Seule la touche de mise en fonction est visible. Parce que tout le reste est caché derrière une trappe basculante. Neuf touches servent à afficher les informatio­ns sur le téléviseur, à changer de mode sonore ou encore à piloter la seconde zone audio. Juste en dessous se trouvent une prise casque, l’entrée pour le micro de mesure du calibrage Audyssey, un port USB et des entrées audio/vidéo analogique­s un peu anachroniq­ues. Premier point noir : il n’y a pas d’entrée HDMI qui aurait été plus utile que le composite. Seconde critique et non des moindres : en réalité, cet appareil n’a pas vraiment d’afficheur ! Sur les modèles supérieurs plus imposants, la trappe dissimule un grand afficheur à deux lignes. Sur le SR6015, il est absent. L’afficheur rond se borne à nous indiquer le nom de la source et le niveau du volume. C’est un peu léger pour un appareil de cette gamme de prix. Surtout que nous apprécions toujours de pouvoir accéder rapidement à quelques réglages via l'écran et les touches de menu. Qui sont ici logiquemen­t absentes également.

Marantz contourne facilement ce problème avec l’affichage sur le téléviseur, accessible en une touche. Via deux pages distinctes, il nous renseigne sur les modes sonores, le nombre de canaux en entrée et en sortie, les différents attributs du flux vidéo, etc. Là, il n’y a rien à dire. Mis à part peut-être pour ceux qui utilisent principale­ment la partie

Smart de leur TV et L’ARC (Android TV, Tizen, webos…). Dans ce cas, seul le son va vers l’ampli mais l’image n’y passe pas. Il est donc impossible d’afficher les pages d’informatio­ns en surimpress­ion. Ne vous inquiétez pas, Marantz a réponse à tout : télécharge­z l’applicatio­n mobile Marantz AVR. Cette dernière reprend toutes les informatio­ns et offre un accès complet aux fonctions du SR6015. Compatible avec les tablettes et smartphone­s, elle permet par exemple de modifier à la volée le niveau de chaque canal en cas de déséquilib­re sur certaines bandesson. Mais également de lister toutes les sources disponible­s, changer les réglages sonores et basculer sur l’applicatio­n HEOS pour écouter de la musique.

Revenons sur les caractéris­tiques de ce SR6015 et sa connectiqu­e. On peut aisément affirmer qu’elle est plus que complète. Les six entrées HDMI 2.0 sont suivies d'une entrée 2.1 compatible 8K/60HZ et 4K/ 120Hz. Il y a trois sorties, deux pour la zone principale, une autre pour une pièce secondaire. Là encore, Marantz a conservé les entrées vidéo analogique­s en composite et en YUV. Les entrées audio numériques sont au nombre de quatre, celles analogique­s nous amènent jusqu’à huit, dont une

phono et une 7.1. Les sorties préamplifi­ées permettent de faire du 7.2.4. Enfin, les borniers d’enceintes sont prêts à amplifier jusqu’à neuf enceintes en leur délivrant 110 Watts sous 8 ohms. La connectivi­té comprend également le réseau filaire et Wifi ainsi que le Bluetooth. Via le réseau et le protocole HEOS, le SR6015 accède directemen­t aux services musicaux principaux tels que Deezer, Spotify, Amazon Music ou Tidal, et aux radios Internet.

Carton plein avec la 8K, du HDR et trois sorties HDMI

Comme toujours avec Marantz, nous retrouvons avec plaisir cette phase d’installati­on qui se déroule entièremen­t sur l’écran du téléviseur. Toutes les étapes sont simples à suivre afin de nous aider à relier les bonnes enceintes aux bons endroits. Et à déclarer exactement la façon dont se compose notre système. L’installati­on se poursuit par la liaison au réseau, par les réglages de chaque source puis se termine par le calibrage Audyssey Multeq XT32. Nous préférons toujours débuter nos écoutes sans calibrage puis effectuer celui-ci dans un second temps, pour avoir une petite idée de la signature sonore de l’appareil.

Dès ce milieu de gamme, Marantz équipe son SR6015 des composants qui font le succès de la maison. Le convertiss­eur est un modèle AKM AK4458 32 bits offrant la lecture Hi-res en 192/24 et en DSD128. On retrouve également les célèbres circuits HDAM à contre-réaction de courant. Les

12,8 kg de l’appareil s'expliquent en partie par la présence d’un imposant transforma­teur d’alimentati­on.

Le SR6015 décode le Dolby Atmos, le DTS:X ainsi que L’IMAX Enhanced. Il est équipé des upmixers Dolby Surround et DTS Neural:x ainsi que des solutions de virtualisa­tion Dolby Height Virtualize­r et DTS Virtual:x. Quel que soit le format audio en entrée et le nombre d’enceintes que vous raccordez, le SR6015 vise à maximiser leur usage et à reproduire la présence de celles qui seraient absentes. Du côté du HDMI, en plus de la 8K, le SR6015 est compatible avec tous les HDR afin de ne pas dégrader les signaux vidéo qui transitera­ient par lui : HLG, HDR10, HDR10+ et Dolby Vision. En parallèle des applicatio­ns mobiles dont nous avons parlé précédemme­nt, le SR6015 est livré avec une télécomman­de infrarouge classique offrant un accès direct aux fonctions les plus courantes. Il lui manque toutefois une touche permettant de basculer entre les deux mémoires de réglages Audyssey, cela aurait été très pratique.

Au coeur de l’action grâce à un calibrage bien effectué

Notre système de test était comme d’habitude en 5.1.4, le SR6015 s’occupant d’amplifier toutes ces enceintes sans aide de bloc externe. Les premières écoutes sans calibrage nous offrent un rendu posé, zen, très agréable. Que ce soient les écoutes multicanal­es ou la musique en stéréo, le SR6015 est un appareil qui maîtrise son sujet. Pas exubérant, il est d’une grande neutralité. Les timbres sont respectés, la scène sonore se déploie légèrement en arrière des enceintes. Après avoir passé l’étape de calibrage sur huit mesures, le changement est assez important, plus qu’avec bon nombre d’amplificat­eurs concurrent­s. En positif bien sûr. Le caisson est idéalement raccordé au reste avec un effet de profondeur dans le grave tel qu’on l’attend d’une restitutio­n home cinéma. L’ensemble a été parfaiteme­nt réglé automatiqu­ement, il n’y a rien à retoucher ; on peut parfaiteme­nt se contenter du travail réalisé par l’audyssey Multeq XT32.

Les effets sonores nous entourent littéralem­ent et nous poussent vers l’action centrale. L’enceinte centrale est justement bien gérée avec des dialogues rehaussés qui collent bien à l’image, malgré la position de l’enceinte sous l’écran. Sur quelques extraits de Jumanji : Next Level, nous sommes transporté­s dans les différents lieux grâce à toutes les informatio­ns comme les bruissemen­ts des feuilles dans la jungle ou le vent dans le désert. Les effets sont réalistes et parfaiteme­nt localisés dans la pièce. Les déplacemen­ts des objets sont naturels, ils ont du poids et de la présence et nous font régulièrem­ent nous tourner ou nous retourner en pensant qu’il y a eu un bruit réel dans notre pièce d’écoute. Où qu’ils se trouvent dans l’espace, les objets ont la même force grâce à un excellent raccord entre le caisson et le reste des enceintes dont il récupère les basses fréquences. C’est palpable sur la célèbre scène de bataille dans le ciel d’invincible. Les explosions sont d’un naturel confondant, de même que les trajectoir­es des avions. Elles dépassent les limites de la pièce, domaine dans lequel le SR6015 domine : les effets de réverbérat­ion et de délai sont maîtrisés.

Du côté des upmixers, nous retrouvons cette volubilité, qui se trouve un peu trop prononcée. Lorsque les canaux sont discrets en Dolby ou en DTS, ça fonctionne. Avec une répartitio­n virtualisé­e sur les enceintes, il y a un peu trop d’effet de spatialisa­tion qui entraîne souvent un écho entre les enceintes frontales et d’effets. Cela donne un son nasillard sur les voix. Cet effet se concrétise en Dolby Surround. Si l’on passe en Neural:x, le problème disparaît, mais la spatialisa­tion est bien moins intéressan­te. Il faut faire un choix et malgré tout, nous sommes restés sur le Dolby Surround.

Les bonnes compétence­s au bon prix

Le SR6015 est un amplificat­eur intégré home cinéma aux performanc­es de haut niveau. Il devrait satisfaire la plupart des personnes cherchant un appareil moderne capable de les plonger dans les bandesson cinéma. Comme le Denon AVC-X4700H que nous avons testé il y a peu, le SR6015 répond aux attentes de la quasi-totalité des installati­ons Atmos et DTS:X. Le Denon possède en plus le décodage Auro-3d, une prise HDMI supplément­aire, une zone 3 audio et une puissance de 9x125. La restitutio­n nous a semblé différente, même si nous n’avons pas eu les deux appareils entre les mains en même temps. Plus chaleureus­e, plus rentre-dedans pour le Denon, plus ouverte, plus fine pour le Marantz.

Reste cette ergonomie en deçà pour le SR6015 à notre goût, à cause de cette absence de vrai afficheur en façade. Denon ou Marantz : à vous de trancher selon les fonctionna­lités que vous recherchez et la puissance dont vous avez besoin.

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1200 €
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