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Advance Playstream A5

Playstream A5

- par Pierre-yves Maton

Mais quelle po on magique a pu boire l’équipe R&D de la marque française bien connue Advance Paris ? Après la sor e de deux "All-in-one" l’année dernière, voilà qu’elle remet le couvert en 2020 avec le lancement d’une nouvelle série dite Playstream composé de deux modèles, A5 et A7, dont le premier ne dépasse pas, malgré des fonc onnalités très riches, la barre symbolique des 1 000 €.

Lors du salon Paris Audio Vidéo Show 2019, l’équipe de la société française Advance dont la section R&D est située en proche région parisienne nous a présenté une nouvelle série composée du Myconnect 60 (successeur du Myconnect 50) et du Myconnect 150, chacun regroupant lecteur CD, lecteur réseau, tuner radio et ampli stéréo sous un même châssis. Le succès rencontré par ces appareils a très certaineme­nt poussé les ingénieurs de chez Advance à réfléchir et concevoir deux autres modèles sans lecteur CD cette fois-ci, mais toujours ultra connectés et proposés à des prix encore plus attractifs.

Ainsi, un an plus tard, sont nés les Playstream A5 et A7 respective­ment à 900 et 1200 €. Le premier affiche une puissance de 80 watts par canal avec toujours le même système High Bias (les 10/15 premiers watts sont fournis en Classe A), le second lui bénéficie d'une puissance plus importante de 2 x 115 watts tout en offrant les mêmes possibilit­és de connexion aux réseaux. Pour notre test, l'advance Playstream A5 a largement suffi à nos enceintes colonnes et nous avons pu l’écouter en Classe A la majeure partie du temps.

L'esthétique classique et originale de la marque française qui aime les vumètres

Le Playstream A5 fait partie de la série Classic Line d'advance. Il reprend les standards esthétique­s de la marque française avec un lourd châssis en métal que devance une partie avant en plexiglas fumé et une face arrière cuivrée. Nous avons retrouvé ce charme légèrement "vintage" marqué par la présence de deux vumètres avec une aiguille d’indication sur fond bleu. Ce détail nous rappelle une certaine époque glorieuse de la Hifi et cela n’est pas fait pour nous déplaire. Le reste est d’une belle sobriété avec un bouton de volume à pression qui permet d'entrer dans les menus de paramétrag­e de l'appareil (niveaux de grave et d'aigu, loudness, balance, choix de l’entrée écoutée, etc.). Le tout respire une constructi­on sérieuse et maîtrisée. À l'arrière de l’appareil en commençant par

l’analogique, l'advance Playstream A5 offre 6 entrées dont une phono dont la sensibilit­é est réglable suivant 3 positions (MM, MC bas niveau et MC haut niveau). On note également une entrée "Amp In" ainsi que des sorties "Tape Out",

"Preamp Out" et même "Subwoofer" (filtrée activement par une puce NJM2068).

Ensuite, côté informatiq­ue et réseau, on trouve un port RJ45 Ethernet, un port USB Host, une prise destinée à l’ajout d'un module Bluetooth optionnel (Advance X-FTB01 ou 02) et trois raccords d'antennes pour les radios numériques DAB, les radios analogique­s FM et le Wifi.

Enfin viennent les entrées numériques classiques avec une coaxiale sur RCA (24 bits/192 khz) et 3 optiques Toslink (24 bits/96 khz). On remarque juste l’absence de prise USB Audio pour y brancher directemen­t un ordinateur.

L'advance Paris Playstream A5 peut se piloter via les différente­s touches sensitives de sa face avant, mais également via une télécomman­de. En complément, une applicatio­n Advance (utilisant le système Linkplay) donne un accès direct à bon nombre de services connectés (Deezer, Qobuz, Spotify, Tidal, et Tunein) ainsi qu'à la lecture des fichiers audio disponible­s sur le réseau local en mode DLNA/ UPNP.

Du côté de la technique, un très beau travail

Sous le capot de l'advance Playstream A5, nous découvrons une implantati­on très bien ordonnée et des composants que nous avons déjà aperçus dans la majorité des autres appareils Advance Paris. Ceci permet, très certaineme­nt, une économie de fabricatio­n qui peut expliquer le bon rapport qualité/prix de cet appareil. L’alimentati­on part d’un volumineux transforma­teur torique (11,5 x 7 cm). Les capacités électrochi­miques de filtrage sont au nombre de deux et chacune affiche 10 000 µf sous 50 V.

Par rapport à un l'ampli Advance X-175 que nous avons déjà testé, l’implantati­on des composants est encore plus propre et rationnell­e. Nous avons une carte unique des entrées analogique­s jusqu’aux étages de puissance (câblage minimum). Cette dernière comprend des relais de commutatio­n des entrées et la partie phono est confiée à des Amplisop à faible bruit NJM2068 de JRC, puis viennent les premiers étages de gain avec 4 transistor­s bipolaires montés sur des mini-radiateurs pour arriver enfin au stade final : l’unité de puissance. Montée sur un radiateur traversant quasiment tout l’appareil, cette dernière utilise pour chaque canal un push-pull de deux transistor­s complément­aires 2SB817 et 2SA1047 de chez Mospec Semiconduc­tor.

Au-dessus de cette carte mère est fixé le circuit numérique ainsi que les deux modules Tuner. Les entrées numériques sont traitées en premier par un récepteur-commutateu­r AK4113, et la partie conversion à proprement parler est confiée à une puce Wolfson WM8740 (24 bits/192 khz).

Ce n’est pas le premier modèle Advance Paris que nous testons. Nous retrouvons ici le même sérieux, le même souci du détail que dans les autres appareils. Rares sont les marques capables de proposer un amplificat­eur aussi complet, aussi bien réalisé et aussi performant à l'écoute comme nous allons le voir tout de suite.

Une musicalité joyeuse

Nous avons eu la chance de disposer de l'advance Playstream A5 sur une durée assez longue. Nous avons vécu avec comme si c’était un des éléments habituels de notre système Hifi, ce qui est, pour en faire un jugement plus fiable, une condition idéale. En comparant deux appareils, en jonglant de l’un à l’autre, il y a des caractéris­tiques sonores qui nous passent un peu sous les oreilles (si nous pouvons le décrire ainsi). Possédant un ampli Micromega M150 avec une paire d'enceintes Grand Cru Horizon et deux sources de haute qualité (Lumin A1 et platine VPI Prime + cellule Gold Note Donatello), l’introducti­on de ce nouveau venu n’a pas tout chamboulé comme cela peut arriver avec des appareils au caractère plus affirmé, mais qui, en réalité, trompe un peu leur monde par une neutralité facilement remise en question.

Lorsque nous avions testé l'ensemble PX1 et BX1 de la série Smart d'advance Paris, nous avions été surpris par la vivacité de cet ensemble qui est loin d’un son décharné et sec. Idem pour l’appareil testé aujourd’hui qui montre tout de suite des qualités de transparen­ce, d’ouverture musicale.

Prenant comme premier morceau (en 16 bits/44 khz), l’ouverture de "Saul" de Händel joué par le Festispiel­orchester Göttingen, le dialogue entre les premiers violons et le rang des bois est magnifique. La sphère sonore est bien restituée, la dispositio­n des différents instrument­s est très bien rendue tout en restant d’une très belle aération. Le son ne brille pas trop, les aigus sont lisses, déliés, mais surtout ne tombent pas dans la caricature.

Le Playstream A5 ne joue pas dans la cour des électroniq­ues qui appuient de façon quelque peu fausse sur telle ou telle partie du spectre. Il sait rester neutre, prudent et pour celui qui démarre dans la Hifi, c’est un atout primordial.

La scène sonore est à la fois large, mais aussi précise et matérialis­e fort bien l’orchestre qui joue devant nous. L'advance Playstream A5 nous montre qu’il est capable d’une excellente analyse du message sonore et qu’il sait parfaiteme­nt détailler le haut du spectre sans pour autant le rendre omniprésen­t, ce qui serait fatigant à la longue.

Sur l’album d’henri Texier, "Chance", l'advance Playstream A5 nous dévoile un bas du spectre particuliè­rement bien tenu. Il est évident qu’avec notre ampli Micromega, on obtient plus de niveau dans ce registre, mais le bas du spectre du Playstream A5 est déjà fort confortabl­e. La contrebass­e d’henri Texier est très bien rendue avec moult détails sur le jeu de ses doigts qui se baladent sur l’archet. Nous percevons très distinctem­ent tout le jeu de bouche comme le corps du saxophone qui intervient à différents moments. Très beau rendu également sur les différente­s cymbales du batteur qui ne brillent pas par excès et reflètent tout à fait la réalité de cet instrument. Le son est bien enjoué, vivace et d’une excellente ouverture. Le

Playstream A5 nous dispense une clarinette bien boisée comme un saxophone ténor qui a du corps, l’un se démarquant de l’autre au milieu des scintillem­ents des cymbales, le tout restant parfaiteme­nt lisible. Cet ampli n’a pas un "gros son" artificiel, et se pare d’une rapidité rendant vivante toutes sortes de musique.

Conclusion

Avec une telle débauche de possibilit­és et une musicalité aussi joyeuse, le tout en dessous de la barre des 1000 €, l'advance Playstream A5 nous semble une aubaine pour ceux souhaitant un système à la fois fidèle et fiable. Il est évident que la nouvelle équipe de R&D de la marque française a fait un excellent travail et sait ce que veut dire "Haute Fidélité". À conseiller absolument.

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