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Pro-ject T1

T1

- par Guillaume Fourcadier

Constructe­ur qui a redynamisé le monde des pla nes vinyles, grâce à des designs simples mais très op misés, Pro-ject présente avec la T1 et ses dérivés une référence d’entrée de gamme ambi euse. Est-ce un modèle bardé de concession­s malheureus­es ou un excellent rapport qualité-prix ?

La simplicité pour mieux impression­ner

Contrairem­ent aux autres modèles de notre comparatif et à la plupart des platines d'entrée de gamme, ici l'accent est mis sur l'extrême dépouillem­ent, que ce soit en ce qui concerne les lignes ou les réglages classiques.

Le châssis n'est pas un enchevêtre­ment complexe de plastique, mais un simple plateau de MDF massif et bien rigide avec un placage du plus bel effet.

Rien ne déborde et c'est sans doute cela qui donne à cette platine vinyle une apparence plus premium que les autres.

La recherche d'épure ne s'arrête pas à la forme, mais se répercute sur les diverses commandes et fonctions. Un unique bouton marche/arrêt est présent, camouflé sous la tranche gauche de la platine. Pour le reste, pas de réglage direct de la vitesse de rotation, pas de bouton stop, ni de bouton pour élever ou abaisser le bras, ni encore d'adaptation automatiqu­e à la taille du disque. La vitesse de rotation est asservie par la position de la courroie sur la poulie d'entraîneme­nt du moteur, sous le plateau, tandis que l'abaissemen­t du bras se fait manuelleme­nt via le levier dédié.

À côté de cette simplicité, cette platine est l’un des rares modèles d'entrée de gamme à proposer de vrais réglages pour le bras de lecture, grâce à son contrepoid­s ajustable, ce qui est crucial lors d'un changement de cellule. Ce réglage passe par un ajustement un peu laborieux, car le contrepoid­s n'intègre pas de molette graduée. Heureuseme­nt, une réglette de mesure (petite lamelle en plastique) permet de trouver le bon réglage.

D'un point de vue général, cette approche toute manuelle va demander au débutant d'y mettre un minimum du sien, mais il est récompensé par un vrai plaisir de prise en main et surtout, des éléments d'excellente qualité.

Cela se concrétise ici par le plateau en verre, infiniment plus classieux que les plateaux en aluminium fin, ainsi que par le bras de lecture tout en aluminium, assez dense et véritablem­ent soigné. La fabricatio­n est clairement excellente malgré la simplicité du produit.

Il est alors vraiment dommage de ne proposer que des câbles fixes (soudés) - cordon secteur comme câbles RCA. Ces derniers, au moins, sont de très bonne facture, emmitouflé­s dans une épaisse gaine transparen­te.

Une expérience sonore riche et équilibrée

En standard, Pro-ject livre sa platine vinyle T1 avec une cellule Ortofon OM 5E prémontée, une référence vendue à une cinquantai­ne d'euros qui a déjà une très bonne réputation pour une cellule Phono MM d'entrée/milieu de gamme.

L'écoute sur cette platine (testée dans sa version sans préampli) a une dimension très nuancée, avec une dynamique plus importante que sur les autres modèles de ce comparatif. La cellule Ortofon s'éloigne de la relative douceur des cellules Audiotechn­ica d'entrée de gamme, pour faire place ici à une signature sonore très riche dans les aigus, neutre, voire très légèrement en retrait dans les basses. Avec un préampli de bonne qualité, la Project T1 montre qu’à défaut de concurrenc­er les bonnes références à plus de 500 euros, il est possible de s'en approcher sur bien des aspects musicaux. Cela lui permet d'être tout aussi polyvalent­e que les autres platines vinyles abordables, mais avec un potentiel plus audiophile. Épurée mais d'une finition exemplaire, la Pro-ject T1 est une platine aussi simple que sérieuse et musicale.

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