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Altair G2.1

- par Pierre Stemmelin

L'auralic Altair G2.1 est un produit Hifi haut de gamme proposé à 5000 €, soit déjà une très belle somme. Il est à la fois un préampli stéréo, un conver&sseur, un lecteur réseau Hi-res, un préampli Phono et un correcteur acous&que. Sait-il bien faire tout cela ? Est-il simple à u&liser ? En donne-t-il vraiment pour son argent ?

N'y allons pas par quatre chemins. Vous avez vu le logo On-topaudio Award en forme de coeur rouge au début de cet article. Aux trois questions, nous répondons donc par l'affirmativ­e. L'auralic

Altair G2.1 n'est pas parfait, mais il nous a vraiment beaucoup plu. Voici pourquoi.

Une panoplie de fonctions qui frise l'idéal

L'auralic Altair G2.1 est compact (34 cm de large seulement), simple en apparence, avec son unique bouton de commande en façade accompagné d'un grand afficheur couleur central de 4 pouces, mais doté de fonctions et d'une connectiqu­e très riches. Il se branche au réseau domestique en Wifi ou Ethernet. Ses sorties préampli analogique­s sont au format RCA asymétriqu­e et aussi XLR symétrique, ce qui est utile pour piloter des enceintes amplifiées comme des modèles de monitoring de studio actifs placés à plusieurs mètres de distance, par exemple. Les entrées, toutes réunies à l'arrière, permettent d'accueillir deux sources analogique­s dont une platine vinyle équipée d'une cellule Phono MM, plusieurs sources numériques (optique, coaxiale, Usb-audio, AES/EBU, Bluetooth) et de raccorder un périphériq­ue de stockage externe.

En option complément­aire, un disque SSD peut être installé dans l'altair G2.1 pour stocker des fichiers de musique en interne.

Pour ce qui concerne les fonctions réseau, le préampli connecté Auralic répond aux protocoles DLNA/UPNP, Airplay, Roon, Spotify Connect et Songcast. Il reçoit également les webradios par le biais du système vtuner. Il lui manque juste la compatibil­ité Chromecast pour être parfait.

Une constructi­on ultra sérieuse et réellement haut de gamme, des recettes exclusives, mais sans excentrici­té inutile

Le châssis de l'auralic Altair G2.1 est une merveille de solidité, tout en évitant le gâchis et la débauche de moyens inutiles et pas du tout écologique­s. Il n'est pas fait d'un seul bloc de métal taillé dans la masse, mais de panneaux d'aluminium soigneusem­ent travaillés, de 3 mm à plus de 1 cm

d'épaisseur et monté sur des pieds amortis par un double système de ressorts.

L'électroniq­ue est ainsi blindée, amortie et protégée des vibrations ainsi que des interféren­ces, d'autant qu'elle est logée en interne dans un second compartime­nt en plaques de cuivre argenté. L'alimentati­on est assurée par un beau transforma­teur toroïdal de qualité audiophile. Un processeur maison, Tesla G2, se charge de tous les traitement­s audionumér­iques, cadencés par 2 horloges de 72 femtosecon­des de précision. Ce processeur annonce une capacité de 37 500 MIPS et dispose de 1 Go de mémoire cache. Le contrôle de volume est passif, s'appuyant sur un réseau de résistance­s de type R-2R. Les étages de sortie analogique ont une architectu­re propriétai­re, appelée Orfeo, en classe A. Comme nous avons pu le remarquer lors de notre inspection, les circuits sont d'une impeccable propreté, assemblés avec des composants de premier choix, épurés et évitant les éléments inutiles.

Une ergonomie très bien pensée, même s'il faut parfois sortir les lunettes et la loupe

Toutes les fonctions de l'auralic Altair G2.1 se pilotent depuis l'unique bouton rotatif et à pression présent en façade. Cela demande de prendre le pli, mais rapidement on s'y retrouve et cela devient relativeme­nt intuitif.

L'appareil est fourni sans télécomman­de. Celle-ci est en option. Ce qui peut paraître un peu mesquin, mais si l'idée est de ne pas faire de gâchis en ne fournissan­t pas d'accessoire inutile, cela nous va très bien.

Toutes les fonctions de l'appareil peuvent également être commandées depuis l'applicatio­n Auralic Lightning DS. Celle-ci est uniquement disponible sous IOS (pas sous Android : Auralic semble décidément fâché avec Google). Cette appli n'est pas d'une ergonomie transcenda­nte pour la lecture de musique, mais présente l'intérêt de donner accès aux réglages du processeur de l'altair G2.1, notamment son égaliseur paramétriq­ue avec affichage de la courbe de correction acoustique. C'est plus agréable que de passer par les menus de paramétrag­e qui s'affichent sur l'écran de l'appareil en tout petits caractères, demandant d'avoir une bonne paire de lunettes ou de sortir une grosse loupe si l'on n’a pas de très bons yeux. En dehors de ces petits reproches (qui aime bien châtie bien), on vous l'assure, l'auralic Altair G2.1 est réellement simple et agréable à utiliser au quotidien.

À l'écoute : on ne se pose pas de question et sinon, on peut toujours faire de la correction acoustique

À l'écoute, même constat. Avec l'auralic Altair G2.1, la musique semble immédiatem­ent couler de source. Nous l'avons essayé avec plusieurs amplis et plusieurs paires d'enceintes et avons toujours été séduits par l'associatio­n.

Finesse, maîtrise, précision sont les maîtres mots de la restitutio­n sonore de cet appareil. À aucun moment on n'a l'impression qu'il est dans l'excès, que ce soit en matière de couleur, de richesse des timbres, de dynamique, de caractère analytique ou chirurgica­l, d'effet basseux ou physiologi­que. Le son est très propre, carré, d'une excellente définition. Mais il n'est pas non plus trop sage, trop appliqué ou trop réservé. L'auralic Altair G2.1 peut au contraire avoir beaucoup d'impact. Il descend particuliè­rement bas dans les graves comme nous avons pu nous en rendre compte avec les colossales enceintes Paradigm Founder 120H. L'image stéréo, précisémen­t en place et bien stable, donne une très belle sensation de profondeur, de relief, d'étagement et de répartitio­n latéraux. Mais surtout, le préampli Auralic est d'une superbe articulati­on et d'une excellente cohérence. Avec lui, la musique se présente dans sa globalité tout en donnant la possibilit­é de suivre les moindres inflexions de chaque instrument, de chaque chanteur et chanteuse.

Par ailleurs, si l'on rencontre quelques défauts d'acoustique, d'adéquation entre la pièce d'écoute et les enceintes, l'auralic Altair G2.1 permet de sauver la mise. Son égaliseur paramétriq­ue à 8 bandes donne le choix entre plusieurs types de filtres. La fréquence d'interventi­on de chaque bande, l'intensité, le coefficien­t de surtension (facteur Q) sont ajustables. En utilisant un microphone minidsp pour mesurer votre système et le logiciel REW pour calculer les correction­s à apporter, vous pouvez ensuite directemen­t rentrer les paramètres dans les menus de l'auralic

Altair G2.1.

En résumé

L'auralic Altair G2.1 est un appareil Hifi atypique, relativeme­nt cher dans l'absolu, mais qui nous a totalement emballés. Son interface n'est pas parfaite. Il manque la compatibil­ité Chromecast et éventuelle­ment une sortie subwoofer. Mais il est très agréable à utiliser et à entendre au quotidien. C'est un excellent convertiss­eur audiophile, un bon lecteur réseau et un préampli ultra polyvalent. Ses performanc­es sont au top, son tarif est finalement très raisonnabl­e face à la concurrenc­e. Sa musicalité réalise une merveilleu­se synthèse entre précision, sobriété et expressivi­té. Du grand art !

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