CHARLES CASTRONOVO
Puccini : I Canti (Orchestral Songs & Works)
Münchner Rundfunkorchester, dir. Ivan Repusic
1 CD BR Klassik 900349
Puccini, Placido Domingo avait déjà enregistré la quasi-totalité des mélodies du compositeur, avec Julius Rudel au piano et à l’orgue (CBS/Sony Classical). Ce choix s’appuyait sur les travaux de recherche, que venait d’effectuer Michael Kaye. Pour son nouvel album, gravé en studio, en février 2023, Charles Castronovo reprend pratiquement le même programme, en y ajoutant Dios y Patria et Sogno d’or, mais en ne retenant pas Vexilla, hymne à deux voix, que son prédécesseur interprétait avec le baryton Justino Diaz.
Ces oeuvres courtes qui, pour Puccini, dépendaient plus de circonstances particulières que d’une volonté délibérée de constituer un corpus, n’en forment pas moins un ensemble cohérent, à défaut de figurer parmi ses créations les plus mémorables. D’autant qu’on y reconnaît, plus d’une fois, des thèmes de ses opéras : Morire ? (1917) figurera dans La rondine, Avanti, Urania ! (1896) annonce Tosca et Madama Butterfly... A la différence de Placido Domingo, Charles Castronovo est entièrement accompagné à l’orchestre, le compositeurJohannes X. Schachtner s’étant chargé, avec beaucoup de soin, des arrangements. On gagne ainsi en cohésion ce que l’on perd, peut-être, en authenticité, même si ces pièces, rappelons-le, étaient à l’origine destinées à des formations variables.
Avec intelligence et talent, le ténor américain, sans posséder les moyens et le charisme de son légendaire prédécesseur, réussit à donner à chacune de ces mélodies, qu’elle soit religieuse ou profane, d’un caractère anecdotique ou officiel, désinvolte ou appliqué, une vie personnelle, jamais banale, jamais répétitive. Ivan Repusic et le Münchner Rundfunkorchester, de leur côté, l’accompagnent avec autant de discrétion que d’efficacité. En complément, trois morceaux d’orchestre : Preludio sinfonico (1880), Capriccio sinfonico (1883), ainsi que le troublant Crisantemi (1890), que l’on connaît, surtout, dans sa version pour quatuor à cordes.
Une précision, pour finir : le livret d’accompagnement, en allemand et anglais seulement, ne contient pas les textes des mélodies.