La planète Takoo
Né en 1985, Therry Dupré fait partie de la génération Club Dorothée, mais c’est en entrant au collège qu’il découvre les mangas. Il se passionne pour Dragon
ou mais le vrai
Quest, Dragon Ball Naruto, Kenshin le vagabond,
choc vient avec qui incitera le Guadeloupéen à voyager au Japon en 2010. Formé à l’animation, il envisage pendant un temps de devenir réalisateur, mais ne parvient pas à lever les fonds pour son projet : « Puisque je n’avais pas d’aide extérieure, j’ai cherché ce que je pouvais faire seul, et mon projet de court métrage est devenu un kemty (manga afro-caribéen) qui a vu le jour grâce à un financement participatif en 2017 ».
La planète Takoo, Pourquoi le lire ? Pour inaugurer cette nouvelle rubrique, Otaku Manga a choisi une création ultramarine. La planète Takoo fusionne en effet la narration propre aux mangas et la culture afro-caribéenne de son créateur, Teeyandee, qui développe cet univers depuis des années.
C’est l’occasion pour l’auteur de faire « un melting pot à son image: je suis afro-descendant, mais j’ai aussi une culture française, et j’adore la culture japonaise. D’ailleurs, mon pseudo Teeyandee signifie « Qu’est-ce que tu veux dire ? » en argot japonais ». L’univers de intègre ainsi des références à « la culture africaine, très basée sur le bouche-à-oreille, dont je pouvais apporter une trace écrite dans un récit fictif à la mythologie grecque ou à l’empire romain ».
La planète Takoo
Teeyandee s’amuse ainsi à entremêler français, lari et latin dans la bouche de ses héros : « Dans il y a plusieurs peuples: celui de Naruto, celui de Gaara, celui de Killer Bee qui est typé afro… Et pourtant, ils parlent tous japonais! Comment faire la différence s’ils parlent tous la même langue ? Je trouvais intéressant d’intégrer cet aspect dans mon oeuvre, notamment au niveau des attaques ». Des attaques qui reprennent d’ailleurs en partie le djokan, un art martial amazonien.
Naruto,
S’il voulait tout gérer seul au début, Teeyandee a dû faire face aux problèmes de temps, et a confié le dessin du premier cycle à Ouv, relayé depuis par Veguito. Il peut ainsi sortir un nouveau tome chaque année, via un financement participatif ou une vente directe à Japan Expo – « plus on avance dans la série, plus les tomes gagnent en pagination grâce aux lecteurs. Je ne pouvais payer que 112 pages à la fabrication du premier, le tome 5 en fait 156 ! ».
• Les mythes ancestraux africains, caribéens et européens fusionnent parfaitement.
• L’esprit des shônen d’action est bien là.
• Une création originale et 100 % indépendante !
Alors que le financement du tome 6 se poursuit jusqu’à fin mars, Teeyandee se lance dans une autre grande aventure: le jeu vidéo de
Là encore, tout reposera sur l’investissement des fans dans le financement participatif : c’est l’occasion ou jamais de prouver que la créativité française ne se limite pas à la métropole !