Les origines du samouraï
On estime l’apparition des samouraïs aux environs du 10e siècle. À cette époque, les seigneurs éloignés de la cour ont besoin de milices locales pour gérer l’ordre public. Un peu comme en France carolingienne, quand les seigneurs féodaux développent des armées privées. D’ailleurs, « samoura » viendrait du mot saburai qui signifie « être au service de (la noblesse) ». Parmi ces premiers nobles guerriers, Minamoto no Yoshitsune (1159-1189) est un héros dont la célébrité a traversé les siècles. La légende veut même qu’il ait échappé à la mort pour devenir, après sa fuite, Genghis Khan, comme le racontent le manga OhRoh et sa suite Oh-Roh Den !
Plus le temps passe, plus les provinces gagnent en liberté et sont gérées chacune par un samouraï différent. Le pouvoir est désormais militaire, et se retrouve dans les mains d’un seigneur de guerre qui règne à la place de l’empereur sur tout le pays, le shôgun – cette période trouble, au milieu du 12e siècle, est restituée dans The Heike Story. Ce shogunat (ou bakufu en japonais), qui incarne le pouvoir militaire, prend encore plus d’importance à la fin du 13e siècle en repoussant deux tentatives d’invasion du Japon par les armées mongoles en 1274 et 1281.
L’empereur essaye de reprendre le pouvoir en 1333, point de départ de The elusive samurai (image d’ouverture de ce dossier), où les capacités du héros à fuir et se dissimuler dépassent son aptitude au combat. S’ensuit un siècle de paix relative, qui voit l’ascension des daimyô. Les samouraïs sont liés à ces seigneurs locaux par le code du bushido, et deviennent le bras armé de ces nobles. Désormais, le pouvoir est avant tout économique et, comme dans une partie de RISK, les provinces entrent en conflit les unes avec les autres.