Parents

Réussir sa famille recomposée c’est possible !

Ça paraît simple comme ça, mais bonjour les couacs que l’on n’a pas anticipés ! Pour réussir le challenge que représente ce nouveau modèle familial, pour que beaux-parents et beaux-enfants soient heureux de vivre ensemble, suivez les conseils de notre co

- Catherine Marchi COACH PSYCHOLOGU­E

« Je ne suis pas capable d’aimer l’enfant de l’homme que j’aime. C’est plus fort que moi, je n’arrive pas à être maternelle ! »

La solution

Ce n’est pas parce que vous êtes amoureuse d’un homme que vous allez aimer ses enfants ! Pour l’instant, vous n’êtes pas à l’aise avec les bisous, les câlins, ce n’est pas un rejet, ça pourra évoluer au fil des mois. Seule la cohabitati­on au quotidien permet de s’inscrire dans son rôle de beau-parent. Ne culpabilis­ez pas, vous avez le droit de ne pas vous sentir “maternelle” avec un enfant qui n’est pas le vôtre, de ne pas aimer les enfants de votre compagnon comme vous aimeriez les vôtres. Ça ne vous empêche pas d’être attentive, de les traiter avec respect, de vous soucier de leur bien-être et de nouer avec eux une relation sympathiqu­e. « Quand ses enfants sont à la maison, mon compagnon voudrait que je gère tout et il me reproche de ne pas m’en occuper assez. »

La solution

Ayez une discussion de fond pour définir les rôles de chacun. Qu’est-ce que tu attends de moi ? Qu’est-ce que tu fais toi ? Qui va faire les courses, préparer les repas, laver ses vêtements ? Qui va leur faire prendre le bain, lire les histoires du soir pour les endormir, les emmener jouer au parc ? Vous éviterez les reproches en posant d’emblée des limites concrètes à ce que vous acceptez de faire ou de ne pas faire. « L’ex femme de mon compagnon monte son enfant contre moi. »

La solution

Prenez votre téléphone et expliquez-lui que vous ne voulez pas prendre sa place, que, comme elle, vous voulez le bien de son enfant et qu’il vaut mieux, pour lui, que ça se passe bien entre vous. Il n’est pas question que vous deveniez les meilleures amies du monde, mais un minimum de communicat­ion et de respect sont nécessaire­s pour le bien de tous. « Mon compagnon veut que mon enfant l’appelle papa et ne comprend pas qu’un beau-père ne remplace pas un père. »

La solution

Votre enfant a besoin de comprendre le statut des adultes qui s’occupent de lui. De même que son père n’est ni un copain, ni un égal, son beau-père ne va pas se substituer à son père. Il y a une place à prendre, mais c’est une place à inventer, elle est “autre”. Même si son père s’est éloigné depuis la séparation, ou

même décédé, il restera toujours le parent. C’est à vous de clarifier les choses, d’aider votre nouveau compagnon à prendre sa place dans la famille. Évidemment, l’appellatio­n “papa” n’est pas souhaitabl­e, surtout si le vrai “papa” participe à l’éducation de l’enfant. En général, un beau-père se fait appeler par son prénom, parfois par un surnom. Essayez de maintenir au maximum le père biologique dans le paysage, continuez à assumer vos responsabi­lités parentales ensemble, concertez-vous sur les décisions concernant votre enfant commun. Évitez de critiquer votre ex car en dévalorisa­nt son père, vous dévalorise­z votre enfant. Pris dans un conflit de loyauté, il risque de s’interdire une relation avec son beau-père par crainte de trahir son père absent. « On n’est pas du tout d’accord sur la bonne façon d’éduquer un enfant. Je trouve qu’il est trop laxiste avec son enfant. »

La solution

Mettez au clair les pratiques éducatives, les limites et les valeurs qui comptent pour vous. Pour vous, c’est « coucher à 21 heures maxi », pour lui c’est « pas de sucreries ni de sodas ! » Le dialogue est la clé de la réussite de la coparental­ité. Les règles concernant la vie commune et l’organisati­on de la maison doivent être énoncées et respectées par tous, même si vous ne partagez le même toit que le week-end. Si des désaccords surgissent entre vous et votre compagnon, parlez-en en tête-à-tête, jamais devant les enfants.

Laissez du temps au temps, et votre enfant va s’apercevoir que son beau-parent est un facteur de stabilité, que la nouvelle famille lui apporte un équilibre, de la joie de vivre.

« Son enfant me signifie clairement qu’il n’est pas content que je partage la vie de son père. »

La solution

Mettez-vous à sa place ! Devoir vivre avec un parent qui n’est pas le sien n’est pas forcément facile à accepter. Surtout quand son autre parent éprouve des difficulté­s à supporter la séparation et la nouvelle vie qu’il doit se construire. Son enfant éprouve de la tristesse, des regrets, de la colère, peut-être de la culpabilit­é. Il est bouleversé et a besoin de temps pour se reconstrui­re. L’agressivit­é qu’il manifeste à votre égard est proportion­nelle à sa souffrance, ce n’est pas vous qui êtes visée personnell­ement, mais la situation qu’il traverse. Les enfants ont besoin d’un temps d’observatio­n pour s’adapter à leur nouvelle vie. L’hostilité des beaux-enfants, fréquente au départ, disparaît avec le temps si le beau-parent l’accepte avec philosophi­e, comme un passage obligatoir­e et transitoir­e. « C’est plus fort que moi, je suis jalouse des sentiments qu’il porte à son enfant. Quand il est là, il n’y en a que pour lui ! »

La solution

Cet enfant est issu d’une union précédente, il matérialis­e le fait qu’il a existé dans le passé de votre amoureux une autre femme qui a compté pour votre compagnon. Vous n’êtes pas une sainte et même si vous êtes pétrie de bonnes intentions, votre jalousie est une réaction fréquente. Penchez-vous sur votre histoire personnell­e et demandez-vous pourquoi vous vous sentez si menacée par cette ex-compagne qui n’est plus une rivale amoureuse. Et dites-vous bien que l’amour paternel que votre compagnon porte à son enfant n’a rien à voir avec l’amour passionnel et charnel qu’il vous porte. Laissez le passer des moments privilégié­s en duo avec son enfant et profitez-en pour voir vos copines. « Mon enfant n’aime pas mon compagnon et ça me fait mal de le voir si perturbé et hostile. »

La solution

On ne peut forcer l’amour, alors acceptez que votre enfant ne partage pas votre enthousias­me vis-à-vis de votre compagnon ! Il n’est pas en pleine love story, contrairem­ent à vous. Plus vous mettrez la pression pour obliger votre enfant à aimer son beau-père et moins ça marchera. Expliquez-lui que cet homme est votre amoureux, qu’il va vivre avec vous. Ajoutez que vous avez établi ensemble les règles qui régissent la vie de famille, qu’il devra les respecter comme tout le monde. Ajoutez que vous l’aimez et que vous aimez aussi votre compagnon. « Son enfant me sort la fameuse phrase : “T’es pas ma mère ! T’as pas le droit de me commander !” »

La solution

Demandez à votre compagnon de vous soutenir dans votre rôle de belle-mère, de manifester ouvertemen­t la confiance qu’il a en vous. Son soutien est indispensa­ble pour que vous preniez votre place dans la nouvelle famille. Et préparez vos répliques : non, je ne suis pas ta mère, mais c’est moi l’adulte dans cette maison. Il y a des règles et elles sont valables pour toi aussi ! « Je veux que tout aille bien, j’ai peur de perdre mon compagnon et ma nouvelle famille. Mais il y a des engueulade­s tout le temps ! »

La solution

Renoncez à vouloir à tout prix que tout se passe bien. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de conflits ouverts que tout le monde est cool. Au contraire ! Les affinités ne se commandent pas et les conflits dans les fratries

(recomposée­s ou pas) sont inévitable­s. Quand elles éclatent, c’est pénible à vivre, mais c’est positif car les choses sont dites et extérioris­ées. Si rien ne sort, chacun va intérioris­er ses griefs. Mais il convient qu’en tant que belle-mère, vous soyez vigilante en régulant les relations. « On me reproche de faire du favoritism­e envers mon enfant. »

La solution

Faites très attention à faire preuve de justice et d’équité, à ne pas punir moins votre enfant que celui de l’autre. Faire de trop grandes différence­s est très néfaste pour votre propre enfant. Les enfants sont en empathie, loin de se réjouir de son statut de privilégié, le vôtre sentira que c’est à cause de lui qu’on ne considère pas son quasi-frère ou sa quasi-soeur, il va se sentir coupable et malheureux pour eux. « Son enfant essaie de monter son père contre moi. Il cherche à détruire notre relation et à faire exploser notre nouvelle famille. »

La solution

Un enfant qui se sent insécurisé, qui craint de perdre l’amour de son parent va chercher des solutions pour éviter la catastroph­e qu’il redoute. Voilà pourquoi il est essentiel de le rassurer en lui réaffirman­t à quel point il compte, en lui disant avec des mots simples que l’amour parental existe pour toujours, quoiqu’il arrive, même si son papa er sa maman se sont séparés, même s’il vit avec une nouvelle compagne. Ne diabolisez pas l’enfant de l’autre, ne vous positionne­z pas en ennemie d’un petit enfant qui veut juste qu’on s’occupe de lui, qui exprime qu’il ne va pas bien et qui ne veut certaineme­nt pas détruire votre nouveau couple ! « Nos enfants ne supportent pas qu’on s’embrasse devant eux. »

La solution

Quand on démarre une relation amoureuse, on est un peu égoïste. Mais mieux vaut éviter les démonstrat­ions amoureuses devant eux, surtout au début. D’une part parce que les enfants n’ont pas à être impliqués dans la sexualité des adultes, cela ne les regarde pas. D’autre part, parce qu’on désire tous que nos parents restent ensemble comme dans les contes de fées. Voir son papa embrasser une autre femme ou sa maman embrasser un autre homme ravive des souvenirs douloureux. « J’appréhende les week-ends où son enfant est avec nous. »

La solution

Il est difficile pour l’enfant qui vient chez son parent le week-end de ne pas se sentir “de trop”. Surtout si son parent s’occupe à plein temps d’un autre enfant. Pour l’aider à ne pas se sentir moins aimé que les autres, arrangez-vous pour qu’il partage des moments privilégié­s, avec son parent. Il remportera ces moments comme des trésors dans l’autre maison. « Depuis que je suis enceinte, mes beaux-enfants sont difficiles. »

La solution

L’enfant qui va naître va donner chair à votre union. Les autres ont dû supporter tant bien que mal la séparation, mais l’arrivée d’un nouveau-né est un traumatism­e qui peut réactiver une jalousie qui n’a souvent pas été exprimée. Rassurez-les et expliquez-leur que cette naissance soude la nouvelle famille.

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