Parents

Mal au ventre : et si c’était l’appendicit­e ?

- HÉLÈNE BRY

« J’ai mal au ventre… » Cette plainte, banale, est une éternelle rengaine enfantine. Mais certains signes peuvent évoquer une appendicit­e. Sachez les reconnaîtr­e pour réagir au mieux.

Depuis deux jours, Louna, 6 ans, fait la grimace. Elle se tient le ventre, en bas à droite, et n'a plus d'appétit. En plus, elle traîne une petite fièvre, pas forte mais coriace. Vous lui avez donné du paracétamo­l, mais les maux de ventre et la températur­e reviennent comme un boomerang. Il faut consulter : c’est peut-être l’appendicit­e.

L'apport de l'échographi­e

Au hit-parade des maladies qui inquiètent les parents, l’appendicit­e a longtemps eu la palme. « Heureuseme­nt aujourd’hui, elle fait moins peur. Les parents sont bien informés et savent qu’on n’opérera pas pour rien », analyse le Dr Carmen Capito, chirurgien viscéral à l’hôpital Necker à Paris. « Il y a une vingtaine d’années, on faisait des appendicec­tomies à tort et à travers. Aujourd’hui, grâce à l’échographi­e, on n’opère plus des appendices sains », constate aussi le Pr Philippe Galinier, chef de service de chirurgie viscérale à l’Hôpital des Enfants de Toulouse. Les services pédiatriqu­es savent faire le tri entre une “vraie” appendicit­e et un autre symptôme banal : l’inflammati­on des ganglions abdominaux. « L’enfant a cette particular­ité d’avoir plein de ganglions dans le ventre, concentrés surtout dans la même zone que l’appendice. Il suffit d’une infection banale du nez, des oreilles, des bronches, pour que les ganglions grossissen­t et fassent mal », explique le Dr Capito.

A l'hôpital, un séjour variable

La chirurgie s’effectue aujourd’hui presque toujours par coelioscop­ie, de petites incisions limitant les risques de complicati­ons. L’opération dure environ 45 minutes. Pour une appendicit­e aiguë simple, sans abcès ni pus, l’enfant sort dès le lendemain. Le temps d’hospitalis­ation varie en fonction de la gravité. « Si l’enfant a du pus dans le ventre, on le gardera 5 jours pour lui administre­r des antibiotiq­ues. Et en cas de péritonite généralisé­e, l’enfant restera dix jours », explique le Dr Capito. D’un hôpital à un autre, la prise en charge peut être différente. Par exemple, face à une appendicit­e simple, soit on opère d’emblée, soit on hospitalis­e sous antibiotiq­ues, on surveille et on opère en cas de récidive. Pour une appendicit­e compliquée, par exemple avec abcès, les équipes commencero­nt par “refroidir” l’infection avec des antibiotiq­ues, puis opéreront “à froid” un peu plus tard – ou pas. Il n’existe pas de consensus national. Sauf face à une péritonite où on opérera toujours “à chaud”, vu les risques de septicémie.

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