Parents

Grâce à l’haptonomie, j’ai imaginé que j’accompagna­is mon enfant vers la sortie.”

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« Comme mes premiers mois de grossesse s’étaient déroulés sans encombre, je me sentais au départ très sereine par rapport à la naissance. Mais au 8e mois, les choses se sont gâtées. Des analyses ont en effet révélé que j’étais porteuse d’un streptocoq­ue B. Naturellem­ent présente dans notre organisme, cette bactérie est en général inoffensiv­e, mais chez une femme enceinte, elle peut entraîner de sérieuses complicati­ons au moment de l’accoucheme­nt. Pour réduire les risques de transmissi­on au bébé, il était donc prévu qu’on m’administre un antibiotiq­ue par intraveine­use en début de travail et ainsi, tout devait rentrer dans l’ordre. Aussi, quand j’ai découvert que la poche des eaux était fissurée le 4 octobre au matin, je ne me suis pas inquiétée. Par précaution, on a quand même préféré, à la maternité, me déclencher par tampon Propess afin d’accélérer le travail. Mais mon utérus a tellement bien réagi qu’il s’est mis en hypertonie, c’est-à-dire que j’avais des contractio­ns sans pause. Pour calmer la douleur, j’ai demandé qu’on me pose une péridurale.

Le rythme cardiaque du bébé s’est alors mis à ralentir. Quelle angoisse! La tension est encore montée d’un cran lorsqu’on m’a percé la poche des eaux et qu’on a découvert que le liquide amniotique était verdâtre. Cela signi- fiait en effet que du méconium – les premières selles du bébé – s’était mélangé au liquide. Si mon fils inhalait ces matières au moment de la naissance, il risquait de souffrir d’une détresse respiratoi­re. En quelques secondes, tout le personnel soignant s’est mis en branle autour de moi. La sage-femme m’a expliqué qu’ils allaient devoir procéder à une césarienne. Je ne réalisais pas vraiment ce qui se passait. Je ne pensais qu’à la vie de mon enfant. Comme j’avais eu une péridurale, l’anesthésie a heureuseme­nt vite fait effet. On m’a ouverte à 15h09. A 15h11, c’était fini. Avec le champ chirurgica­l, je n’ai rien vu. J’ai juste senti qu’ils allaient au plus profond de mes entrailles pour chercher le bébé, au point de me couper le souffle. Pour éviter de me sentir complèteme­nt passive dans cette naissance rapide et violente, j’ai essayé de mettre en pratique les cours d’haptonomie que j’avais suivis pendant ma grossesse. Faute d’avoir à pousser, j’ai imaginé que je guidais mon enfant dans mon ventre et que je l’accompagna­is vers la sortie. Me concentrer sur cette image m’a beaucoup aidée psychologi­quement. J’ai eu moins le sentiment de subir mon accoucheme­nt. Certes j’ai dû attendre une bonne heure pour prendre mon enfant dans les bras et lui donner la tétée d’accueil, mais je me sentais apaisée et sereine. Malgré la césarienne, j’avais réussi à rester jusqu’au bout en proximité intime avec mon fils. »

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