Parents

Elle me ment !

Depuis quelque temps, que ce soit pour éviter d’être punie ou pour faire son intéressan­te, votre choupette a la fâcheuse manie de mentir. Comment éviter d’en faire une habitude ?

- DOROTHÉE BLANCHETON

Non, ce n’est pas moi qui aie cassé le vase… C’est le loup », « Quand j’étais à l’école, j’ai vu un poisson dans la cour de récréation. Il était plus gros que toi ! »… Jade, du haut de ses 3 ans, a le mensonge facile. A cet âge, deux raisons peuvent alimenter cette tendance : la peur de la réaction de l’environnem­ent et le plaisir d’attirer l’attention. L’enfant de 3-4 ans, comme le plus âgé, peut mentir par peur de se faire gronder par son entourage, que l’on se moque de lui, ou de crainte de ne pas réussir à faire les choses… Mais il ne sait pas encore bien maquiller la vérité, et le mensonge est facilement décelable. Dans le second cas, l’enfant se sert de son imaginatio­n pour raconter des histoires improbable­s. Le monde de l’imaginaire est très présent pour lui. Il croit au marchand de sable qui l’aide à trouver le sommeil, à la petite souris qui dépose une pièce sous l’oreiller, au Père Noël… Cela fait partie de son développem­ent intérieur. Il recourt donc naturellem­ent à l'invention pour étoffer ses récits et attirer les regards sur lui.

Réagir de manière adaptée

Dans tous les cas, il faut faire comprendre à son enfant que l’on n’est pas dupe de ses mensonges. On est l’adulte, l’éducateur. Face au mensonge alimenté par la crainte, mettez l’enfant en confiance. Vous pouvez lui dire : « N’aie pas peur de me parler, je ne vais pas te gronder. A moi aussi, il m’est arrivé de casser un vase. Et le loup n’était pas là, pourtant… ». Annoncer que l’on ne se fâchera pas va encourager l'enfant à dire la vérité. C’est ce qui importe le plus. Si l’adulte gronde l’enfant, l’attaque dans ce qu’il est en disant : « Tu es nul. Qu’est-ce que tu es maladroit ! », le petit continuera à mentir. Plus la réaction de l’adulte est forte, plus elle renforce le mensonge. Ne dramatisez donc pas !

Entrez dans son imaginaire !

Pour les histoires rocamboles­ques, on peut fabuler un moment avec l’enfant et entrer dans son jeu. Alimenter son mensonge permet de créer un lien, de partager. Cela devient ludique. A condition de revenir à la réalité à la fin en disant : « On est d’accord là-dessus : c’est une histoire. » Pour limiter les mensonges, faites promettre à votre petit de toujours vous dire la vérité, les bonnes comme les mauvaises choses. Démontrez-lui qu’être honnête conduit toujours à quelque chose de positif. Rien n’est définitif, on peut assumer sa bêtise, sans avoir à le regretter. Cette attitude encourager­a le dialogue et la complicité dès tout-petit. L’enfant grandira en sachant que ses parents seront toujours là pour lui, et il finira par se détacher des mensonges.

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Un livre de Dana Castro, psychologu­e clinicienn­e et psychothér­apeute, pour dédramatis­er. “Petits silences, petits mensonges”, éd. Albin Michel.
Mais pourquoi les enfants devraient-ils “tout nous dire” ? Un livre de Dana Castro, psychologu­e clinicienn­e et psychothér­apeute, pour dédramatis­er. “Petits silences, petits mensonges”, éd. Albin Michel.

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