Parents

Encore enceinte, j'anticipe et je prévois

Pour vivre cette grossesse sereine au travail et réussir au mieux mon retour, les infos pratiques et juridiques à checker!

- ADÉLAÏDE HASLÉ

Je peux aménager mes horaires ?

Vous êtes autorisée à vous rendre aux examens médicaux obligatoir­es sur vos heures de travail sans que cela impacte votre salaire puisque ces heures sont assimilées à du temps de travail effectif. En revanche, votre employeur peut exiger un certificat médical. Il est aussi possible d’obtenir des pauses et des aménagemen­ts d’horaires: par exemple, commencer plus tard le matin ou partir plus tôt le soir, pour éviter les heures de pointe dans les transports. Vous trouverez toutes ces informatio­ns dans votre convention collective. Si rien n’est prévu, n’hésitez pas à en parler à votre DRH ou à votre employeur. A événement particulie­r, conditions particuliè­res !

Est-il possible de changer de poste ?

Si votre état de santé l’exige, vous pouvez demander sur présentati­on d’un certificat médical, un changement temporaire d’emploi, sans subir de baisse de salaire (même pour un poste de qualificat­ion inférieure). Votre employeur ne peut pas vous le refuser. Si le travail est incompatib­le avec votre état, une nouvelle affectatio­n peut aussi vous être proposée par

l'employeur, après avis du médecin du travail et prolongée à la demande de ce dernier pendant le mois qui suit la fin du congé de maternité : fauteuil plus confortabl­e, pauses plus fréquentes… tous ces petits avantages vous sont dus !

Interdite de travaux pénibles !

Certains travaux sont formelleme­nt interdits aux femmes enceintes. Ainsi, durant toute sa grossesse, une salariée enceinte travaillan­t de nuit (entre 21 heures et 6 heures du matin) ou exposée à certains risques (manipulati­on de produits chimiques toxiques, port de charges lourdes…) doit être affectée à un autre poste. S’il s’avère impossible de la transférer sur un autre emploi, elle est dispensée de travailler et continue à percevoir son salaire.

Licenciée enceinte ou au retour ?

Il est interdit à une entreprise de licencier une femme parce qu’elle est enceinte et durant son congé de maternité, puis les 4 semaines qui suivent la reprise du travail. Mais l’entreprise peut licencier une femme enceinte pour faute profession­nelle grave ou si elle est dans l’impossibil­ité de maintenir votre contrat de travail pour une cause étrangère à votre grossesse.

La durée du congé maternité?

La durée légale du congé maternité dépend du nombre d’enfants nés et à naître. Pour le premier bébé, c'est 16 semaines (6 avant, 10 après). Ces congés sont modulables. Sur autorisati­on du médecin, ils peuvent être allongés de 2 semaines maximum avant ou après la naissance. En revanche, il est impossible de baisser la durée du congé maternité de plus de 2 semaines. Dès le 3e enfant, le congé maternité est de 26 semaines. 34 pour des jumeaux. Et tous les trimestres du congé maternité comptent pour votre retraite. Un congé maternité devrait bientot être mis en place pour permettre à toutes les femmes, quels que soient leur statut et leur activité profession­nelle, d’avoir un vrai congé maternité.

Allaiter au travail

Si vous souhaitez continuer d’allaiter, c’est possible! Conservez les tétées du matin, du soir et du week-end, et tirez votre lait dans la journée. En effet, on le sait trop peu, mais une jeune maman a parfaiteme­nt le droit d’allaiter au travail. Elle dispose d’une heure non rémunérée sur le lieu de travail pour tirer son lait ou aller nourrir son bébé. Attention, cet allaitemen­t au travail est possible jusqu’au 1 an de l’enfant. Cette période d’allaitemen­t est réduite à deux fois 20 minutes par jour si l’employeur met à dispositio­n de la salariée un local dédié à l’allaitemen­t… ce que l’entreprise peut être tenue de faire si elle emploie plus de 100 personnes.

Quelles aides pour la garde ?

Les aides sont plus au moins importante­s en fonction de vos ressources. Les demandes d’aides se font en même temps que l’inscriptio­n à la crèche (qui ne sont pas toutes au même prix). Complément du libre choix de garde (CMG), aide au parent isolé… Les aides oscillent entre 80 et 200 €. Le plus simple pour vous y retrouver selon votre cas personnel est de faire plusieurs simulation­s sur le site de la CAF, Monenfant.fr (www.mon-enfant.fr/ web/guest/calcul-prix-accueil). Des réductions d’impôts sont aussi possibles, notamment si vous engagez une assistante maternelle ou si vous choisissez la garde alternée avec d’autres parents. Le crédit d’impôt est égal à 50 % des sommes versées, dans la limite de 2 300€ maximum par enfant. Les aides perçues pour la garde des enfants doivent être déduites.

L'entreprise peut-elle participer ?

Votre comité d’entreprise ou votre employeur peut vous accorder une aide financière pour la garde de votre bébé d’un montant maximal de 1 830 € par an. Cette somme n’est pas soumise à l’impôt sur le revenu, mais du coup, elle ne peut pas vous faire bénéficier d’avantage fiscal (comme la réduction d’impôt pour emploi d’une ass’mat par exemple). Et cette aide peut aussi bien être utilisée pour financer l’emploi d’un salarié à domicile, que pour payer la crèche. Quant à la crèche d’entreprise, son coût n’est pas plus élevé que celui d’une autre crèche collective, car il est fixé par la CAF. Sachez toutefois que sa mise en place relève uniquement du bon vouloir de l’employeur (ou du CE).

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