CHRISTELLE,

On a été élevées ensemble. Nous étions très complices. Avec mon frère, huit ans nous séparent. Il a débuté la maternelle quand nous sommes entrées au collège. Nous nous sommes occupées de lui, mais l’avons moins connu car nous sommes allées à l’internat au lycée.

maman de Katia, 7 ans, et Nathan, 5 ans

jeu comme si rien ne s’était passé. « Le petit permet à son aîné de jouer de manière régressive, et c’est autorisé. L’aîné, lui, stimule le petit en l’amenant à des jeux de grands. Il y a un échange et chacun y trouve son compte. Il y a de l’admiration, une tendre fragilité. Les enfants partagent ainsi des souvenirs, se créent un espace intime commun. Il ne faut pas oublier que les frères et soeurs sont les personnes avec lesquelles on va vivre le plus longtemps, plus qu’avec son conjoint ou ses parents », souligne le pédopsychiatre. Ainsi, l’enfance partagée crée un socle commun, une expérience de vie unique où chacun grandit à côté et avec l’autre. « Quand on est enfant, avoir des frères et soeurs peut apparaître comme la pire des choses; et la plus belle, quand on est grand, et que les parents sont partis », conclut Marcel Rufo. Des meilleurs ennemis pour la vie !

*Auteur de “Frères et soeurs, une maladie d'amour”, éd. Fayard et du “Dictionnaire amoureux de l'enfance et l'adolescence”, éd. Anne Carrière et Plon.

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