L’équipe médicale m’a dit de rentrer chez moi
Quinze jours avant la date prévue, j’ai perdu le bouchon muqueux et j’ai commencé à avoir des contractions non douloureuses. En fin d’après-midi, on a décidé d’aller à la maternité pour faire un point. Les deux grands étaient restés chez leurs grands-parents après le déjeuner. De 20 heures à 21 heures, je suis restée sous monitoring. Faux travail. L’équipe médicale m’a renvoyée à la maison. On avait quand même 35 minutes de route. D’après moi, les vibrations de la voiture ont favorisé le travail. On s’est arrêté pour manger dans un fast-food, persuadés que ça ne serait pas pour ce soir. A la maison, les contractions ont continué, j’ai eu du mal à me mouvoir pour prendre un bain et enfiler mes vêtements. Mon mari, Damien, a même entrepris de se raser. Moi je sentais que tout s’accélérait alors je lui ai hurlé : « Il faut repartir, c’est pas le moment ! »
Je ne trouvais pas de position confortable dans la voiture. On a allongé le siège avant. J’ai été très claire avec Damien : il devait se concentrer sur la route, uniquement sur la route. Je préférais me débrouiller seule plutôt que risquer un accident sur la voie rapide. Je lui ai interdit de dépasser les limitations de vitesse, même si à la fin sur les routes de campagne, je crois qu’il a appuyé un peu sur le champignon.
Je tapais des pieds sur le sol de la voiture pour supporter la douleur. Je m’agrippais à la poignée, en haut de la portière. Je me tournais sur un côté, puis l’autre. Tout ça avec ma ceinture de sécurité ! Jusqu’à ce que je décide de l’enlever et de me mettre à quatre pattes, le front sur le cale-tête, les coudes sur le dossier. Je ne me suis pas déshabillée. J’ai cru jusqu’au bout qu’on arriverait à temps !