« J’ai banni les systèmes de récompenses et de punitions.»
J’ai commencé à m’intéresser à la pédagogie Montessori à la naissance de ma première fille, en 2010. J’ai lu les livres de Maria Montessori et j’ai été ébloui par sa vision de l’enfant. Elle parle beaucoup de l’auto-discipline, du développement de la confiance en soi… alors j’ai voulu voir si cette pédagogie fonctionnait vraiment, la montrer à l’oeuvre au quotidien. J’ai fait un petit tour de France dans une vingtaine d’écoles Montessori et j’ai choisi l’école Jeanne d’Arc de Roubaix, la plus ancienne de France, où sa pédagogie s’illustre de manière assez exemplaire. J’ai commencé à tourner mon film en mars 2015, et j’y suis resté plus d’un an. Dans “Le maître est l’enfant”, j’ai voulu montrer comment l’enfant est guidé par un maître intérieur : il a en lui une capacité d’auto-éducation s’il rencontre un milieu favorable pour cela. Dans cette classe qui regroupe 28 enfants de maternelle âgés de 3 à 6 ans, on voit bien à quel point la socialisation est importante : les grands aident les petits, les enfants coopèrent… Dès lors qu’ils ont acquis une sécurité intérieure assez importante, les enfants se tournent tout naturellement vers l’extérieur. Mes filles, 6 et 7 ans, sont scolarisées en école Montessori et j’ai suivi une formation d’éducateur Montessori. A la maison, j’applique aussi quelques principes de cette pédagogie : j’observe mes enfants pour nourrir leurs besoins, j’essaye de les laisser faire par elles-mêmes le plus possible. J’ai banni les systèmes de récompenses et de punitions : les enfants doivent comprendre que c’est d’abord pour eux-mêmes qu’ils progressent, qu’ils font chaque jour de petites conquêtes. » Alexandre Mourot, réalisateur du film
“Le maître est l’enfant”, sorti en septembre 2017