Il réclame un chien
Voilà maintenant plusieurs semaines que Mattéo parle d’avoir un chien. A chaque fois qu’il en croise un dans la rue, il ne peut s’empêcher de réitérer sa demande à ses parents. Il assure qu’il en prendra soin et s’en occupera. Mais ceux-ci hésitent encore. Pour Florence Millot, psychologue et psycho-pédagogue* à Paris, il est assez classique d’avoir envie d’un chien à cet âge. « L’enfant entre au CP. Les groupes d’amis se forment. Il peut se sentir un peu seul s’il a du mal à en intégrer un. Il s’ennuie également davantage que quand il était tout petit. Il est peut-être enfant unique, ou dans une famille monoparentale… Quelle que soit la raison, le chien joue un vrai rôle affectif, un peu à l’image d’un doudou ».
Des câlins et des soins
Le chien partage le quotidien de l’enfant. Il joue avec lui, le câline, lui sert de confident, lui donne confiance en lui. Habitué à recevoir des ordres à la maison comme à l’école, l’enfant peut inverser les rôles. « Là, c’est lui qui est le maître. Il incarne l’autorité et éduque le chien en lui disant ce qui est autorisé ou non. Cela le responsabilise », ajoute Florence Millot. Pas question pour autant de penser qu’il se chargera de tous les soins. Il est trop jeune pour cela. « Il est difficile pour un enfant de prendre conscience des besoins d’un autre, car il est autocentré par nature. Quoi que l’enfant promette, c’est le parent qui s’occupera du chien sur le long terme », prévient la psychologue. Sans oublier que l’enfant peut se désintéresser de l’animal au bout de quelque temps. Ainsi, pour éviter d’éventuels conflits et désillusions, vous pouvez convenir avec votre enfant qu’il donne le repas du soir au chien et vous accompagne quand il le souhaite pour le sortir. Mais cela doit rester flexible et ne pas être vécu comme une contrainte.
Un choix réfléchi
Adopter un chien doit donc être avant tout le choix des parents. Il faut bien mesurer les diverses contraintes que cela implique : le prix d’achat, le coût du vétérinaire, de l’alimentation, les sorties quotidiennes, la toilette, la gestion des vacances… Si le quotidien s’avère déjà difficile à gérer, mieux vaut attendre ! De la même manière, il est important de bien se renseigner avant et de choisir un animal adapté à son logement et son style de vie. Anticipez également les problèmes : l’enfant peut jalouser ce compagnon qui nécessite l’attention du parent, le chiot peut détériorer ses affaires... Et si vous craquez, la psychologue suggère de pratiquer quelques séances chez un éducateur canin dès le départ, pour que tout se passe au mieux.
*Auteure de “Mon enfant n’obéit pas” et “Mon enfant fait des caprices”, éd. Hachette Pratique.
Sa dernière envie : un chien ! Simple passade ou désir profond ? Si cette adoption peut présenter des avantages, il faut aussi penser aux contraintes… «Sarah réclamait un chien depuis des années. Je pense que, fille unique, elle l’imaginait comme un compagnon de jeu et un confident de chaque instant. Nous avons craqué elle pour un petit épagneul: joue avec, le nourrit souvent, moi mais c’est son père et qui l’éduquons et le sortons le soir. C’est normal.» MATHILDE, maman de Sarah, 6 ans