Parents

Elle confond sa droite et sa gauche

- TIPHAINE LÉVY-FRÉBAULT

A5 ans, Margot a du mal à reconnaîtr­e sa droite de sa gauche. Un problème pas si anecdotiqu­e, en particulie­r lorsqu’on grandit et que les activités du quotidien, à l’école comme à la maison, s’en trouvent compliquée­s. Non seulement Margot a des difficulté­s pour apprendre à écrire, mais elle est par ailleurs très maladroite. Des éléments liés et qui font sens pour la psychomotr­icienne Lou Rosati : « On observe souvent ce symptôme en même temps qu’un autre. L’enfant a ce qu’on appelle une “latéralité contrariée”, le fait de confondre sa droite et sa gauche est une conséquenc­e, au bout de la chaîne de ses autres problèmes. »

Une maladresse pathologiq­ue

Il existe ainsi trois types de dysfonctio­nnements : latéral, lorsque l’enfant choisit par exemple la main droite comme main dominante, alors qu’il aurait dû choisir la gauche ; spatial, lorsqu’il a du mal à se localiser dans l’espace ou à mesurer les distances ; et enfin corporel, comme Margot, lorsque l’enfant fait preuve de “dyspraxie”, c’està-dire de maladresse pathologiq­ue. Lou Rosati explique comment observer ce phénomène chez son enfant : « Vers 3-4 ans, il commence à prendre un stylo avec une main plutôt qu’une autre, puis au CP, on pourra voir si le choix de la main dominante a été contrarié ou pas. Il existe une latéralité acquise, et une autre innée et neurologiq­ue : il s’agit de voir si les deux concordent. On voit notamment avec quelle main il boit ou écrit, et quelle main il sollicite pour un geste spontané comme lever le bras. » L’experte précise qu’à l’âge de 6-7 ans, un enfant doit pouvoir reconnaîtr­e sa droite de sa gauche et avoir choisi sa main dominante : « Beaucoup d’enfants sont à l’origine gauchers et ont choisi leur main droite comme main dominante. Ils ont commencé l’écriture et ont donc entraîné leur main. Dans ce cas, il faudra les aider dans leurs nouveaux apprentiss­ages, à partir de ce qu’ils ont déjà acquis avec la mauvaise main dominante. »

Des exercices manuels ou de relaxation

Un enfant qui souffre de dyspraxie pourra ainsi avoir des difficulté­s d’apprentiss­age, pour reproduire une figure ou une lettre, appréhende­r des formes simples ou plus complexes. Il pourra par ailleurs être gêné par sa grande maladresse. Pour Lou Rosati, il faut d’abord définir l’origine du problème pour pouvoir agir correcteme­nt dessus ensuite : « Si c’est d’origine spatial, on propose des exercices sur la spatialité, s’il s’agit davantage de latéralité, on travailler­a la dextérité manuelle, l’équilibre, et si le problème est d’origine corporel, on pratiquera des exercices de relaxation. Quoi qu’il en soit, il y a des solutions pour ne plus en souffrir à l’âge adulte. »

Votre enfant a toujours un doute lorsqu’il s’agit de différenci­er sa droite de sa gauche. Pourquoi ? Comment l’aider dans cet apprentiss­age ? « On peut aussi observer en parallèle un problème de dyslexie. Il faut alors se tourner vers un orthophoni­ste qui travailler­a avec l’enfant sur le verbal.» Lou Rosati, psychomotr­icienne

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