« J’ai pris un congé parental pour m’occuper de mes filles. »
Yohann, papa de Blanche et Pauline
À l’annonce de la 3e grossesse de sa femme, Yohann a demandé un congé parental. Un choix parfois mal perçu…
Blanche avait 7 ans et Pauline 10 mois lorsque nous avons su qu’un troisième bébé allait arriver. J’étais délégué médical et le climat au travail n’était pas évident. J’avais envie de changement, de passer plus de temps avec mes filles et de permettre à ma femme de bien vivre sa grossesse. Elle travaillait de 8h à 17h30 ou 18h30, comme employée de bureau à La Poste. Le congé parental, c’était une bonne alternative ! J’ai informé mon employeur de ma décision et pris mon congé parental en février 2016. Il n’était pas vraiment satisfait, mais comme c’est un droit, il n’a pas pu s’y opposer. Mes collègues femmes ont trouvé que ça me correspondait bien et que c’était très positif. Mon épouse aussi. Elle était soulagée et contente de pouvoir compter sur moi pour s’occuper des enfants. Mais elle était aussi un peu inquiète car financièrement parlant, prendre un congé parental, ce n’est pas simple. Je passais d’un salaire de près de 2000€ à 400 € d’aide par mois.
Le quotidien à gérer
Les premiers mois de grossesse de mon épouse, Pauline allait à la crèche deux jours par semaine pour jouer avec les autres enfants. Le reste du temps, j’étais avec elle. J’ai vite trouvé mes marques car j’étais déjà très investi à la maison. Le matin, je portais Pauline en écharpe pour déposer Blanche à l’école. Après, nous allions faire les courses au marché. Les commerçants étaient surpris au début. Puis j’ai eu droit à ‘Tiens, voilà Papa Gâteau !” De retour à la maison, je couchais ma fille pour la sieste du matin et préparais ses petits pots. On déjeunait ensemble et on jouait un peu avant sa sieste de l’après-midi. J’en profitais pour faire le ménage, ranger, repasser… Je n’ai pas eu l’impression d’endosser pour autant le rôle d’une femme. On vit ensemble, c’est normal de partager les tâches. Ensuite, direction le parc. J’étais le seul père du quartier là-bas! Les mamans me regardaient avec un grand sourire et un côté admiratif. Puis je récupérais Blanche à l’école vers 16 h 45, on goûtait et on jouait jusqu’au retour de leur mère.
Un bilan positif
Quand je travaillais, je partais tôt et revenais tard à la maison. Je ne pouvais pas partager ces instants privilégiés. Grâce au congé parental, j’ai tissé des liens d’attachement très forts avec mes filles. Ce qui a été plus dur, c’est l’isolement. C’est parfois frustrant de voir moins de monde.
J’ai repris le travail en septembre 2017, content de cette expérience. Et à la fin du mois, Agathe est née. Trois mois après, j’ai négocié mon départ avec mon employeur. Je me suis formé. Je suis désormais thérapeute conjugal et familial en libéral, et peux adapter mes horaires à ma vie de famille !