Parents

4-5 ans

Il ne raconte rien de l’école

- DOROTHÉE BLANCHETON

À la sortie de l’école, c’est souvent le même scénario. Lorsque Vanessa interroge Émile sur sa journée, il dit qu’il ne s’en souvient plus. Une réponse difficile à accepter pour la maman qui le questionne alors sur ce qu’il a fait, mangé, avec qui il a joué… Mais cet interrogat­oire après une longue journée d’école déplaît à Émile. Pour Bruno Humbeeck, psychopéda­gogue et auteur de “Aider son enfant à bien vivre l’école” (éd. Leduc S.), le problème vient d’abord de l’incapacité du jeune enfant à raconter une histoire, avec un fil narratif. « Il peut évoquer des éclats de vie, des micro-événements ou, au contraire, répondre de manière très générale par un “j’ai joué”. Mais la capacité à se raconter de manière plus complète vient surtout à l’adolescenc­e, avec le journal intime ou le blog », prévient l’expert.

Passer par les émotions

Pour favoriser les confession­s sur sa journée d’école, il faut choisir le moment opportun. À la sortie de la classe, l’enfant a besoin de digérer ce qu’il a vécu, d’avoir un sas de décompress­ion. Les confidence­s se feront plus volontiers dans un contexte rassurant, au moment du coucher, par exemple. Abordez les choses par le biais des émotions. L’enfant parvient mieux à les exprimer. Bruno Humbeeck propose ainsi de lui demander de dire, à l’aide d’émoticônes, comment était sa journée. Il montre alors un bonhomme illustrant la joie, la tristesse, la peur, le dégoût ou la colère. À partir de ce support, il peut dire pourquoi il a ressenti cette émotion. « Les petits pensent que les adultes savent ce qu’ils ont dans la tête, il faut donc les encourager à en dire plus, à expliciter leurs émotions », ajoute l’expert. Enfin, reformulez ses propos pour montrer que vous les avez entendus et compris.

Savoir accueillir ses confidence­s

Il refuse de parler ? Ne l’y obligez pas. « Le parent doit être disponible pour l’enfant sans être envahissan­t. Il faut éviterl’ hyperpa renta li té en ayant, par exemple, très peur que son enfant soit triste. Il n’oserait alors plus dire ce qui le peine, pour ne pas affecter son parent », assure Bruno Humbeeck. Il faut ainsi se montrer “contenant”, c’est-à-dire suffisamme­nt solide pour accueillir les émotions de son enfant. Pour ça, dites-lui que vous voyez que quelque chose ne va pas et que vous êtes là s’il veut vous en parler. Évitez aussi de vous mettre à sa place, au risque qu’il n’en ait plus. Ainsi, ne dites pas tout le temps que vous avez vécu la même situation. Votre expérience peut servir en guise d’illustrati­on, pas d’un exemple à suivre obligatoir­ement. Vous pouvez lui dire que d’autres enfants vivent ça aussi, et qu’ensemble, vous allez trouver une solution. Enfin, « montrez-lui que vous cherchez à le comprendre, pas à lui répondre », et votre enfant saura qu’il peut compter sur vous. Et pourra se livrer au fil du temps.

Impossible de savoir à quoi ressemblen­t ses journées. Il préfère jouer plutôt que raconter ce qu’il a fait à l’école… Et si on l’incitait à se confier autrement ?

me « Pour que Lily plus ce raconte un peu à l’école, qui s’est passé ma journée. je lui parle de que Par exemple, ce si j’ai mangé à midi, choses j’ai appris des Et intéressan­tes… à me souvent, ça l’incite » raconter elle aussi. Camille

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