“M’occuper de Kenzo m’a aidée à grandir.”
ÉLISE Belle-mère de Kenzo (10 ans et demi) et maman de Hugo (3 ans).
« Quand j’ai rencontré mon mari, j’avais 22 ans et lui 24. Je savais qu’il était déjà papa, il l’avait écrit sur son profil du site de rencontres ! Il avait la garde complète car la maman de son fils avait repris des études à 150 km. On a commencé à se fréquenter et j’ai très vite fait la connaissance de son petit garçon de 4 ans et demi, Kenzo. Ça a collé tout de suite entre lui et moi. C’était un enfant facile, avec des capacités d’adaptation exemplaires! Et puis, le papa a eu un accident qui l’a immobilisé en fauteuil roulant pendant plusieurs semaines. Je suis partie de chez mes parents pour m’installer chez eux. Je m’occupais de Kenzo du matin au soir pour les tâches que mon mari ne pouvait accomplir: pour le préparer pour l’école, l’y accompagner, l’aider pour sa toilette, l’emmener au parc… Ça nous a vite rapprochés. Kenzo a posé beaucoup de questions, il voulait savoir ce que je faisais là, si j’allais rester. Il m’a même dit : “Même quand papa ne sera plus handicapé, tu continueras à t’occuper de moi ?” Ça l’inquiétait beaucoup !
Un peu comme une grande soeur
Heureusement, son papa était très présent, je pouvais m’occuper de lui un peu comme une grande soeur, son papa gardait l’aspect “éducation”. On a décidé de se marier au bout d’un an et demi et on a associé Kenzo à toute la préparation. Je savais que je me mariais avec les deux, on formait une famille à part entière. Mais à ce moment-là, comme Kenzo entrait au CP, la maman a réclamé la garde complète. Après le jugement, on a eu seulement trois semaines pour se préparer. On avait passé un an et demi tous ensemble et la séparation n’a pas été facile. On a décidé d’avoir un bébé très vite après le mariage, et Kenzo a su rapidement que j’étais enceinte. J’étais malade tout le temps et il s’inquiétait pour moi ! C’est lui qui a annoncé la nouvelle à Noël aux grandsparents. Avec la naissance de son frère, je pouvais faire moins de choses avec lui, et il me l’a reproché certaines fois. Mais ça l’a rapproché de son papa, et c’est chouette aussi.
C’est mon mari qui m’a aidée à trouver ma place entre eux deux
Kenzo s’occupe beaucoup de son petit frère. Ils sont très complices ! Il a demandé une photo de lui pour l’emmener chez sa maman… On le récupère seulement les vacances et un week-end sur deux, où on essaye de faire plein de trucs sympas. Avec la naissance de mon fils Hugo, je me rends compte que j’ai changé. Je m’aperçois que je passe beaucoup plus de choses à mon fils. Je sais que je suis plus dure avec Kenzo, et mon mari me le reproche parfois. Quand il était seul, on était sans arrêt sur lui, on lui passait peu de choses : c’était le premier, on voulait que tout soit parfait et il y avait toujours cette pression que la maman de Kenzo nous reproche quelque chose… Heureusement, cela ne nous a pas empêchés de créer une relation très fusionnelle, Kenzo et moi. On rigole beaucoup tous les deux. En tout cas, je sais que je n’aurais pas pu faire tout ce parcours sans mon mari. C’est lui qui m’a guidée, aidée. Grâce à lui, j’ai pu trouver ma place entre eux deux et surtout, je n’ai pas eu peur de devenir mère. En fait, m’occuper de Kenzo m’a aidée à grandir. »